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Titre : | L'ours, extrait des "Musardises" |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Rostand, Edmond |
Interprète(s) : | Monteaux, Roger |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Marque de fabrique, label : | Odéon |
Numéro de double-face : | 166.146 |
Numéro de catalogue : | Ki1920-2 |
État : | Pbme 1 piste seulement |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Numark TT500USB, SME-Clément, pointe 2,8ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe Westrex |
Date du transfert : | 20-02-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. |
Texte du contenu : | L'ours
Martin, ours, une bête énorme, un plantigrade Que l'on n'aimerait pas avoir pour camarade. Touffu, férocement espiègle, et reniflant. Un ours qui jetterait un homme sur le flanc D'un seul revers de patte, et, de deux coups de griffes, Mettrait toutes ses chairs palpitantes en chiffes ; Un ours dont un géant ne viendrait pas à bout, Et qui, s'il se montrait soudainement debout, Ferait, comme devant la nuit le crépuscule, S'évanouir Samson et se dissoudre Hercule : Car Hercule, l'athlète aux puissantes sueurs, Et Samson, le plus grand parmi les grands tueurs, Ne seraient, dans les bras de la bête assaillie, Malgré leur corps trapu, leurs muscles en saillie, Leurs intrépides reins, leur imployable dos, Qu'un giclement de sang et qu'un craquement d'os. Et cet ours, au regard terriblement oblique, Danse la mazurka sur la place publique. L'homme qui tout petit à sa mère le prit, Son montreur, l'apostrophe en faisant de l'esprit, Dit qu'on peut l'approcher, le toucher, sans qu'il morde, Et roule du tambour, et tire sur la corde Qui s'attache à l'anneau de la narine en sang, Et lui chante un refrain monotone et dansant ; Et docile, et craignant de perdre la cadence, Le formidable ours brun de la montagne danse… Soulevant le gros rire épais des hommes saouls, Il danse sous la pluie insultante des sous L'homme n'a qu'à parler, et l'ours obéit vite. L'ours ne se fait jamais prier, l'homme l'invite À montrer « comment l'ours marche en montagne » : l'ours Marche, allongeant des pas silencieux et lourds ; À faire le bourgeois riche qui se promène : Et l'ours, caricature horriblement humaine, Se lève sur ses pieds ; puis, plein de dignité, Déposant sur sa tête énorme, de côté, Un tout petit chapeau de paille ridicule, L'ours vient faire un salut au public — qui recule ! Et puis, l'ours roule et tangue et feint d'être un peu gris ; Et puis, l'ours fait le mort, et les coups et les cris Et les piétinements le laissent immobile… Et puis, l'homme à chacun va tendre sa sébile, Grommelle en la sentant légère dans sa main, Relève l'ours encor couché sur le chemin En donnant à l'anneau deux coups de corde brusques, Lance à la bête un coup de pied, reprend ses frusques, Ramasse son gourdin, rajuste son tambour, Et part, suivi d'enfants Ainsi de bourg en bourg, Ainsi de ville en ville Et je n'ai pas, en somme, Compris pourquoi cet ours ne mangeait pas cet homme. |
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