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Pont-de-Bonvoisin en fête, Pont-de-Bonvoisin aux rues pavoisées, aux maisons illuminées le soir, célèbre le souvenir de Charles-Gabriel Pravaz né en 1791 dans cette petite ville dauphinoise et mort à Lyon il y a tout juste un siècle. La foule - car il y a foule aujourd'hui dans les rues de Pont-de-Bonvoisin - circule avec, à la boutonnière, un écusson commémorant les valeurs médicales de Charles-Gabriel Pravaz tandis que, dans les vitrines, les commerçants ont représenté des scènes de la vie de Pravaz : l'invention de la seringue hypodermique, la [..] où, le premier a monde, créateur de la médecine orthopédique, il réduisit les luxations congénitales de la hanche. De nombreuses personnalités du corps médical, du corps pharmaceutique, sont présentes aujourd'hui à Pont-de-Bonvoisin. Il y a les présidents de l'ordre des médecins de Grenoble et de Lyon, les présidents de l'ordre des pharmaciens, les présidents des syndicats de médecins et de pharmaciens, il y a des représentants des chirurgiens, des représentants des dentistes, des vétérinaires et tout un comité s'est réuni autour de monsieur le maire de Pont-de-Bonvoisin pour célébrer la mémoire de ce plus fidèle et de ce plus glorieux des enfants de Pont-de-Bonvoisin. Il y a également, réunis aujourd'hui, monsieur Hussel, président du Conseil général de l'Isère, monsieur Martin, maire de Grenoble, monsieur Grimault, député, tous les maires du canton de Pont-de-Bonvoisin qui sont tous ici sur cette place de l'hôtel de ville pour célébrer la mémoire de Charles-Gabriel Pravaz. Et, première manifestation de la journée, tandis que sur la place la musique du 99ème demi-bataillon d'infanterie alpine joue, monsieur le sénateur-maire, monsieur Paget prend la parole pour célébrer Charles-Gabriel Pravaz.
Mesdames, messieurs, le 24 mars 1791 est né en la ville de Pont-de-Bonvoisin Charles-Gabriel Pravaz, fils de Guillaume Pravaz, docteur en médecine, et de Élisabeth Montfalcon, son épouse. Que deviendrait ce bébé dans les durs chemins de la vie, de bonnes fées s'étaient-elles penchées sur son berceau ? Seul l'avenir pouvait renseigner sur ce sujet et les parents et les amis. [...] intraveineuse et cependant aucun médecin, aucune infirmière ne devrait logiquement en pratiquer une sans que sa pensée ne s'élève vers la mémoire de celui qui fut le précurseur de cette méthode thérapeutique par laquelle il est devenu pour ainsi dire miraculeusement possible d'anéantir une douleur intolérable, de juguler une hémorragie foudroyante, de relever et de tonifier, de ressusciter en quelque sorte un cœur défaillant. Le docteur Charles Pravaz, en plaçant sa seringue entre nos mains, nous a fait et a fait aux malades le don le plus inestimable qu'il puisse concevoir et son nom est sans conteste celui d'un des plus grands bienfaiteurs de l'Humanité. Partageant la légitime fierté de ses descendants, la ville de Pont-de-Bonvoisin peut s'enorgueillir de l'avoir vu naître et d'avoir elle aussi pour une part certainement très grande contribué à sa formation par la beauté et le charme de son site, par les qualités mêmes de sa population qui devaient en 1853 n'être pas différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Quant à nous, médecins de l'Isère auxquels incombe aujourd'hui l'honneur de représenter ici les médecins du monde tout entier, nous nous inclinons avec une infinie reconnaissance devant le souvenir de celui auquel nous devons la plus grande part de notre action et de notre pouvoir et auquel tant d'hommes et tant de femmes doivent le plus précieux des biens c'est-à-dire leur santé et bien souvent leur existence. Fidèles à sa mémoire, nous conserverons la fierté de compter le docteur Charles Pravaz au nombre de nos grands anciens, de ceux qui passent mais dont les œuvres restent et dont l'exemple nous impose le sublime devoir de rester fidèles aux leçons de sa vie.
Après cette cérémonie devant l'hôtel de ville, le cortège s'est rendu avenue Charles-Gabriel Pravaz pour inaugurer la nouvelle plaque en présence de la famille Pravaz et en particulier de l'authentique petit-fils du savant, monsieur Henri Pravaz. Puis ce fut à l'hôpital de Pont-de-Bonvoisin que l'on se rendit pour des cérémonies au monument de Pravaz et un concert exécuté par la musique du 99ème demi-bataillon du régiment d'infanterie alpine. L'après-midi, un défilé des différentes sociétés de Pont-de-Bonvoisin parcourut les rues de la ville et enfin ce fut au théâtre de verdure un spectacle de variétés et la journée se termina sur un bal public, plusieurs bals même, dans les différentes rues et places de Pont-de-Bonvoisin. Dans la joie comme il se devait, cette journée d'hommage se termina, journée d'hommage à celui qui fit tant au service des œuvres de vie, Charles-Gabriel Pravaz.