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Titre : | L'aiglon, entrée de Flambeau | ||||||||
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Edmond Rostand | ||||||||
Interprète(s) : | Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s) | ||||||||
Genre : | Diction : théâtre | ||||||||
Fichier audio : | |||||||||
Photo(s) : | |||||||||
Support d'enregistrement : | Cylindre | ||||||||
Format : | Standard (enregistrement acoustique) | ||||||||
Lieu d'enregistrement : | Paris, France | ||||||||
Instruments : | Déclamation, diction, monologue | ||||||||
Couleur de la pâte : | marron | ||||||||
État : | Exc++, monté | ||||||||
Vitesse (tours/minute) : | 135 | ||||||||
Matériel employé au transfert : | Archéophone, pointe 2 minutes sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat | ||||||||
Date du transfert : | 06-09-2018 | ||||||||
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Intéressant : répétition d'une spire au transfert pantographique en usine : la première syllabe du mot "malade" est répétée. | ||||||||
Texte du contenu : | L'Aiglon ; entrée de Flambeau
Et nous, nous les petits, les obscurs, les sans-grades, Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, Sans espoir de duchés et de dotations Nous qui marchions toujours et jamais n'avancions, Trop simples et trop gueux pour que l'espoir nous berne De ce fameux bâton qu'on a dans sa giberne ; Nous qui, par tous les temps, n'avons cessé d'aller, Suant sans avoir peur, grelottant sans trembler, Ne nous soutenant plus qu'à force de trompette, De fièvre et de chansons qu'en marc haut on répète: Nous, sur lesquels pendant dix-sept ans, - songez-y, Sac, sabre, tournevis, pierres à fusil, fusil Ne parlons pas du poids toujours absent ds vivres ! Ont fait le doux total de cinquante-huit livres ; Nous qui, coiffés d'oursons sous les ciels tropicaux, Sous les neiges n'avions même plus de shakos ; Qui, d'Espagne en Autriche exécutions des trottes; Nous qui, pour arracher ainsi que des carottes, Nos jambes à la boue énorme des chemins, Devions les empoigner quelquefois à deux mains ; Nous qui, pour notre toux n'ayant pas de jujube, Prenions des bains de pied d'un jour dans le Danube ; Nous qui n'avions le temps, quand un bel officier Arrivait, au galop de chasse, nous crier : "L'ennemi nous attaque, il faut qu'on le repousse ! " Que de manger un blanc de corbeau sur le pouce Ou vivement, avec un peu de neige, encor De nous faire un sorbet au sang de cheval mort. Nous enfin qui, la nuit, n'avions pas peur des balles Mais de nous réveiller, le matin, cannibales ; Nous enfin qui, marchant et nous battant à jeun, Ne cessions de marcher que pour nous battre, Et de nous battre un contre quatre Que pour marcher et de marcher que pour nous battre, Marchant et nous battant, maigres, nus, noirs et gais. Nous, nous ne l'étions pas, peut-être, fatigués ? Et sans lui devoir, comme vous, des chandelles C'est nous qui cependant lui restâmes fidèles ! Aux portières du roi votre cheval dansait ! De sorte, Monseigneur, qu'à la cantine où c'est Avec l'âme qu'on mange et de gloire qu'on dîne Sa graine d'épinard ne vaut pas ma sardine. |
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