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Titre :Athalie ; songe d'Athalie
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Racine, Jean
Interprète(s) :Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s)
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de catalogue :2833
Date de l'enregistrement :1898-1899
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++, moisi à la fin
Vitesse (tours/minute) :130
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe Pathé sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 8 kHz, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :07-11-2014
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Songe d'Athalie (Jean Racine)


C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit
Ma mère, Jézabel, devant moi s'est montrée
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n’avaient point abattu sa fierté.
Même elle avait encor cet éclat emprunté,
Dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage,
Pour réparer des ans l’irréparable outrage.
Tremble, m’a-t-elle dit, fille digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l’emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille. En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser.
Et moi, je lui tendais les mains pour l’embrasser.
Mais je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange
D’os et de chairs meurtris, et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux,
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.

Dans ce désordre à mes yeux se présente
Un jeune enfant couvert d’une robe éclatante,
Tels qu’on voit des Hébreux les prêtres revêtus.
Sa vue a ranimé mes esprits abattus.
Mais lorsque revenant de mon trouble funeste,
J’admirais sa douceur, son air noble et modeste,
J’ai senti tout à coup un homicide acier,
Que le traître en mon sein a plongé tout entier.
Mais de ce souvenir mon âme possédée
A deux fois en dormant revu la même idée :
Deux fois mes tristes yeux se sont vu retracer
Ce même enfant toujours tout prêt à me percer.
Lasse enfin des horreurs dont j'étais poursuivie,
J'allais prier Baal de veiller sur ma vie,
Et chercher du repos au pied de ses autels.
Que ne peut la frayeur sur l'esprit des mortels ?
Dans le temple des Juifs un instinct m'a poussée,
D'apaiser leur Dieu j'ai conçu la pensée :
J'ai cru que des présents calmeraient son courroux,
Que ce Dieu, quel qu'il soit, deviendrait plus doux.
Voilà quel trouble ici m'oblige à m'arrêter,
Et sur quoi j'ai voulu tous deux vous consulter.



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