Les jeunesses communistes ont été dès le début et sans réserve avec le Front Populaire et sa grande œuvre progressive. Le fascisme a été battu, la liberté a été sauvée et aujourd'hui, grâce aux congés payés, à la semaine de 40 heures, aux meilleures conditions de salaire pour l'ensemble de la jeunesse, la jeunesse française de 1937 a un autre visage, elle est plus gaie et aborde la vie avec la foi en l'avenir. Souvenez-vous combien il y a quelques années le désespoir pénétrait les cœurs de la jeunesse, combien de suicides de jeunes gens et de jeunes filles, combien de malheurs conduisant les jeunes à la prison et dans les maisons de correction. La rupture avec ce sombre passé est désormais un fait et personne ne nous fera faire marche arrière. Pour le jeune ouvrier, nous mettons tous nos espoirs dans la puissance de la C.G.T., nous avons confiance que les syndicats, comme ils l'ont déjà montré, résoudront avec l'aide de la jeunesse ouvrière et de la classe ouvrière tout entière le renouvellement des contrats collectifs dans un sens favorable à la jeunesse ouvrière. Dans l'intérêt de l'agriculture française menacée par l'exode massif de la jeunesse vers la ville, nous défendons avec énergie et nous organisons avec audace les loisirs de la jeunesse paysanne. Aux jeunes chômeurs nous apportons une aide pratique dès aujourd'hui. Ce n'est pas de la philanthropie déplacée ou de la charité mal placée que d’organiser l'aide immédiate et effective aux jeunes gens et aux jeunes filles sans travail qui souvent ne connaissent pas les soins de la famille, qui tant de fois ne mangent pas à leur faim et qui ne peuvent jamais connaître les joies du loisir. Tout en développant cette œuvre de solidarité qui empêcha de sombrer nos jeunes frères dans le désespoir, nous poursuivrons notre combat pour du travail par l'ouverture de grands travaux et par la retraite aux vieux. Enfin, les jeunesses communistes se font une tâche d'honneur de donner un métier aux jeunes sans qualification afin de leur ouvrir le chemin de la vie. Nous tournant vers la jeunesse des écoles, nous demandons que soient élargies les possibilités pour les enfants, tous les enfants de France, de poursuivre leurs études jusqu'aux plus hautes distinctions par le développement et l’amélioration du système des bourses. Contrairement aux fascistes et aux réactionnaires, nous estimons qu'il n'y a pas assez d'étudiants parce que le peuple et la jeunesse de notre pays souffrent du manque de médecins, de professeurs et d'instituteurs, de moniteurs de culture physique, d'artistes. Pour toute la jeunesse qui désire ardemment la saine utilisation de ses loisirs, nous demandons avec insistance que les différentes propositions gouvernementales qui sont faites pour développer l'éducation physique et le brevet sportif populaire soient votées très prochainement. Nous voulons les moyens financiers nécessaires pour construire des stades, des piscines sans lesquels le mot d'éducation physique de la jeunesse serait sans valeur pratique, que les facilités de transport pour les loisirs soient maintenues et étendues aux jeunesses agricoles et enfin que les faveurs accordées aux organisations pour les visites collectives aux bibliothèques, aux musées, aux spectacles soient élargies. Pour donner à la jeunesse ce programme, il n'est pas d'autre voie que de la mettre, toute la jeunesse unie, aux côtés du Front Populaire. C'est pourquoi nous préconisons l'unité, l'unité de la jeune génération laborieuse de France. Nous voulons unir la jeunesse française, l'éduquer, l'organiser, l'entraîner au combat jusqu'à la victoire définitive contre le fascisme et pour que la France soit libre, forte et heureuse.