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Titre :Le dépit amoureux ; tirade de Gros-René : et moi je ne peux plus m'embarrasser de femmes
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Molière
Interprète(s) :Maurice de Féraudy
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de double-face :2447
Numéro de catalogue :2847
Numéro de matrice :44230GR
Inscriptions complémentaires :16-10
Date de l'enregistrement :1909
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :85,8
Matériel employé au transfert :Numark TT500USB, SME-Clément, pointe 2,8ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :09-04-2015
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Le dépit amoureux ; Tirade de Gros-René


Et moi, je ne veux plus m'embarrasser de femmes.
À toutes je renonce et crois, de bonne fois
Que vous feriez fort bien de faire comme moi.
Car, voyez-vous, la femme est, comme on dit, mon maître,
Un certain animal difficile à connaître,
Et de qui la nature est fort encline au mal ;
Et comme un animal est toujours animal,
Et ne sera jamais qu'animal, quand sa vie
Durerait cent mille ans ; aussi, sans repartie,
La femme est toujours femme, et jamais ne sera
Que femme, tant qu'entier le monde durera.
D'où vient qu'un certain Grec dit que sa tête passe
Pour un sable mouvant ; car, goûtez bien, de grâce,
Ce raisonnement-ci, lequel est des plus forts :
Ainsi que la tête est comme le chef du corps,
Et que le corps sans chef est pire qu'une bête ;
Si le chef n'est pas bien d'accord avec la tête,
Que tout ne soit pas bien réglé par le compas,
Nous voyons arriver de certains embarras :
La brutale partie alors veut prendre empire
Dessus la sensitive, et l'on voit que l'un tire
À dia, l'autre à hurhaut ; l'un demande du mou,
L'autre du dur ; enfin tout va sans savoir où ;
Pour prouver qu'ici-bas, ainsi qu'on l'interprète,
La tête d'une femme est comme une girouette
Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent ;
C'est pourquoi le cousin Aristote souvent
La compare à la mer : d'où vient qu'on dit qu'au monde
On ne peut rien trouver d'aussi stable que l'onde.
Or, par comparaison (car la comparaison
Nous fait distinctement comprendre une raison,
Et nous aimons bien mieux, nous autres gens d'étude,
Une comparaison qu'une similitude) ;
Par comparaison donc, mon maître, s'il vous plaît,
Comme on voit que la mer, quand l'orage s'accroît,
Vient à se courroucer, le vent souffle et ravage,
Les flots contre les flots font un remue-ménage
Horrible, et le vaisseau, malgré le nautonier,
Va tantôt à la cave, et tantôt au grenier :
Ainsi, quand une femme a sa tête fantasque,
On voit une tempête en forme de bourrasque,
Qui veut compétiter par de certains propos,
Et lors un certain vent, qui par de certains flots,
De certaine façon, ainsi qu'un banc de sable
Quand les femmes enfin ne valent pas le diable.



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