Éditeur : Henri Delormel - Paris (1919)
Un rien, un rien, un petit bout de rien
Au coin d’une rue ou traversant une place
Petit, petit, tout petit comme lui
Tout le monde se dit : C’est Charlot qui passe
Mais non, mais non, c’est un type sans pognon
Qui connaît bien les femmes et leur âme
Et son truc en vérité
Fait de simplicité
Comment peut-on lui résister ?
{Refrain :}
Il a des moustaches à la Charlot
Ce gigolo
Tous les beaux lots
D’la Porte Maillot
C’est pour sa pomme
Un complet d’vingt thunes sur le dos
Un p’tit m’lon et des beaux croquenots
Avec sa canne il jette de la gomme
Il a des moustaches à la Charlot
Ce gigolo
D’la Porte Maillot
Au Sébasto
On se l’arrache
Et les femmes lui disent dans un baiser :
Ah ! n’te les fais jamais couper
Tes p’tites moustaches
En vache. 'Arlot
Oh ! oh ! oh ! oh !
Charlie Chaplin, il s’fait app’ler Charlie
Mais lui pourtant, ce n’est qu’Charlot d’Pantruche
Comme acrobate c’est le roi du tapis
Au baccarat il vous envoie des bûches
Comme sauteur, Charlot est des meilleurs
Et j’vous jure que ses sauts d’coupe, ça vous la coupe
Et les femmes nuit et jour
Veulent chacune leur tour
Avoir leur p’tit Chaplin d’amour !
{au Refrain}
Paris, Paris, combien as-tu d'Charlie
De jeunes gens qui n’en foutent pas une secousse
Trainards de bars qui se croient dandys
Jolis fœtus marinant dans leur frousse
Oui, mais Paris, Paris possède aussi
Des hommes qui peuvent s’app’ler des hommes
Et leur modèle à eux
Est un peu plus fameux
Ce n’est plus monsieur Charlot, c’est mieux
{Refrain :}
Ils ont des moustaches comme Clemenceau
Ça c’est plus beau
C’est plus costaud
Plus populo
Et moins j’en foutre
Ils les portent depuis quatre ans
Toutes furent brunes ou blondes, maintenant
Elles sont presque blanches, quéque ça peut foutre
Ils ont des moustaches comme Clémenceau
Ces fiers costauds
– Tigres royaux –
Impériaux
Français quand même
Et les femmes leur disent dans un baiser :
Ah ! ne les faites jamais couper
C’est celles qu’on aime
Les Clemenceau
Oh ! oh ! oh ! oh !