Paroles : Vincent Hyspa - Éditeur : Enoch et Cie (1903)
Le docteur m’ayant mis au lait — triste supplice ! —
Comm’ la question du lait revient toujours sur l’eau,
Je cours dans un bureau choisir une nourrice,
Et je tire un vieux litre à même ses tonneaux.
Puis, chez le pharmacien,
Afin qu’il l’analyse,
De cette marchandise
J’apporte un spécimen ;
Le pharmacien me dit : Attendez un’ seconde,
Dans une heur’ je reviens.
Ma première nourrice étant très hydropique.
Son lait, vous comprenez, contenait un peu d’eau ;
J’en prends une autre alors plus sèche qu’une trique.
De ses bidons j’extrais un litre de lolo.
Chez l'potard aussitôt,
Avec ma marchandise,
Afin qu’il l’analyse,
Me voilà de nouveau.
Le pharmacien me dit : C’est pas du lait de vache,
C’est du lait de chameau !
Hier, mon pharmacien, obligeant a l’extrême,
Me dit : On n’vous voit plus. . . et c’régime lacté ?
— Ah ! lui dis-je. Monsieur ! je fais mon lait moi-même,
Ainsi je suis bien sûr qu’il n’est pas fabriqué.
Levant les bras au ciel,
Mon marchand d’analyses
Dit : Vot' lait, cett’ bêtise,
Doit être artificiel !. . .
J’ai dit au pharmacien : Je prends du lait de poule,
C’est le plus naturel