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Titre : | La Bataille de la Marne, extrait de "L'arrêt sur la Marne" |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Porché, François |
Interprète(s) : | Porché, François |
Genre : | Diction : poème |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | X-9076 |
Numéro de matrice : | N201681-R |
Date de l'enregistrement : | 1929-04-xx |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME-Clément, pointe 2,0E sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 06-03-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Gravée d'avril à juin 1929 et publiée par Pathé au printemps 1930, cette "Anthologie des poètes français contemporains dits par eux mêmes" rassemble sur 24 faces de disques les voix de Lucie Delarue-Mardrus, Maurice Donnay, René Fauchois, Paul Fort, Franc-Nohain, Paul Géraldy, Rosemonde Gérard, Pierre de Nolhac, François Porché, André Rivoire, Maurice Rostand et Miguel Zamacoïs récitant des fragments de leurs oeuvres. Un article publié en français dans The French Review, Vol. 4, No. 6 (May, 1931), pp. 461-466 offre une présentation de ces disques et propose un état des lieux de la diction du vers français et la déclamation en France, en considérant cet art comme étant alors dans une période de transition. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, Grande Guerre, 1914-1918, France, littérature, théâtre, poésie |
Texte du contenu : | La bataille de la Marne
Une averse de mort s'éleva de la terre Pour retomber au loin en tornades de feu. Le pur anneau léger du vaste horizon bleu Brusquement se rompit, comme au bord d'un cratère On voit le sol se fondre et le soufre jaillir. Le coteau comme un flanc se mit à tressaillir. Peupliers des chemins et saules verts qui penchent Un doux visage rond sur les reflets des eaux, Tristes mares des bois où les blessés étanchent Leur soif épouvantable au milieu des roseaux, Tout disparut. Un voile, une loque trouée, Couvrit le temps, l'espace et la chose créée, Et l'air de Dieu fit place à quelque autre élément Fait d'éclats, de fumée et d'assourdissement. D'interminables trains, derrière la bataille De quart d'heure en quart d'heure espacés, lourds et lents, Débarquaient des renforts jusque sous la mitraille. D'autres redescendaient chargés de corps sanglants. En bas, sur les chemins, roulait tout ce qui roule, En haut, les avions ronflaient dans le ciel clair. Comme aux doigts des plombiers le plomb mollit et coule Réparant les tuyaux déchirés par l'hiver, Ainsi la chair ardente et sa liqueur vermeille Allaient boucher les trous encore tout fumants Que le canon creusait dans une chair pareille. Les êtres s'appelaient bataillons, régiments, L'homme ne comptait plus. Cependant c'était l'homme Qui, portant avec lui, dans son sac lourd, la somme Des souvenirs communs et des communs espoirs, La capote en lambeaux, mains et visages noirs, Tapait, tapait toujours comme un forgeron forge. L'un sur l'autre appliqués,, son fusil et sa gorge Ne faisaient qu'un seul feu de leurs souffles unis ; Pour mieux viser souvent il retroussait ses manches, Mais ses yeux ne voyaient que les maïs jaunis, La grise avoine en fleurs et quelques vapeurs blanches. II.courait, se courbait, rampait sur les genoux, D'un geste machinal raccrochait sa bretelle ; Autour de lui volaient la terre et les cailloux, Et parfois un coup dur tintait sur sa gamelle. Fourbu, dix fois de suite il montait à l'assaut Pour reprendre la nuit un mur de cimetière, Et, tout près d'expirer, dans un dernier sursaut, Retrouvait sa folie avec sa force entière. Et voici que devant ce sublime dément. Les Destins débordés reculaient lentement. Pas à pas, tout d'abord, remontant les vallées, Quittant les bourgs détruits, les luzernes foulées, Les uniformes gris entraînaient derrière eux Leurs bagages, leurs trains et leurs canons poudreux, Puis, soudain lâchant pied, les armes confondues Dans le désordre affreux des batailles perdues, Le gros passait les ponts, semait dans les fossés Pièces lourdes, fourgons, drapeaux, traînards, blessés, Et sur le ciel en feu le vent de la panique Courbait la pointe au nord le casque germanique. |
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