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(Vive de Gaulle ! vive de Gaulle ! vive...)
Combien je suis ému par la réception que veut bien me faire la grande ville d'Angers. Je sais, le gouvernement sait tout ce qu'Angers a souffert pour la patrie pendant les cruelles années qui viennent de se dérouler, ce qu'Angers a souffert matériellement, ce qu'Angers a souffert moralement dans tous les cœurs de tous ceux et de toutes celles qui l'habitent comme d'ailleurs et en même temps qu'ont souffert pour la même cause qui est celle de la France tous les fils et toutes les filles de la patrie. Maintenant Angers est libérée mais Angers éprouvée, Angers consciente de tout ce qu'il y a à faire, de tout ce qu'il y a à faire en elle-même et de tout ce qu'il y a à faire au milieu du pays. Angers reprend sa route. Sa route, c'est celle de la victoire, de la victoire française qui vient, qui vient après beaucoup d'épreuves, toutes celles que nous avons supportées, toutes celles que nous supporterons encore, que nous supporterons tous et toutes ensemble mais qui nous mèneront au but c'est-à-dire au triomphe définitif sur l'ennemi odieux qui a outragé la majesté de la France.
Le but, c'est la victoire et c'est aussi ce qui consacrera et rendra définitive cette victoire c'est-à-dire la sécurité de la France enfin cette fois bien établie là où elle doit l'être d'un bout à l'autre du Rhin !
Le but, c'est aussi en même temps la rénovation de notre pays. Oh ! nous savons bien tout ce qu'il y avait de mérite dans notre peuple français malgré tout ce qu'on a pu dire, nous savons bien aussi quels ont été nos défauts et quelles ont été nos fautes et nous avons tous résolu d'être meilleurs, d'être plus unis, d'être plus purs pour être plus forts. Nous avons résolu de nous renouveler nous-mêmes, nous avons résolu de prendre le vrai chemin de la tradition française qui est celui du progrès, nous avons résolu de faire cela par les seuls moyens qui permettent d'aboutir à quelque chose de fort et de durable c'est-à-dire dans l'ordre, dans la discipline nationale, dans le rassemblement autour de l’État. Nous ne voulons pas de divisions, de querelles, de surenchères, de rancunes. Nous voulons que la France groupe autour d'elle tous ses enfants, tous ses fils et toutes ses filles afin d'être mieux servie et afin d'être mieux aimée. Nous ne faisons pas d'exception pour personne du moment qu'il s'agit d'hommes et de femmes de bonne volonté c'est-à-dire de l'immense majorité des Français et des Françaises. Dans vos yeux et dans votre voix, je voyais la même lumière et j'entendais le même écho. C'était celui qui est commun à tout ce qui est français et qui se résume. Nous allons le résumer en chantant tous ensemble notre hymne national, la Marseillaise.
Allons, enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé
L'étendard sanglant est levé
Entendez vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans nos bras,
Égorger nos fils et nos compagnes
Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons !
Marchons, marchons,
Qu'un sang impur abreuve nos sillons
Vive Angers ! Vive la France !
(Vive de Gaulle ! vive de Gaulle ! vive...)
(orchestre et chœurs entonnent la Marseillaise)