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Titre :Satire VIII : De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Boileau Despréaux, Nicolas
Interprète(s) :Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s)
Genre :Diction : fragment littéraire
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Marque de fabrique, label :Filmparlant Gaumont
Numéro de double-face :Sie
Numéro de catalogue :N° 414
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,0E sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :12-06-2015
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Synchronisation pour le cinéma, chronoscène Gaumont.
Texte du contenu :Nicolas Boileau Despréaux - Satire VIII : [De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome, Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme]


De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air,
Qui marchent sur la terre et nagent dans la mer,
De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme.
Quoi ! dira-t-on d'abord, un ver, une fourmi,
Un insecte rampant qui ne vit qu'à demi,
Un taureau qui rumine, une chèvre qui broute,
Ont l'esprit mieux tourné que n'a l'homme ? Oui, sans doute.
Ce discours te surprend, Docteur, je l'aperçois
L'Homme de la nature est le maître et le Roy :
Bois, prés, champs, animaux, tout est pour son usage,
Et lui seul a, dis-tu, la raison en partage.
Il est vrai, de tout temps la raison fut son lot ;
Et de là je conclus que l'homme est le plus sot.

Pensez-vous me prouver par ce discours profane
Que l’homme, qu’un docteur, est au-dessous d'un âne ?
D'un âne, le jouet de tous les animaux,
Un stupide animal, sujet à mille maux,
Dont le nom seul en soi comprend une satire !

Oui, d’un âne : et qu’a-t-il qui nous excite à rire ?
Nous nous moquons de lui : mais s’il pouvait un jour,
Docteur, sur nos défauts s’exprimer à son tour ;
Si, pour nous réformer, le ciel prudent et sage
De la parole enfin lui permettait l’usage ;
Qu’il pût dire tout haut ce qu’il se dit tout bas ;
Ah ! docteur, entre nous, que ne dirait-il pas !
Et que peut-il penser lorsque dans une rue
Au milieu de Paris il promène sa vue ;
Qu’il voit de toute part les hommes bigarrés,
Les uns gris, les uns noirs, les autres chamarrés ?
Que dit-il quand il voit, avec la mort en trousse,
Courir chez un malade un assassin en housse ;
Qu’il trouve de pédants un escadron fourré,
Suivi par un recteur de bedeaux entouré ;
Ou qu’il voit la Justice, en grosse compagnie,
Mener tuer un homme avec cérémonie ?
Que pense-t-il de nous lorsque sur le midi
Un hasard au palais le conduit un jeudi ;
Lorsqu’il entend de loin, de sa voix infernale,
La chicane en fureur mugir dans la grand’salle ?
Que dit-il quand il voit les juges, les huissiers,
Les clercs, les procureurs, les sergents, les greffiers
Ah ! que si l’âne alors, à bon droit misanthrope,
Pouvait trouver la voix qu’il eut au temps d’Ésope ;
De tous côtés, docteur, voyant les hommes fous,
Qu’il dirait de bon cœur, sans en être jaloux,
Content de ses chardons, et secouant la tète :
Ma foi, non plus que nous, l’homme n’est qu’une bête



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