Texte du contenu ci-joint. Coll. José Sourillan. Chine, prise du Tonkin, 1882-1885. Émile Duboc, 1852-1935, officier de marine français (commandant).
Texte du contenu :
Monument au commandant Émile Duboc à Neuilly-sur-Seine
Ayant été jadis, sous les ordres de l'amiral Courbet aux heures lointaines de la campagne du Tonkin, le compagnon d'armes du commandant Émile Duboc qui fut le héros du fantastique torpillage de Shipu , il m'a été demandé de présider l'inauguration de la stèle qui vient d'être érigée sur sa tombe dans le cimetière de Neuilly-Nouveau à la mémoire de mon grand ancien. Je me suis fait un devoir en présence des représentants des ministres de la Marine et des Colonies et de l'élite nombreuse qui s'était rassemblée à cette cérémonie de retracer ce que fut la brillante et active carrière de l'illustre marin. Cette carrière au cours de laquelle Duboc se dépensa sur toutes les mers mit en relief, en même temps que les qualités du marin, les titres du savant. Dès son début, nous le voyons en Afrique où il fut l'un des premiers artisans de la grande œuvre coloniale de la France, il s'imposa en faisant avant Savorgnan de Brazza dont il fut ainsi le précurseur en remontant le cours de l'Ogooué dont il fit la reconnaissance hydrographique. Ce travail lui valut à son retour en France la grande médaille d'or de la Société de Géographie. Ce travail le fit en outre distinguer par Ferdinand de Lesseps qui lui confia l'étude de la reconnaissance hydrographique des abords du canal de Panama. Il reçut pour ce travail les plus beaux témoignages du génial créateur du canal de Suez. En retraçant la carrière du marin, je n'ai pas manqué de faire connaître à mon auditoire ce que furent les circonstances de l'héroïque odyssée du torpillage de Shipu par lequel a été donné à notre marine dans les mers de l'Extrême-Orient un lustre incomparable. J'ai mis en lumière ce qu'avait été dans cette fantastique aventure la gloire que s'étaient acquis les équipages des vaillants canots à vapeur commandés par Gourdon et Duboc en torpillant deux grands bâtiments chinois. La présence à cette cérémonie du commandant Leduc (?) de la garde républicaine mobile, fils d'un ancien ingénieur mécanicien en chef de la Marine qui était au moment de l'héroïque exploit le second maître mécanicien du canot à vapeur de Gourdon contribua à magnifier notre cérémonie en lui donnant toute sa signification. Je veux en terminant remercier respectueusement [monsieur Campinchi], ministre de la Marine d'avoir bien voulu qu'un détachement de marins témoignât de l'intérêt que porte la Marine de France à la mémoire de ceux qui ont glorieusement servi son prestige.