La parole est à Jeannette Vermeersch.
Françaises, la guerre hélas ! n'est pas finie. Trois millions de nos fils, de nos époux, de nos pères, de nos frères se meurent dans les camps allemands derrière les barbelés. Nos soldats se battent avec courage, avec héroïsme dans des conditions pénibles. Le ravitaillement reste difficile. Les petits manquent de lait, de matière grasse, de viande. Ils n'ont pas de chaussures, pas de vêtements. La mortalité infantile fait des ravages. Les pauvres vieux s'en vont trop tôt, minés par les privations. 650.000 hommes et femmes sont inscrits au fond de chômage alors qu'il y a tant à faire. Le responsable de tout cela ? c'est l'Allemand maudit, l'hitlérisme barbare, cette honte du siècle présent. Les responsables ? ce sont les complices des Allemands, ces mauvais Français, cette poignée de privilégiés qui préféra ouvrir toutes grandes les portes de notre belle France plutôt que de combattre, plutôt que de s'unir au peuple. Pour mettre fin à ces souffrances, il faut écraser l'Allemagne hitlérienne, il faut mettre les complices, les traîtres et les collaborateurs à la raison, il faut finir la guerre. Le Parti communiste qui avait tout fait pour maintenir la paix dans l'honneur et la sécurité de la France et qui a versé son sang avec générosité dans la guerre contre l'occupant, le Parti communiste appelle toutes les Françaises à l’effort de guerre parce que notre guerre est juste, parce qu'elle est la guerre des peuples, la guerre de la liberté contre la tyrannie, parce qu'elle est la guerre contre les fauteurs de guerre. Il faut finir la guerre pour revoir nos prisonniers et déportés, pour que l'industrie puisse travailler pour les besoins de la population, pour que les transports ravitaillent les villes et les campagnes. Il faut finir la guerre pour reconstruire la France, pour développer un vaste réseau d’œuvres sociales, protection de l'enfance, de la maternité, de la vieillesse. Pour finir la guerre, le Parti communiste appelle toutes les Françaises à s'unir. Unissez-vous, femmes de France, pour aider nos soldats, pour remplacer les hommes à l'arrière. Unissez-vous, ouvrières, pour dépister le sabotage dans les entreprises, pour donner de la poudre et des balles, des avions et des tanks à nos soldats et aussi des vivres. Unissez-vous, paysannes, femmes de nos campagnes, pour produire malgré les difficultés de quoi nourrir notre armée, les petits enfants de France, les ouvriers, les vieux. Unissez-vous, ménagères, pour faire la guerre au marché noir, aux trafiquants, aux Vichyssois trop nombreux dans l'administration et dans les services du ravitaillement, pour une véritable épuration. Françaises de toutes conditions, de toutes religions, de tous les partis, unissez-vous pour rapprocher le retour des prisonniers, pour sauver l'enfance, notre plus doux espoir, l'avenir du pays, pour voir refleurir les foyers dans la paix retrouvée. Rien de grand ne se fera sans l'effort de tous et de toutes. À l’œuvre donc pour notre pays, pour refaire une France forte, libre et heureuse !