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Titre :Le naufragé
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Coppée, François
Interprète(s) :Duparc
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de catalogue :2821
Date de l'enregistrement :1898-1899
Instruments :Diction
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :125
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe Pathé sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 8 kHz, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :07-11-2014
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Duparc déclame ici en anonyme
Texte du contenu :Le naufragé

François Coppée in Les récits et les élégies (1878) - Fragments et quelques modifications par rapport au poème original beaucoup plus long


Tout enfant, j’ai beaucoup pâti, je puis le dire ;
Mais, une fois à bord, ce fut encor bien pire,
Et c’est là que j’appris à souffrir sans crier.
Primo: notre navire était un négrier,
Enfin j’aurais fini par crever de misère,
Quand je fus consolé par un ami sincère.
Dieu – nous y croyons tous en mer, il le faut bien ! –
Chez ces hommes méchants avait mis un bon chien.
Mais, un jour qu’il faisait une chaleur atroce,
Notre vieux capitaine – une bête féroce,
C’est vrai, mais bon marin, on ne peut le nier ! –
Fit une étrange moue et dit au timonier :
Vois donc ce grain là-bas… La drôle de visite !…
L’autre répond : Il est bien noir et vient bien vite !
Enfin le loup de mer prend ses précautions.
Mais le navire était trop vieux, et nous dansions
Quand tout à coup, et sans nous demander conseil,
Voilà le pont qui crève avec un bruit pareil
Au fracas d’un vaisseau qui lâche sa bordée.
Nous coulions. On ne peut pas se faire une idée
Je n’aurais pas été longtemps à patauger
Et j’allais m’engloutir, ne sachant pas nager,
Lorsque Black me saisit au collet par la gueule.
Justement la chaloupe avait surnagé seule ;
Elle était près de nous ; le chien, d’un brave effort,
Me pousse jusque-là ; j’en empoigne le bord
Et je saute dedans avec la bonne bête !
Quant à notre trois-mâts, l’effroyable tempête
N’en avait épargné que le mousse et son chien,
Dans ce canot sans mâts, sans avirons, sans rien !
Pendant trois longues nuits et pendant trois longs jours
Notre canot flotta, balancé par la lame.
La faim grondante au ventre et l’angoisse dans l’âme,
Le chien, pas plus que moi, n’avait bu ni mangé !
Et voilà maintenant qu’il était enragé !
Je cherchai dans ma poche, j'y trouvai mon couteau,
Et je tuai mon seul et mon premier ami.
Enfin je fus trouvé plus tard, mort à demi,
Et tout couvert du sang que vomit le cadavre,
Par les hommes d’un brick qui retournait au Havre.



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