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Titre : | À bas la guerre ! ! ! Reconstitution de l'assassinat de Jaurès par le Groupe théâtral Mai 36 |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Dunois, Amédée |
Interprète(s) : | Groupe théâtral mai 36 ; Vidalin, R. ; Brochard, J. |
Genre : | Scène descriptive |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | ![]() |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Marque de fabrique, label : | La voix des nôtres |
Numéro de double-face : | DR827 |
Numéro de catalogue : | VN167 |
Date de l'enregistrement : | 1931 |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,8E sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat |
Date du transfert : | 12-06-2015 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Première Guerre mondiale, Grande Guerre, 1914-1918. Socialisme, antimilitariste. Groupe théâtral mai 36 : R. Vidalin - J. Brochard - Am. Dunois – Valsamaki – Brianne – Bréval – Ferval- J. Bastia - P. Bastia |
Texte du contenu : | À bas la guerre ! ! ! Reconstitution de l'assassinat de Jaurès par le Groupe théâtral Mai 36
- Ces deux tables sont libres, garçon ? - Oui, monsieur - Alors elles sont à nous. Monsieur Jaurès et quelques amis seront ici dans un instant. - Combien de couverts pour ces messieurs ? - Voyons... Jaurès, Renaudel, Landrieu, Poisson, la citoyenne Poisson, ça fait cinq, Dubreuil, Georges Weil, les frères Renoult, Longuet et nous, ça fait douze - Bien, monsieur - Et surtout servez vite, nous sommes pressés (Menaces de guerre en Allemagne ! Demandez les journaux du soir ! Menaces de guerre en Allemagne ! Demandez les journaux du soir !) (La presse ! ....?...) (À bas la guerre !) - Que de monde au Croissant ce soir, mon cher Berthe ! - Et dehors donc ! C'est à croire que Paris est dans la rue - Tout Paris est dans l'inquiétude - Dame ! il y a de quoi - Dites, Dunois, vous avez vu Jaurès ? - Il arrive du Quai d'Orsay avec Renaudel et Longuet - Comment l'avez-vous trouvé ? - Préoccupé, soucieux mais résolu. Il faudra que la guerre lui passe sur le corps - Un homme ! - Un chef ! Tenez, la nuit dernière, nous étions avec lui dans ce café, Landrieu, Poisson, moi, nous venions de quitter le journal. Savez-vous ce qu'il a dit comme se parlant à lui-même ? Il a dit : "Cette guerre va réveiller toutes les passions bestiales. Il faut nous attendre à être assassinés aux coins des rues - Se peut-il qu'il y croie, à la guerre ? - Il croit surtout à la nécessité de l'empêcher - Est-ce pour ce soir le grand article ? - Contre Izvolski et la Russie ? Peut-être - Le grand réquisitoire qui dégagera quoi qu'il arrive la responsabilité du socialisme. - Et qui clouera au pilori les criminels. Et il y en a... ici, à Petersbourg, à Berlin, partout ! - Pourvu que le réquisitoire n'arrive pas trop tard - Mais voici Jaurès. Les voici tous (Demandez la presse, L'Intransigeant, La Liberté) (Dernières nouvelles, La Patrie) (À bas la guerre !) (Dernières nouvelles) - Asseyons-nous, mes amis. Dunois, il faudra que nous parlions ensemble. - Je vous écoute, Jaurès - Non, tout à l'heure. Mangeons d'abord, mangeons en paix si c'est encore possible. À table, vite, nous aurons tous ce soir énormément à travailler - À table. Vous vous mettez, Jaurès, bien près de la fenêtre. Vous ne craignez pas l'air ? - Non, c'est-à-dire que je ne puis m'en passer (bruits de klaxons) - Ah oui ! nous sommes comme dans la rue - En effet, les passants s'arrêtent pour nous écouter - Il suffit d'abaisser le brise-bise. Là. Parfait (La presse, l'Intransigeant, La Patrie !) (L'Internationale sera le monde entier - À bas la guerre !) - Et maintenant, quelles nouvelles, Jaurès ? - J'ai passé l'après-midi à la Chambre où m'a surpris la nouvelle de l'état de menace de guerre ne Allemagne...Oh ! quoi qu’ils en disent, ce n’est pas encore la mobilisation. Au Quai d’Orsay, je n’ai pu voir que Ferry... Les nouvelles ne sont pas bonnes... Le péril grandit d’heure en heure. Pourtant je ne le crois pas invincible... Ah ! si nous avions un gouvernement ! Si nous avions des hommes politiques !... Mais non ! personne pour tenir tête à l’orage... Je me bats contre la légèreté, l’incompréhension, la résignation subalternes... Ah ! la guerre a beau jeu ! - La guerre ? Non, ce n’est pas possible ! - Nous n’en avons jamais été si près. Oh ! je ne désespère pas, je ne veux pas désespérer mais l’heure est terriblement grave. Tout ce que nous avons prédit, voyez-vous, se réalise. Quand nous disions que pénétrer en armes au Maroc, c’était ouvrir en Europe l’ère des convoitises et des conflits, on nous a traités de mauvais Français. Et c’était nous qui avions souci de la France... (Dernières nouvelles : la Patrie !...) (Demandez les journaux du soir !...) (Enfants de la Patrie...) (À bas la guerre ! - À Berlin ! - À bas la guerre !) - Mais le Maroc, c’est le passé. La guerre est là.Chaque peuple paraît dans les rues de l’Europe, sa petite torche à la main... Et maintenant, voici l’incendie - Jaurès, vous désespérez ! - Non, non ! Oh ! évidemment, ce qui se passe n’est pas pour dilater le cœur. La guerre, je ne dis pas qu’on l’évitera cette fois encore. Je dis que, pour l’éviter, je ferai tout, tout. Si l’on juge de ce qu’elle serait par les paniques, les sinistres rumeurs, les embarras économiques, les désastres financiers que provoque sa seule perspective, on se demande si les plus fous ou les plus scélérats des hommes seront capables d’ouvrir une crise pareille... - Les fous, les scélérats. Ils sont, hélas ! aux leviers de commande... - Nicolas !... - Guillaume !... - Poincaré !... - À toutes les forces de violence et de mort conjuguées, nous n’avons, nous, qu’à opposer une seule force — mais quelle force, si elle est mise en branle à temps ! — la force du prolétariat, le cœur et la raison du peuple ! Oui, c’est au peuple que nous devons faire appel, si nous voulons écarter de la race humaine l’horreur de cette guerre impie... - Heure décisive pour le socialisme, Jaurès ! - Décisive et redoutable... - Le socialisme connaît son devoir. Il le fait. J’étais hier à Bruxelles et je suis sûr que Vaillant, Guesde et moi, en acceptant pour notre parti la responsabilité de tenir à Paris un congrès international dans dix jours, nous avons répondu au vœu de tous nos camarades. Dix jours, c’est peu mais le zèle de tous suppléera au temps qui fait défaut. Nous ouvrirons le congrès par une manifestation monstre, où cent, deux cent mille travailleurs viendront acclamer la paix... À propos, mon cher Dubreuilh, il est bien entendu que tous les militants de la Seine seront convoqués a une réunion où leur sera exposée la situation et définie l’action que l’Internationale attend de nous. - Le nécessaire est fait, citoyen Jaurès. La salle Wagram est retenue pour dimanche matin. - Bien. II faudra que des réunions multipliées tiennent, comme en Allemagne, le pays en haleine. Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de notre action, le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrière. Là est la vraie sauvegarde, là est la garantie de l’avenir. - À la bonne heure, Jaurès ! Vous restez ferme dans la tempête, vous ! - Je reste l’homme de la paix. Aujourd’hui l’affirmation de la paix est le plus haut des combats. Songez à ce que serait cette guerre, ce ne seraient plus, comme dans les Balkans, des armées de trois à quatre cent mille hommes qui s’entrechoqueraient., ce seraient, sur des fronts de mille kilomètres, des collisions, formidables et lentes, de millions et de millions d’êtres humains. Quels désastres, quels massacres, quelles ruines, quelle barbarie sans nom ! Et voilà pourquoi quand la nuée est déjà sur nous, je veux espérer, malgré tout, dans un suprême élan de la conscience humaine ! (Dernières nouvelles ! Menaces de guerre en Allemagne !) - Que regardez-vous là, citoyenne Poisson ? Une photographie ? - Une photographie d’enfant, citoyen Jaurès - Faites voir... Oh ! quel charmant visage ! Toute innocence, toute pureté ! Comme on voudrait, auprès de ces petits êtres, pouvoir oublier l’immense misère du monde ! (Demandez les journaux du soir !) (Deux coups de revolver.) - Jaurès ! Jaurès !... Ils ont tué Jaurès ! (Ils ont tué Jaurès ! Ils ont tué Jaurès !) - Ils ont tué la paix ! |
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