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Titre :Monument au Maréchal Joffre à Paris
Interprète(s) :Colonel Jean Fabry
Genre :Discours de circonstance
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Date de l'enregistrement :1939-06-10
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 1,5ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :29-05-2015
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, Grande Guerre, 1914-1918
Texte du contenu :Monument au maréchal Joffre à Paris


[...] s'arrête derrière le monument cependant que des personnalités partent de la tribune officielle pour aller au-devant du Président de la République. Des commandements retentissent. On présente les armes. Un silence plane sur toute cette place et des milliers de cœurs à l'heure actuelle évoquent la silhouette du grand chef de la guerre.


Voici le moment où s'inscrit dans la pierre et le bronze le témoignage que nos générations ont voulu porter. Ici demeurera pour l'éternité le sauveur de la patrie ! Ce monument s'élève à la place même que le maréchal Joffre eût choisie, au pied de ce bureau de l’École Militaire où il passa les dernières années de sa vie, devant cette chapelle où il reçut, au soir de sa mort, l'émouvant adieu du peuple qu'il avait sauvé. Il venait de livrer son dernier combat et bien à sa manière : calme et résolu, allant jusqu'au bout de sa résistance et souhaitant de mourir sans bruit. Alors, un immense cortège d'hommes, de femmes et d'enfants passa, douloureux, devant lui. Il n'aurait pas souhaité plus que cet élan des petits et des humbles dont il se savait tendrement aimé. Cependant, à la même heure, les Chambres s'assemblaient pour ratifier le jugement du peuple et décider, longtemps après ses victoires, que le Maréchal Joffre avait bien mérité de la Patrie. Ici, quand l'écho du solennel hommage de cette journée se sera éteint, il demeurera parmi les soldats, parmi les enfants, au milieu des foules populaires du dimanche qui peuplent ce quartier; ainsi, autour de sa statue, battra toujours pour lui le cœur du peuple dont la caresse était si chère à son vieux cœur usé par les émotions des batailles.
Des voix autorisées diront comment il assura le salut de la France. Moi qui ai vécu près de lui les deux dernières années de la guerre, je ne puis détacher mes regards de ces fenêtres de l’École Militaire, derrière lesquelles il les vécut. Là, je l'ai vu, et pour les plus petites comme pour les plus grandes choses, obéir sans effort à la règle constante de sa vie : aimer la France et la servir en toutes occasions. Il y vint le 4 janvier 1917. Il avait quitté Chantilly le 28 décembre 1916 ; il laissait ses armées au lendemain d'une victoire éclatante, remportée sur la Somme, et dont nous avons su, depuis, par Hindenburg et par Ludendorff, qu'elle avait conduit les armées allemandes à deux doigts de leur perte. De toutes les batailles que le Maréchal Joffre a livrées, c'est celle de la Somme qui, traversée par le terrible ouragan de Verdun, a exigé de lui le plus de fermeté et d'autorité. Il m'a souvent répété que cette année 1916 fut la plus rude année de sa vie. Dès le début de février, il avait décidé de briser sur la Somme la volonté de l'Allemagne. Malgré Verdun, il livra sa bataille à l'heure qu'il avait fixée.


[...]


À l’École Militaire, j'ai vécu, près de ce chef illustre, son existence au début solitaire. Peu à peu, les hommes qui l'avaient écarté des armées revenaient vers lui. Il les accueillait avec cordialité mais en chef, dans ce bureau de l’École Militaire où il achevait sa glorieuse destinée. Ce bureau se peuplait bientôt. Il le chérissait, comme il chérissait sa maison, comme il était profondément attaché à tous les objets personnels qu'il emportait toujours avec lui : sa serviette, souvent vide, son stylo qu'il ne consentait jamais à prêter. Il aimait toutes ces choses qui lui étaient fidèles. Plus tard, il voudra que sa tombe soit chez lui, à Louveciennes, parmi les arbres et les rosiers, des amis de toute sa vie. Que de matins nous avons passés ensemble à l’École Militaire à nous entretenir des événements ! Il montrait une bonne volonté infatigable à écouter, et on découvrait en tête à tête les ressources infinies de son intelligence. C'est en Amérique qu'elles éclatèrent merveilleusement au contact de foules immenses qui clamaient leur adoration. Alors, il se laissa aller à parler en public et il fit des merveilles. Il fut, en même temps, un négociateur habile et l'Amérique et la France lui doivent l'admirable armée de Pershing. Il revint et s'enferma de nouveau dans le silence. Puis, un jour, il mourut et ce fut un déchirement du cœur du peuple, parce qu'il l'avait passionnément aimé et que le peuple adorait son sauveur. Aujourd'hui, où je remets ce monument à la Ville de Paris, au nom du Comité que je préside et au nom de Madame la Maréchale Joffre, je me sens aussi, Monsieur le Président du Conseil Municipal, autorisé à le faire au nom de tous ces Français, innombrables et répandus dans tous les foyers de notre pays, qui furent ses meilleurs amis d'avant sa mort et depuis sa mort. Ils sont reconnaissants à Réal del Sarte d'avoir si bien traduit, pour les générations à venir, la majesté sereine de celui qui, chargé de gloire, ne refusa jamais de la partager avec ses lieutenants et avec ses soldats. Ils sont certains que la Ville de Paris entourera ce monument d'une admiration, d'une affection et de soins plus particuliers. Ils vous en expriment leur reconnaissance. Nous qui avons servi la mémoire de celui qui nous a donné jusqu'au bout l'exemple du service de la Patrie, nous jurons de suivre cet exemple ; en vous confiant notre chef, nous portons témoignage que jamais cœur plus noble n'habita âme de chef plus haute ; la France n'a pas eu de meilleur serviteur. Si, dans ce temps critique, il était toujours vivant parmi nous, il nous livrerait une fois encore le secret de sa force ; il nous dirait qu'il faut persévérer pour réussir
et que le succès se mesure à la résolution qu'on a apportée à l'obtenir.

Et après le discours du colonel Fabry, voici le Mar[échal Franchet d'Espèrey]


Permalien : http://www.old.phonobase.org/10643.html

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