Paroles : Marcel Bertal, Marnois - Musique : Charles Borel-Clerc - Éditeur : Ch. Borel-Clerc, Paris
Au fond des campagnes flamandes
Est un moulin majestueux
Ses ailes s'étendent si grandes
Qu'il semble au loin toucher les cieux
Le meunier, d'allure très sage
Passe pour un homme de cœur
Et partout, dans chaque village
On dit qu'il est le bienfaiteur
Écoutez le tic-tac du moulin
Chanter son aimable refrain
Qui semble dire
Comme en un sourire :
Venez, braves gens d'alentour
Rêver de bonheur et d'amour
Tout d' mon blé rend des heureux
Moulin joyeux
Mais le jour où ce fut la guerre
L'invasion des soudards germains
On vit le meunier de naguère
Rester au fond de son moulin
On s'inquiète, on cherche à comprendre
Vibrant de rage et d'émotion
Car le brave homme au cœur si tendre
N'était encore qu'un espion
Écoutez le tic-tac du moulin
Chanter son perfide refrain
Dans la bataille
Le meunier travaille
Voyez, là-bas sur le coteau
Il donne signaux sur signaux
Nos soldats par lui sont trahis
Moulin maudit
Mes enfants, dit le capitaine
À tout prix il faut en finir
Alors dix hommes dans la plaine
De bonne volonté vont partir
Tout le long des terres boueuses
Ils s'en vont, rampant dans la nuit
Bientôt, malgré sa mitrailleuse
Le Boche est cerné, il est pris
C'est fini, le tic-tac du moulin
Il semble dormir au lointain
Avec confiance
Notre armée s'avance
L'espion, ligoté, confondu
Sur l'aile aussitôt fut pendu
Tu seras vainqueur désormais
Moulin français !