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Titre :L'Aiglon ; France, s'il se meurt
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Rostand, Edmond
Interprète(s) :Sully, Jeanne
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement électrique)
Marque de fabrique, label :Columbia
Numéro de double-face :D19027
Numéro de catalogue :L774-1
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :73,7
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2.5ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :26-11-2015
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Coll. Frédérick Sully
Texte du contenu :L'Aiglon ; France, s'il se meurt


Ah ! France, s'il se meurt, ton prince impérial,
Pourquoi diminuer la beauté de son mal ?
Ce n'est pas d'un poison grossier de mélodrame
Que le duc de Reichstadt se meurt : c'est de son âme !
De mon âme et de mon nom !... ce nom
Dans lequel il y a des cloches, du canon,
Et qui tonne, sans cesse, et sonne des reproches
À ma langueur, avec son canon et ses cloches !
Salves et carillons, taisez-vous ! – Du poison !
Comme si j'en avais besoin dans ma prison !
Oh ! vouloir à l'histoire ajouter des chapitres
Et puis n'être qu'un front qui se colle à des vitres !
Je tâche d'oublier quelquefois. – Quelquefois
Je m'élance à cheval, éperdument. Je bois
Le vent ; je ne suis plus qu'un désir d'aller vite,
De crever mon cheval et mon rêve ; j'évite
De regarder courir au loin les peupliers
Pareils à des bonnets penchés de grenadiers ;
Je vais ; je ne sais plus quel est mon nom ; je hume
Avec enivrement la forte odeur d'écume,
De poussière, de cuir, de gazon écrasé ;
Enfin, vainqueur du rêve, heureux, brisé, grisé,
J'arrête mon cheval au bord d'un champ de seigle,
Lève les yeux au ciel, – et vois passer un aigle !
Encor, si je pouvais en moi-même avoir foi !
Vous qui me connaissez, que pensez-vous de moi ?
Ah ! Prokesch ! Si j'étais ce qu'on dit que nous sommes,
Que nous sommes souvent, nous, les fils des grands hommes !
Ce doute, avec des mots, Metternich l'entretient !
Il a raison, –et c'est son devoir d'Autrichien.
J'ai froid quand, pour y prendre un mot de sa manière,
Il ouvre son esprit comme une bonbonnière...
Vous, dites-moi quelle est au juste ma valeur ?
Vous qui me connaissez, puis-je être un empereur ?
Que de ce front, mon Dieu ! la couronne s'écarte
Si sa pâleur n'est pas celle d'un Bonaparte !



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