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Titre : | Le dépit amoureux ; tirade de Gros-René : et moi je ne peux plus m'embarrasser de femmes |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Molière |
Interprète(s) : | Maurice de Féraudy |
Genre : | Diction : théâtre |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 17 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pathé |
Numéro de catalogue : | 2847 |
Numéro de matrice : | 33136-R |
Date de l'enregistrement : | 1905-1906 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc+, nasille |
Vitesse (tours/minute) : | 90,5 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 4,2ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat : Cedar X declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 11-01-2018 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
Texte du contenu : | Le dépit amoureux ; Tirade de Gros-René
Et moi, je ne veux plus m'embarrasser de femmes. À toutes je renonce et crois, de bonne fois Que vous feriez fort bien de faire comme moi. Car, voyez-vous, la femme est, comme on dit, mon maître, Un certain animal difficile à connaître, Et de qui la nature est fort encline au mal ; Et comme un animal est toujours animal, Et ne sera jamais qu'animal, quand sa vie Durerait cent mille ans ; aussi, sans repartie, La femme est toujours femme, et jamais ne sera Que femme, tant qu'entier le monde durera. D'où vient qu'un certain Grec dit que sa tête passe Pour un sable mouvant ; car, goûtez bien, de grâce, Ce raisonnement-ci, lequel est des plus forts : Ainsi que la tête est comme le chef du corps, Et que le corps sans chef est pire qu'une bête ; Si le chef n'est pas bien d'accord avec la tête, Que tout ne soit pas bien réglé par le compas, Nous voyons arriver de certains embarras : La brutale partie alors veut prendre empire Dessus la sensitive, et l'on voit que l'un tire À dia, l'autre à hurhaut ; l'un demande du mou, L'autre du dur ; enfin tout va sans savoir où ; Pour prouver qu'ici-bas, ainsi qu'on l'interprète, La tête d'une femme est comme une girouette Au haut d'une maison, qui tourne au premier vent ; C'est pourquoi le cousin Aristote souvent La compare à la mer : d'où vient qu'on dit qu'au monde On ne peut rien trouver d'aussi stable que l'onde. Or, par comparaison (car la comparaison Nous fait distinctement comprendre une raison, Et nous aimons bien mieux, nous autres gens d'étude, Une comparaison qu'une similitude) ; Par comparaison donc, mon maître, s'il vous plaît, Comme on voit que la mer, quand l'orage s'accroît, Vient à se courroucer, le vent souffle et ravage, Les flots contre les flots font un remue-ménage Horrible, et le vaisseau, malgré le nautonier, Va tantôt à la cave, et tantôt au grenier : Ainsi, quand une femme a sa tête fantasque, On voit une tempête en forme de bourrasque, Qui veut compétiter par de certains propos, Et lors un certain vent, qui par de certains flots, De certaine façon, ainsi qu'un banc de sable Quand les femmes enfin ne valent pas le diable. |
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