Paroles : Eugène Joullot, Émile Ronn - Musique : Léo Daniderff - Édition universelle E. Joullot (1908)
Un monsieur de mœurs honnêtes
En flânant
Rencontre une femme coquette
Nez au vent
Elle le r'garde avec aplomb
Se met à sourire
Un sourire en dit bien long
Quand on n'a rien à se dire
Le monsieur prit le menton d' la dame
Et la dame prit le bras du monsieur
"Ah, monsieur" dit la petite dame
"Oh, madame" répondit l' monsieur
Après ce court préambule
Sans émoi
Elle lui dit s'lon la formule
"V'nez chez moi"
Dans la chambre, sans s' faire prier
Ils se mett'nt à l'aise
Mais voyant que l' mobilier
N' s' composait que d'une chaise
Le monsieur fit asseoir la dame
Et la dame fit r'dresser l' monsieur
"Ah, monsieur" dit la petite dame
"Mmm, madame" répondit l' monsieur
Puis ce fut l'amour sans phrase
L'amour fou
Elle lui dit dans une extase
"Viens, mon loup
Je meurs, vers le paradis
Je pense que j' m'élève"
"Si c'est ça, qu'il répondit
Je t'assure qu' c'est pas un rêve"
Le monsieur fit mourir la dame
Et la dame descendre l' monsieur
"Hou, monsieur" dit la petite dame
"Ah, tais-toi" répondit l' monsieur
Mais tout ça c' n'est que d' la blague
D' l'illusion
Un moment où l' cœur divague
De passion
Ils étaient peu satisfaits
D' leurs amours légères
Car lorsque huit jours après
Dans la rue ils s' rencontrèrent
Du monsieur se moqua la dame
De la dame se moqua l' monsieur
"C'est trop p'tit" disait la p'tite dame
"C'est trop grand" répondit l' monsieur