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Titre : | Le cinéma, le jazz et le dancing (extrait de "Sonates") |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Porché, François |
Interprète(s) : | Porché, François |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | X-9076 |
Numéro de matrice : | N201680 |
Date de l'enregistrement : | 1929-04-xx |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME-Clément, pointe 2,0E sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 06-03-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Jazz, cinéma, danse, littérature, théâtre, poésie |
Texte du contenu : | Le cinéma, le jazz et le dancing
Cependant te voici devant un gouffre noir Guidé par des lampes de poche, Tu plonges sans rien voir. C'est ici que la trame du temps s'effiloche Ici, l'on dort les yeux ouverts, Dormir ! n'est-ce point là la plus profonde envie Cœur charnel, amoureux, malgré tout, de la vie, Et pourtant inquiet de quelque autre univers ? Mais le sommeil, les soirs de grande lassitude, C'est encore un travail, c'est encore une étude Et, lorsque enfin tu dors, ton cerveau harassé Ne peut plus, le vieux saltimbanque, Soulever les poids du passé L'ardeur lui fait défaut et le souffle lui manque Pour dresser les décors d'un monde rajeuni, Ton sommeil, c'est la vie, hélas ! qui se prolonge Tu revois dans un mauvais songe Jusqu'au papier de ton garni. Dans ces ténèbres accueillantes, Viens, tu goûteras le repos. Point de tréteaux ; point d'oripeaux. Rien que des images fuyantes. Une humanité sans couleurs, Mais si lumineuse, si nette. Des arbres noirs, de blanches fleurs, Le ciel gris d'une autre planète.. . De musique, entre bas et haut, Juste, tout juste ce qu'il faut Pour accompagner un (tel) prodige. Ne bouge plus, tu dors, te dis-je ! Des mots, des voix, des trous soudain... Un rêve, un conte se déroule Tu dors avec toute une foule Immobile sur les gradins Non, pour venir à bout du mal qui me dévore, Renonce à l'assoupir comme on charme un serpent. II faut l'emprisonner dans un enfer sonore Il faut le vaincre en le frappant. Abrutis-le d'abord avec de la lumière, Tâche que sous les coups des réflecteurs brutaux Il soit comme un lapin qu'assomme une fermière, Comme un bétail sous les couteaux. Livre-le pantelant à ces trompettes aigres, Aux banjos, aux grelots, à la fureur des nègres. Mais surtout ne le lâche pas, Car souvent, quand je crois que sa force est brisée, Se faisant de ma joie un sujet de risée, Il ressuscite sous mes pas ! Encore une fois, Eve folle, Appuie au bras d'Adam, ton compagnon de joug, Ta petite main molle Où l'ongle luit comme un bijou. Des parfums de ta nuque enivrant sa narine, Tes cheveux courts cernés d'un bandeau d'or ténu, Appuie, appuie à sa poitrine Ton sein d'éphèbe à demi nu. L'air sur vos fronts éclate et flambe Comme l'éclair qui fend la coupole des cieux. Enlacez la jambe à la jambe, Tournez, tournez, fermez les yeux ! |
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