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Titre :Léon de Gonfaron
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Poupon, Henri
Interprète(s) :Darlex [Albert Théodore Belay]
Genre :Café-concert
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :VEG-∆
Numéro de catalogue :BJ11
État :Exc++, fêlé
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 2,5ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe FFRR, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :08-03-2017
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Albert-Théodore Belay, dit Darlex, artiste lyrique à Paris, nommé officier d'académie [JO de la RF, 6-10-1931, p. 12458]. Anticlérical
Texte du contenu :Léon de Gonfaron

Création : Tramel (1929)


Vous ne connaissez pas Léon ? Léon, allons… de Gonfaron. Vous connaissez Gonfaron, le pays des ânes qui volent. Eh bien, dans ce pays, à Gonfaron, il y a un nommé Léon. Et ce Léon, c'est quelqu'un ! Il est adjoint au maire et puis il est sacristain. C'est un légume, quoi ! Malheureusement, à Gonfaron, le curé et le maire, ils sont pas d'accord. Le curé est blanc et le maire il est rouge. Alors ils s'en font voir de toutes les couleurs pour les processions. Alors, l'autre jour, Léon qu'est pas la moitié d'un imbécile dit au curé : "Si vous le voulez, un de ces quatre matins, je prends un âne, je m'envole et je vais voir le Père Éternel. Je vais y dire ce qui se passe ici et en deux coups de cuillère à pot il arrangera ça" Bref, par un beau dimanche, il le fit comme il avait dit. Il prit un bourricot et s'envola en quatrième vitesse. En arrivant là-haut, le premier qu'il vit, ce fut saint Pierre. "Oh ! saint Pierre !" - "Oh ! Léon, tu es mort ?" - "Non, je suis pas mort, je viens pas pour rester, je viens faire une commission de la part du curé de Gonfaron. Le curé et le maire sont pas d'accord alors, si vous voulez descendre, vous, avec votre grande barbe, vous en imposeriez. Vous êtes connu. Deux mots que vous diriez, ça arrangerait tout." Saint Pierre dit "Mon ami, moi, pour descendre en bas, j'ai guère le temps, tu comprends ? je tiens pas à perdre ma place, eh oui, c'est moi qui balaie ici et j'ai pas de femme de ménage et puis à chaque instant il m'arrive quelqu'un. Cordon, s'il vous plaît, cordon, s'il vous plaît... mais demande à Dieu le Père, té, Il est là, c'est celui qui fume la pipe, qui lit le journal." - "Ah ! c'est... oh ! pardon... oh ! Dieu le Père !" - "Oh ! Léon, tu es mort ?" - "Eh non, je suis pas mort, vous m'avez pas encore tué, je viens pas pour rester." Et il lui raconte sa petite histoire des processions. "Allez, descendez, va, deux mots que vous diriez, vous arrangeriez tout." Dieu le Père dit : "Mon ami, tu me demandes ça comme si c'était rien. C'est pas à côté, la terre, y a un voyage, tu comprends ? Je voudrais bien te faire plaisir mais j'ai pris la retraite. C'est plus moi qui mène la barque ici. J'ai passé les affaires au petit. Vois-le un peu, lui. S'il veut, il peut. Té, il est là, c'est celui qui a la couronne de cuivre sur la tête." - "Ah ! c'est... oh ! oh ! pardon... oh ! Jésus !" - "Oh ! Léon ! eh, tu es mort ?" - "Eh non, je suis pas mort." dit Léon et il lui raconte encore le but de sa visite. Jésus dit "Mon ami, moi, je ne peux pas. Mon père fait plus rien ici, c'est moi qui fais tout. Si je m'en vais, qui est-ce qui va diriger ? Ils vont tous vouloir commander, ça va faire un ..?.. pastis, va, une ..?.. salade. Non, je ne peux pas. Y a qu'un homme qui peut te rendre ce service, c'est le Saint-Esprit. S'il veut, il peut, lui. C'est un pigeon. Il est là-bas, tiens ! sur son perchoir." - "Ah ! c'est le... oh ! pardon... oh ! Saint-Esprit !" - "Oh, Léon ! mais qu'est-ce que tu fais ? tu es mort ?" - "Eh non, je suis pas mort, et je suis pas venu pour rester, je viens faire une commission de la part du curé de Gonfaron." Et zou ! eh ! et il lui raconte encore sa petite histoire. Le Saint-Esprit dit "Mon ami, c'est que c'est pas en tournant le coin, ça. Et puis, tu sais, je ne sors plus guère maintenant. Y a saint Hubert, le patron des chasseurs, qui commence à se faire trop vieux, il ne voit plus bien clair, j'ai toujours peur qu'il ne me reconnaisse pas et qu'il me foute un coup de fusil. Non, va, tu as pas autre chose à me demander ? Alors, écoute-moi. Ici y a un seul homme qui peut te rendre ce service, c'est saint Pierre !" - "Saint Pierre ? mais je l'ai vu ! il ne veut pas." - "Mais si ! retournes-y, va" - "Bon, ça va. Eh ben, je vais revoir saint Pierre... Oh ! saint Pierre !" - "Oh ! Léon ! tu es encore là ?" - "Eh oui, je les ai tous vus, vous savez, le Père, le Fils, le Saint-Esprit, l'Ainsi soit-il... ils veulent rien savoir, ils m'ont tous dit qu'y avait que vous qui pouviez faire ça." Saint Pierre dit "Écoute-moi, Léon, tu es un ami, hein, tu es bien gentil mais je te l'ai dit, je ne peux pas !" - "Mais enfin, pourquoi, voyons, ils vous ont fait quelque chose sur la terre ?" - "S'ils m'ont fait quelque chose, tu dis ? Mais c'est une bande de voleurs ! mais c'est des escrocs, c'est des escarpes ! Y a près de deux mille ans qu'ils font des quêtes pour le denier de Saint-Pierre et j'ai pas encore touché un sou ! Et tu veux que je descendes ? Ah mais non alors, ah mais non !"



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