L'Internationale sera le genre humain
La parole est au camarade Marcel Cachin.
Camarades, les soviets en France, les soviets partout, ce mot d'ordre domine désormais tous les rassemblements de prolétaires. Il signifie que les ouvriers et les paysans travailleurs réclament pour leur classe le gouvernement du pays. Dès maintenant, deux cent cinquante millions d'êtres humains vivent sous ce régime en Union Soviétique et en Chine. Les travailleurs comprennent que sous le régime parlementaire la souveraineté populaire n'est qu'un trompe-l’œil puisque l'argent y est maître de tout. Mais le parlementarisme est déjà à son déclin. Il subit le destin du capital dont il fut l'instrument politique. Le fascisme l'a abattu dans l'Europe presque entière pour y substituer un régime pire encore de dictature et de répression sanglante. Le fascisme a renforcé le pouvoir central de la bourgeoisie, il a supprimé les libertés ouvrières, il a livré le prolétariat à l'exploitation sans limites du capital. Le régime soviétique s'oppose à la fois au parlementarisme et au fascisme. Il a mission de défendre tous ceux dans la classe prolétarienne et les classes moyennes que le capital dépouille. Comment fonctionne-t-il ? La base de l'élection en régime soviétique, c'est le lieu du travail, c'est l'usine, la commune, le bureau, l'armée car les soldats votent comme les civils. Sont électeurs à partir de dix-huit ans les hommes, les femmes, les jeunes manuels ou intellectuels. Seuls ne votent pas les exploiteurs et les parasites. Chaque usine, chaque entreprise, chaque village, chaque régiment élit ses députés plus ou moins nombreux d'après l'importance de la collectivité. Les élus sont choisis pour un an. Ils sont révocables. Ils doivent rendre compte de leur mandat à dates fixes. Le soviet ou conseil de la commune prend en main les intérêts politiques et économiques locaux sous le contrôle permanent de tous les électeurs. De même pour le soviet de l'usine, du régiment, du bureau. En accord avec les électeurs, les députés des soviets locaux élisent à leur tour des représentants pour les assemblées plus larges des cantons, des départements et de la nation entière. L'assemblée centrale élue par les députés locaux et régionaux désigne chaque année un comité central qui choisit les ministres et commissaires du peuple responsables devant elle. Le droit donné aux soviets de renvoyer leurs députés laisse au peuple travailleur et à lui seul la direction des affaires publiques. Les réunions fréquentes des électeurs entraînent à la vie politique les masses des ouvriers, des paysans, des femmes et des jeunes. Ainsi, tout le pouvoir aux soviets cela veut dire tout le pouvoir aux travailleurs. Le régime soviétique assure la dictature du prolétariat, la démocratie véritable, celle qui a brisé les puissances d'argent et n'a souci que des intérêts du travail, que des intérêts du peuple.