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Création : Charlus et Maréchal (1905) - Paroles : Théodore Aillaud - Musique : Eugène Daulnay
- Ah ! J'en ai assez de tous ces fournisseurs. Ce sont des fripouilles, des voleurs ! Ainsi, tenez, moi je suis furieux contre mon marchand de vin. Son dernier envoi est infect. C'est un vol manifeste ! Je vais d' ce pas l' trouver pour lui exprimer mon mécontentement. Ah, ça tombe bien, justement le voilà
- Tiens, monsieur Moulinsec, bonjour, mon cher client, ça va bien ?
- Non, ça va très mal. Dites donc, vous ne manquez pas de culot en m'appelant votre cher client. Ah, vous en avez une santé !
- Ma santé est très bonne, je vous remercie, très bonne et vous-même
- Ah, c'est vrai, nom d'un chien, j'oubliais que vous étiez dur d'oreille et qu'il fallait beugler pour se faire entendre
- Je vous ai fait attendre ? Oh, je vous demande bien pardon
- Ah non ! vous n'allez pas recommencer à me raconter des absurdités ?
- Ma surdité ? ça va bien mieux, bien mieux. J'ai été soigné par un médecin épatant et maintenant j'entends très bien.
- Eh bien, c'est pas malheureux. Vous savez que je ne suis pas content de votre dernier envoi. Votre vin est aigre.
- Vous avez un cousin qui est nègre ?
- C'est du vin tourné
- Ah, il a mal tourné ?
- C'est de la marchandise sans valeur
- Comment ? il fait partie d'une bande de voleurs ?
- Mais vous êtes toujours sourd comme un pot !
- Ah, oui, j' comprends : on l'a vendu au dépôt, voui voui voui voui
- Votre vin était du poison !
- Il a fait de la prison ? Mais il l'aura pas volé s'il est un voleur
- C'est vous qui êtes un voleur qui estampez vos victimes !
- Il a étranglé sa victime ? Oh, mais c'est grave, très grave !
- Ah flûte à la fin ! Vous m' rompez la tête !
- On va lui couper la tête ? Oh ! diable, diable ! mais il ne faut pas vous désoler pour ça
- Vieille gourde, tu n' comprends donc rien !
- Vous avez du chagrin, parbleu ! j' comprends ça, pauvre ami. Eh bien, il faut l' noyer. À propos, vous n'avez pas besoin d' vin ?
- Ah ! non
- Vous savez qu' celui d' la dernière récolte est excellent
- Ah ! non, tu n' m'y r'prendras plus, vieille bourrique !
- Hein ?
- Vieille bourrique !
- Ah ! deux barriques. oh ben j'livrerai ça la s'maine prochaine
- Ah ! zut ! j'y r'nonce
- Ah ben, ça fait toujours deux barriques de placées, hein, ça va bien, ça va bien, ça va