Création : Croidel (1905) - reprises : Vallez, Portal, Bach - Paroles : Jean Daubas - Musique : César Fantapié - Éditeur : É. Guéprotte, Paris (1906)
Y a pas à dire, les proverbes
Dans la vie s'emploient à foison
Y en a d'aimables, d'acerbes
Et bien souvent ils ont raison
Lorsque j'arrivai au service
Comme j' l'appelait monsieur l'adjudant
Il s'écrie : Quéqu' c'est qu' ce jocrisse
Y a pas d' monsieur au régiment
Sachez donc, espèce d'infirme
Qu'ici faut marcher carrément
Y a un proverbe que je confirme
Vous l'apprendrez à vos dépens
Enfoncez-vous donc
Bougre de melon
Ce machin-là dans le tympan :
Jamais dehors, toujours dedans
Depuis, j'en ai appris l'usage
Et bien plus souvent qu'à mon tour
Je suis pourtant un type bien sage
N'empêche que je trinquais toujours
Mais je n' crains plus la discipline
Plus d'exercice, plus de bâton
Car j' suis employé aux cuisines
Comme cuisinier en second
Le matin, je lave les légumes
Ainsi, pour nettoyer un chou
Comme c'est excellent pour le rhume
Je ne jette rien, je fais cuire tout
Chenilles et limaces
Surtout bien grasses
Font un bouillon plus qu'épatant
Bien plus qu'épatant
Jamais dehors, toujours dedans
J'ai fait connaissance d'une bonne
Vous pensez bien, nous nous aimons
Tous les soirs, la petite friponne
Me reçoit chez ses vieux patrons
Tout en me couvrant de caresses
Elle me sert le reste du dîner
Elle me bourre, elle me presse
Jusqu'à c' que je sois rassasié
Elle m'appelle son petit Modeste
Dit : Avec moi t'auras toujours
Bon repas, bon gîte et le reste
Car t'es encor plus beau qu' l'amour
Puis elle m'étreint
La lumière s'éteint
Quelques petits cris : Maman ! maman !
Jamais dehors, toujours dedans