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Titre : | Et nous, ceux de 14… ? |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Desty, Suzanne |
Interprète(s) : | Berley, André |
Genre : | Discours de circonstance |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Marque de fabrique, label : | Odéon |
Numéro de double-face : | 250.640 |
Numéro de catalogue : | ki6533 |
Numéro de matrice : | Ki6533-2 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Numark TT500USB, SME-Clément, pointe 2,8ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe Westrex |
Date du transfert : | 04-02-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, Grande Guerre, 1914-1918, France |
Texte du contenu : | Et nous, ceux de 14 ?
La jeunesse, dit-on, trouve la vie trop rude Et les moins de vingt ans, inquiets, angoissés Se plaignent du présent si lourd d'incertitudes Et, devant l'avenir, accusent le passé Leurs aînés n'ont pas su leur préparer la route Qui les aurait conduits tout droit vers le bonheur Leur juvénile reproche est très juste sans doute Mais son écho sera cruel à bien des cœurs Ô mes petits, ô mes cadets, y pensez-vous Et nous, ceux de quatorze, que dirions-nous Nous dont la guerre a rompu l'élan vers la vie Nous arrachant à nos travaux, à nos amours Pour nous jeter dans son effroyable tuerie À grands renforts de mots ronflants et de tambours ? Nos vingt ans... ils étaient courageux et sincères Pleins d'appétit aussi, vers la gloire ou vers le plaisir Vous les inquiets, songez à vos aînés, vos frères Peur de la vie ? Ils n'ont eu peur que de mourir Ô mes petits, ô mes cadets, souvenez-vous Et nous alors, ceux de quatorze, que dirions-nous? On nous avait promis la paix, la vie facile La guerre à jamais morte, l'avenir radieux Et nous avons marché jusqu'au bout, imbéciles ! Pauvres hommes surtout qui s'étaient crus des dieux Oui, c'est pis qu'autrefois et devant la misère Le vice, l'anarchie, politiciens véreux Nous pensons, le dégoût passant notre colère : Ceux qui sont morts là-bas sont les moins malheureux Ô mes petits, ô mes cadets, oui, plaignez-nous Car nous alors, ceux de quatorze, que dirions-nous ? Pardonnez-nous, ô jeunes gens, notre défaite Mais aux vainqueurs piteux qui n'ont pas cru jadis Devoir nous imposer le poids de la conquête Et n'ont pas su depuis en tirer un profit Ne vous contentez pas de jeter l'anathème Vous seriez trop ingrats... pouvez-vous nous haïr Nous qui avons, pour mériter que l'on nous aime Ignoré la jeunesse... et il nous faut vieillir Ô mes petits, ô mes cadets, consolez-nous Car nous alors, ceux de quatorze, que dirions-nous ? Si vous pouvez mieux faire et nous montrer la voie Ne croyez pas surtout que nous serons jaloux Votre triomphe n'excitera que notre joie Si vous voulez notre aide, nous serons avec vous La lutte vaudra mieux qu'un regret lâche et veule Chassez les combinards, faiseurs, carambouilleurs Le canon gronde encor, faites-lui taire la gueule ! Nous n'avons pas su vaincre, soit ! montrez-vous meilleurs ! À votre tour et pour la paix, luttez pour nous Et nous, ceux de quatorze, nous serons fiers de vous |
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