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Titre : | Le commissaire Guillaume. Paris Soir, émission du 25-2-1937, vers 12 heures |
Interprète(s) : | Guillaume, Marcel |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | [Disques acétate de fabrication allemande] |
Date de l'enregistrement : | 1937-02-25 |
État : | Exc++, monter |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Numark TT500USB, SME-Clément, pointe 2,8ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat |
Date du transfert : | 20-03-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Marcel Guillaume, commissaire de police fut célèbre pour avoir conduit de grandes affaires criminelles parisiennes, comme celle de la bande à Bonnot, de Landru, ou l'affaire Violette Nozière. Il a inspiré le personnage du commissaire Maigret à Georges Simenon. À sa retraite, il publie ses mémoires sous la forme d'un feuilleton dans le quotidien Paris-Soir (48 articles parus en 1937, réunis plus tard sous le titre : Mémoires – 37 ans avec la pègre, Éditions de France, 1938.). |
Texte du contenu : | Le commissaire Guillaume
[face 1 :] - Haut les mains ! - Attention ! baissez-vous ! - Vous êtes blessé ? - Non, et vous ? - Je n'ai rien. Surveillez la fenêtre. Ils sont cernés. Cette fois, ils ne nous échapperont pas. - Inutile de vous fatiguer plus longtemps, vous pouvez aller fumer une cigarette. - Mais vous êtes fou ! - Non, pas du tout. Votre sketch sur les gangsters est très bien mais nous avons beaucoup mieux. - Mais enfin, vous auriez pu attendre la fin du sketch ou tout au moins faire couper le micro. Que vont penser les auditeurs ? - Les auditeurs préfèrent la réalité à vos histoires à dormir debout. Nous avons ici le commissaire Guillaume. - Le commissaire Guillaume ? - Oui, le commissaire Guillaume, le commissaire Guillaume lui-même, l'ancien chef des services criminels de la police judiciaire, le plus célèbre policier français, notre Sherlock Holmes, et je vous assure que vos petits sketchs de gangsters sont peu de chose à côté de ses souvenirs. - Évidemment, je sais... - Vous savez, excusez-moi de vous interrompre, que le commissaire Guillaume publie dans Paris-Soir, à partir de ce vendredi 26 février, ses mémoires. Ce sera un prodigieux document humain. Ce que l'on n'a encore jamais dit sur les grandes affaires de cette époque, le commissaire Guillaume le dira. et dès samedi, il nous entretient de la fameuse affaire Bonnot. Mais puisque vous êtes là, monsieur le commissaire, permettez-moi de vous demander de vous approcher du micro et de parler vous-même à nos auditeurs qui vont être vos lecteurs. - Eh bien, je viens de revivre depuis des semaines à écrire mes mémoires les heures les plus tragiques, les plus angoissantes de ma carrière. - En qualité de reporter, monsieur le commissaire, il m'a été donné de suivre près de vous de nombreuses et parfois périlleuses enquêtes. Quelles sont celles qui ont laissé en vous les plus dramatiques souvenirs ? - Me demandez-vous quels sont les bandits les plus dangereux qui m'ont été donnés à combattre ? Je vous réponds sans hésiter les membres de la bande Bonnot. Alors on vécut pendant des semaines sur un véritable pied de guerre. - La bande Bonnot, on évoque ses exploits presque comme on évoquerait une légende, Bonnot, Garnier... - Triste célébrité : Valet, Carouy, Callemin, De Boë, Simentoff étaient les plus terribles des chefs de file. Faut-il que je rappelle leurs meurtres les plus connus ? Le meurtre de Platano, l'affaire de la rue Ordener, le drame de la place du Havre, le meurtre de l'agent Garnier, l'affaire de Chantilly. Je m'imagine le sang qui aurait coulé si ces bandits avaient eu à leur disposition les armes modernes comme les mitraillettes chères aux gangsters. - La police est arrivée cependant peu à peu à débarrasser Paris de ces assassins. - Oui, mais au prix de quels efforts et de quels sacrifices. Ce furent de véritables sièges que nous avons livrés aux bandits sous les ordres de monsieur Xavier Guichart alors chef de la Surété. Après Choisy-le-Roi, après neuf ans, toute la bande était sous les verrous. Malheureusement Jouin était mort. Il y eut trois coupables qui payèrent de leur tête la résistance qu'il avait opposée à la société. Tous trois moururent en affirmant l'innocence de Dieudonné. Mais je bavarde, je me laisse aller à ces souvenirs... - Nous vous entendons avec trop d’intérêt, monsieur le commissaire, pour ne pas vous prier de continuer. - Je ne peux tout de même pas parler pendant des heures. Et puis j'ai écrit toutes ces choses. - Et nous les lirons dans Paris-Soir, monsieur le commissaire. [face 2:] - Je dirai tout - Tout ? - Oui, tout. - Vous m'assurez qu'il n'y aura pas certains détails, certains à-côtés mystérieux que vous laissez dans l'ombre ? - Non, aucun. - Cependant, monsieur le commissaire Guillaume, je vous ai connu parfois si discret quand je vous interrogeais en qualité de reporter. - Oui, je sais. Depuis quarante ans, je me suis toujours refusé obstinément à toute interview à sensation. C'était alors mon rôle. Mais aujourd'hui ce n'est pas vous, un journaliste, qui allez me suggérer des réserves que je ne songe pas à faire. - Pas du tout, vous pensez bien ! J'apprends, monsieur le commissaire Guillaume, que vous allez publier dans Paris-Soir, à partir de ce vendredi 26 février, vos mémoires impatiemment attendues : Les mémoires du commissaire Guillaume, les mémoires du plus célèbre des policiers, les mémoires du Sherlock Holmes français. Quelle joie, quel enseignement nous apportera cette lecture ! Pourriez-vous, monsieur le commissaire, me dire et confier aux auditeurs qui sont à l'écoute le sens et la portée de quelques-uns des chapitres de vos mémoires ? - Depuis Venceslas Charrier, c'est-à-dire depuis l'affaire du train 5, Violette Nozière, Davin, Mestorino et tant d'autres sont passés par les sombres bureaux de la police judiciaire. Je puis bien le dire sans fausse vanité, mes mémoires rappellent près de quarante ans de vie criminelle. Tous ces assassins, je les ai eus en face de moi, parfois arrogants, parfois cyniques, parfois tremblants de peur. Presque tous les aveux qui depuis une dizaine d'années sont sortis de la bouche des assassins de Paris, je les ai recueillis, parfois après des heures de pénible interrogatoire dans l'atmosphère tiède et paisible de mon bureau. - Des heures de pénible interrogatoire, venez-vous de dire... - Oui. Tenez, je me souviendrai toujours des cris déchirants, des larmes, de l'effondrement de Violette Nozière après son arrestation. Cette fille, après le plus horrible des forfaits, fut en butte à toutes les attaques possibles. Cependant je l'ai eue une demi-heure face à moi, tellement désemparée que je crois en toute conscience qu'à ce moment elle était sincère. - Allez-vous nous dévoiler à ce sujet les aveux nouveaux de Violette Nozière ? - Ce secret, vous le trouverez dans les mémoires que je publie dans Paris-Soir. Je ne désire soulever aucune polémique. Je ne veux raviver aucune douleur dans une famille déjà si tristement frappée mais laissez-moi simplement dire qu'à mon sens la peine de mort était une condamnation trop forte. Je ne fais pas de psychologie, je ne fais pas de déductions mais moi, policier chargé d'une enquête, j'ai pu vérifier d'une façon formelle les allégations de Violette Nozière, j'ai trouvé des preuves matérielles. Violette Nozière ne mentait pas, telle est ma conviction. - Chers auditeurs, vous venez d'entendre le commissaire Guillaume. En quelques mots monsieur le commissaire Guillaume vous a laissé entrevoir l'intérêt passionnant qui s'attache aux mémoires qu'il publie à partir de ce vendredi 26 février dans Paris-Soir. Les mémoires du commissaire Guillaume, oui, les mémoires du plus célèbre des policiers, les mémoires du Sherlock Holmes français paraissent à partir de ce vendredi 26 février dans Paris-Soir. Chers auditeurs, nous savons bien que vous ne manquerez pas de les lire avec fièvre. Ce que l'on n'a encore jamais dit sur les plus grandes affaires de ce temps sera révélé dans ces pages aussi dramatiques que le plus dramatique des romans, et aussi vraies, aussi profondément émouvantes que la vie elle-même. Les mémoires du commissaire Guillaume, c'est un roman d'aventures et c'est aussi un prodigieux document humain. |
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