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Titre : | Inauguration solennelle du monument Franco-américain à Versailles, le 6 octobre 1937. Face 10 : Alloctution du Général Pershing |
Interprète(s) : | Pershing, John Joseph |
Genre : | Discours de circonstance |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Versailles, France |
Marque de fabrique, label : | Ministère des Postes Télégraphes & Téléphones – Service de Radiodiffusion – Centre d'enregistrement |
Numéro de catalogue : | V244-face X |
Numéro de matrice : | C6 |
Date de l'enregistrement : | 1937-10-06 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME-Clément, pointe 2,0E sur Stanton, Elberg MD12 : courbe US30, passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 06-03-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, Grande Guerre, 1914-1918, France, homme politique, personnage militaire. Les statues équestres de ce monument n'ont existé qu'à l'état de maquettes en plâtre, lire la note après les paroles. La ronflette audible, ou "hum" est d'origine. |
Texte du contenu : | Inauguration solennelle du monument Franco-américain à Versailles, le 6 octobre 1937
[Faces 5-6-7-8-9-10] We will have now the honor to listen to the great story of France our beloved chief maréchal Pétain. - Monsieur le président de la République, messieurs les ministres, général Pershing, mes chers camarades, au mois d'avril 1917 la guerre entre dans son trente-troisième mois. Après tant de luttes sans décision, après un grand espoir une fois encore déçu, une immense lassitude s'est emparée de l'armée française. Par bonheur, à ce moment, nos ennemis travaillent pour nous. Les insultes faites au pavillon de l'Union ont soulevé l'indignation du peuple américain et poussé le gouvernement des États-Unis à intervenir dans la lutte. C'est alors que le premier soldat américain aborde la terre de France. Sur ce sol étranger, la nécessité de se battre lui apparaît sans doute moins précise et moins impérieuse qu'au combattant français. Celui-ci défend son foyer, sa terre, et il les couvre directement de sa poitrine, puisant son courage dans le sol même de la patrie. Le soldat américain, lui, à quinze cents lieues de son pays, n'en reçoit directement aucun réconfort moral. Obligé de vivre et de combattre au milieu d'une armée et de populations dont il ne comprend ni la langue ni la pensée, il subit un isolement que sa vitalité et sa gaîté naturelle ont parfois quelque peine à surmonter. Que les Français fassent un effort pour imaginer l'état d'âme d'un citoyen de l'Illinois ou de la Virginie qui a quitté son foyer et franchi l'océan pour se battre dans un pays qui lui est étranger contre un adversaire réputé redoutable ! On attend de lui qu'il accomplisse le dur devoir de soldat avec le dévouement le plus désintéressé, en faisant, s'il le faut, le sacrifice de sa vie. Le citoyen américain a répondu magnifiquement à cette attente. De sa lointaine patrie, il a apporté une foi enfantine — que le doute n'effleura jamais — dans la puissance infinie de son pays. Réservoir d'hommes presque inépuisable, ressources d'un sol que la nature a comblé, et d'un sous-sol qui contient toutes les matières premières nécessaires à la guerre, crédits illimités, tout a été jeté dans la balance par le gouvernement des États-Unis, en ce début d'avril 1917. À côté des nations du monde occidental, épuisé par la guerre, une nation jeune et fraîche vient prendre place. Vis-à-vis des soldats français qui, devant les pertes en hommes et la ruine des ressources de toute nature de leur pays, s'effraient de la tâche qui reste à accomplir, le soldat des États-Unis apporte une confiance invincible dans l'heureuse issue du conflit. Il est sûr que l'armée américaine consommera la rupture d'équilibre et assurera aux alliés et à lui- même une victoire qu'il veut totale. Ce sera l'éternel honneur du général Pershing d'avoir su créer un tel soldat et avec lui une telle armée. Car cette armée et son chef sont dignes l'un de l'autre. La tâche était immense et le temps pressait. IL m'est arrivé bien souvent de louer l'ampleur et la réussite de cet extraordinaire effort d'organisation militaire qui parvint à réunir, à équiper, à armer quatre millions d'hommes, à transporter deux millions de soldats en France, à les instruire et à lancer un million trois cents mille d'entre eux dans la bataille. Pour l'engagement des contingents américains, le rôle du général Pershing fut des plus délicats car il dut tenir compte à la fois de la mentalité des alliés et de celle bien différente du peuple et du soldat américain. Au début de 1918, le problème le plus grave qui se posait aux alliés était de reconstituer notre effectif d'infanterie décimé par les premières batailles de l'année et ils réclamaient avec insistance l'amalgame des contingents américains dans les rangs de leur infanterie. Si le général Pershing avait cédé à ces exigences, c'était l'émiettement de ses effectifs fondus dans l'immense brasier et l'impossibilité d'intervenir dans la bataille avec des unités puissantes et cohérentes. Avec un sens exact de la psychologie du peuple américain et de la troupe, il estima que cet éparpillement des forces était inacceptable et que le soldat américain ne donnerait sa pleine mesure que dans le cadre d'unités nationales. Le peuple américain attendait les exploits de ses fils ; il ne fallait pas le décevoir sous peine de ralentir son prodigieux effort. L'action des contingents américains devait être massive et éclatante. Le général Pershing était seul qualifié pour résoudre ce conflit et prendre les décisions nécessaires. En résistant aux propositions des chefs alliés qui demandaient d’incorporer dans leurs armées les fantassins des États-Unis, il assumait, il est vrai, devant son pays, devant l’Entente et devant l'Histoire une grande responsabilité. Ces événements et l'approbation de son pays lui ont prouvé qu'il avait eu raison. Bien que résolu à n'engager son armée qu'en masse, il fut cependant le premier. dans un geste demeuré historique aux jours graves du début de 18, à mettre ses régiments, malgré leur instruction incomplète, à la disposition des alliés. Ce jour-là, le commandant en chef américain fit preuve d'un esprit chevaleresque et d'une camaraderie de combat, qu’il est impossible d’oublier. La gratitude de notre pays lui prouve aujourd'hui que nous n’oublions pas. Ce monument est en effet le témoignage de la reconnaissance française et en particulier du combattant français envers le soldat américain qui sut se battre chez nous comme il se fût battu chez lui et pour les siens et envers le général Pershing, ce grand chef au cœur ferme et au jugement indéfectible, expression parfaite des plus hautes qualités du peuple américain. Je n'aurais garde d'oublier les premiers de ses collaborateurs, les généraux d'armée Liggett, Bullard et Dickman, les généraux de corps d'armée Summerhall et Hines, ni les généraux qui avec les légionnaires représentent ici l'armée américaine et parmi lesquels je suis heureux de citer le général Harbord, chef d'état-major du général Pershing, le général Dawes, chef des services des approvisionnements et le général Parker, chargé de la liaison avec l'armée française. Commémorant les événements du dix-huitième siècle en même temps que les combats de 1918, ce monument de la reconnaissance française saurait nous rappeler, s'il en était besoin, l'impérieuse nécessité pour nos deux nations de rester fidèles au serment de 1778 et de vivre dans une amitié vraie et sincère. La parole est au chef victorieux des forces expéditionnaires américaines, le général John J. Pershing Officers and soldiers of the U.S., here comes your chief, the general: - Monsieur le président de la République, messieurs les ministres, monsieur le maréchal, mes camarades de la grande guerre, mes chers amis américains et français, I feel certain that all of you, my friends, will realize how difficult it is for me to express the sentiment that fills my heart at this moment. First of all, speaking for myself and the American veterans and people, I can only voice our heartfelt appreciation of the honor paid the American Army of the Wirld War by the French people through the erection of this magnificent memorial. That it was made possible through small contributions from even the most humble of France gives it for us a spiritual significance. As I see it, we are assembled here to recall a great historic fact, and to emphasize its consequences, rather than to do honor to any individual. One monument is to commemorate the momentous step taken one hundred and fifty years ago to establish the principes of human liberty in government, and the other will commemorate the equally important step taken twenty years ago to maintain that liberty. The selection of the city of Versailles as the site of this memorial seems most appropriate. The youthful Lafayette who had ardently embraced the cause of liberty urged upon his government the treaty, signed here in 1783, which assured the success of America's struggle for independence. In 1917, the American government, prompted by the almost universal sentiment of the people, come to see that the attack upon France constituted a peril for that same liberty, and decided to go to the rescue. The treaty that closed that conflict was signed in 1919 also at Versailles. The fact that America's love of peace and hatred of war had caused her to delay preparation for emergencies was no deterrent where the eternal principles of liberty were at stake. The country proceeded vigorously to make good the deficiency, although but few people thought it possible to organize, arm and equip two million men and them across the seas in time to aid the Allies. The training of that army was completed in France mainly the help of French units. What Marshal Pétain generously says about the services of our Army will be especially appealing to the Americans who fought in France. These words of praise from the greatest living military authority will be cherished by them as long as memory lasts. It is most gratifying to hear his frank acknowledgment of the soundness of the American plan for the formation of its forces and their use as an independent army. Anything I could say in reply would but faintly convey the gratitude I feel. This statement on this important occasion illustrates again the greatness of the man. But the achievements of the American Army would not have been possible had it not been for the preceding three years of heroic defense by the French. They had held out against the furious attacks of what was without doubt the most perfect military machine the world had ever seen. But the reason they were able to do so was that the Armies of France were composed of men whose traditions had taught them the necessity of sacrifice and they had made it without stint. The distinguished marshal in speaking of the ‘Soldier of Verdun’ has said : He was a simple man, with a man’s virtues and weaknesses, a man of our people whose thoughts and affections had remained close to the family circle, to the shop, the office, the village of the farm where he had been raised. But it is exactly those individualties wich led him to complete devotion. Having become an experienced soldier, confident of himself and of his comrades, proud of his reputation, he went into the lines, certainly without enthusiasm but without weakness. Conscious of his country’s need, he did his duty to the limit of his strength. But the spirit of an army is precisely that of its commander. If he is confident and aggressive, his army will be confident and aggressive. The French Arny as we knew it under Marshal Pétain, simply reflected the fine spirit of its Commander-in-Chief. Among the many leaders who survived the hard tests of war were men of outstanding ability. Marshal Foch, in the crisis of March 1918, became Allied chief ; Marshal Franchet d’Esperey was commander of a group of armies and a master in leadership ; the courtly gentleman Marshal Fayolle, modest, efficient, of like rank, was among the highest in ability. “General Debeney was an able army commander and chief of staff, and Generals Anthoine and Buat, successively army commanders and chiefs of staff, both highly efficient. The intrepid Gouraud led the Fourth French Army which fought abreast of the American First Army in the Meuse-Argonne in the final and decisive battle of the War. “My first meeting with Marshal Pétain was in June, 1917, at his head quarters at Compiegne. We exchanged confidences and agreed then upon plans regarding the operations of the American Army which, though often delayed, were later carried out almost to the letter. That was the beginning of a friendship between us which has grown stronger through the years until it stands out as an ideal of confidence and friendship that might well be a model for our two peoples to emulate. I have said nothing of my feeling of gratitude to the French government, to the City of Versailles and to Senator Henry-Haye, its Mayor, for having chosen me to represent alongside of Lafayette the bonds which unite our two countries. It would be false modesty to intimate that I am not profoundly grateful for this honor. But I do not forget and no one else will forget that this statue is a symbol. And if I deserve the distinction, I owe it to the valor of the American soldiers who enabled me to carry to a successful conclusion the work assigned to me by President Wilson. Observing present conditions throughout the world, we may well ask ourselves what was gained by the almost unbelievable sacrifices of the Great War. The answer is that our liberties have been preserved. The leading democracies survived the war with the fundamental structure of their governments and civilization unchanged. Democracies have the power of self preservation within themselves, but their people must not forget that eternal vigilance is the price of liberty. In conclusion, here in the presence of so many of my fellow-countrymen, in the midst of our friends, the French people, I wish to express my firm conviction, Monsieur le Président, that the three great democracies of France, Great Britain and the United States will not only endure but will lead the way for all others as mankind marches forward to progress in peace and rightcousness. Allô, allô, de sa patrie lointaine, celui qui représente en France avec tant de distinction les États-Unis va se faire entendre. Écoutez la voix de son excellence William Bullitt [...?..].you will now ear the voice of His Excellency William Bullitt, Ambassador of the United States - - - Note sur le Monument Pershing - Lafayette : Les statues équestres de ce monument n'ont existé qu'à l'état de maquettes en plâtre. Elles furent installées hâtivement aux derniers jours avant l'inauguration, et retirées en 1941, alors dégradées par les intempéries. Les socles, leur esplanade et leur pourtour arboré, la voirie traversante ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 7 mars 2007. Mais il aura fallu attendre 2017, ainsi que les fruits de longs efforts d'associations privées, pour que deux statues équestres en bronze soient enfin créées et installées. Voir notamment : - Mémorandum de l'Association des Riverains Etats Unis Pershing (AS.RI.EU.PE.), établi par Pierre Desnos, en étroite collaboration avec Louis-Etienne Béchu. https://web.archive.org/web/20160303215951/http://www.asrieupe.org/IMG/pdf/Histoire_du_monument_Pershing_Lafayette.pdf(archive) - Monument Pershing - Lafayette : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_Pershing_-_Lafayette - Revoilà Pershing et La Fayette à Versailles! https://fr.usembassy.gov/fr/revoila-pershing-et-la-fayette-versailles/ |
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