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Titre : | Les soliloques du pauvre ; impressions de promenade |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Jehan Rictus |
Interprète(s) : | Jehan Rictus |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 25 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Polydor |
Numéro de double-face : | 522057 |
Numéro de catalogue : | B-522057 |
Numéro de matrice : | 4611-bkp |
Date de l'enregistrement : | 1931 |
Instruments : | diction |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Garrard 401, SME 3012, pointe 1,7CT sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe Columbia, Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 18-02-2017 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Socialisme, misère sociale |
Texte du contenu : | Les soliloques du pauvre ; Impressions de promenade
in Les soliloques du pauvre (1903)- Éditeur : P. Sevin et E. Rey, Paris (1903) Quand j' pass', triste et noir, gn'y a d' quoi rire Faut voir rentrer les boutiquiers Les yeux durs, la gueule en tir'lire, Dans leurs comptoirs comm' des banquiers. J' les r'luqye ; et c'est irrésistible. Y s' caval'nt , y z'ont peur de moi, Peur que j' leur chopp' leurs comestibles, Peur pour leurs femm's, pour je n' sais quoi. Leur conscienc' dit ; "Tu t' soign's les tripes, Tu t' les bourr's à en étouffer, Ben, n'en v'là qu'a pas bouffé !" Alors, dame ! euss y m' prenn'nt en grippe ! Gn'a pas ! mon spectr' les embarrasse, Ça leur z'y donn' comm' des remords ; Des fois, j' plaque ma fiole à leurs glaces, Et y d'viennent livid's comm' des morts ! Du coup, malgré leur chair de poule, Y s' jett'nt su' la porte en hurlant : Faut voir comme y z'ameut'nt la foule Pendant que Bibi y fout son camp ! "-Avez-vous vu ce misérable, Cet individu équivoque ? Ce pouilleux, ce voleur en loques [var : Ce voleur, ce pouilleux en loques] Qui nous r'gardait croûter à table ? [Qui nous r'gardait manger à table ?] Ma parole ! on n'est pus chez soi, On n' peut pus digérer tranquilles... Nous payons l'impôt, gn'a des lois ! Qu'est-c' qu'y font donc, les sergents d' ville ?" J' suis loin que j' les entends encor : L' vent d'hiver m'apport' leurs cris aigres. Y piaill'nt, comme à Noël des porcs, Comm' des chiens gras su' un chien maigre ! Pendant c' temps, moi, j' file en silence, Car j'aim' pas la publicité ; Oh ! j' connais leur état d' santé, Y m' f'raient foutre au clou... par prudence ! Comm' ça, au moins, j'ai l' bénéfice De m' répéter en liberté Deux mots lus su' les édifices : "Égalité ! Fraternité !" Souvent j'ai pas d'aut' nourriture : (C'est l' pain d' l'esprit, dis'nt les gourmets) Bah ! l'Homme est un muff' par nature, Et la Natur' chang'ra jamais. Car, gn'a des prophèt's, des penseurs Qui z'ont cherché à changer l'Homme, Ben quoi donc qu'y z'ont fait, en somme, De c' kilog d' fer qu'y nomm'nt son Cœur ? Rien de rien... même en tapant d'ssus Ou en l' prenant par la tendresse Comm' l'a fait Not' Seigneur Jésus Qui s'a vraiment trompé d'adresse : Aussi, quand on a lu l'histoire De ceuss' qu'a voulu améliorer L' genre humain... on les trait' de poires ; On vourait ben les exécrer : On réfléchit, on a envie D' beugler tout seul "Miserere", Pis on s' dit : Ben quoi, c'est la Vie ! Gn'a rien à fair', gn'a qu'à pleurer. |
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