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En c’moment, j’ai le béguin
Pour une femme vraiment bien
Elle est amusante comme tout
Aussi j’la suis partout
L’autre jour, au Louvre, elle allait
S’ach’ter un corset
L’employé plein d’zèle
Lui dit : Mad’moiselle
Voilà quéque chose de gentil
Elle fait : C’est hors de prix
Qu’est-ce que vous y mettriez ?
Fit l’vendeur empressé
Non, t’es piqué, qu’elle lui fait
Qu’est-ce que j’y mettrais ?
En v’là des questions
Mais j’y mets mes nichons
Refrain :
C’est une petite femme vraiment bien
Il n’lui manque rien :
Aimable, jolie, spirituelle
Elle a tout pour elle !
J’voulais des caleçons
Elle me dit : N’en prends pas ici
L’employé te d’manderait sûrement
C’que tu mettras d’dans
C’est charmant !
À la chasse, étant partis
L’autre jour, chez des amis
Elle me murmura soudain :
Posons-leur un lapin !
Viens nous aimer dans l’fourré !
Je m’laisse entrainer !
Mais comme je l’embrasse
V’là qu’arrive la chasse !
On nous crie : Les amoureux
Qu’avez-vous fait tous deux
Pendant qu’nous courions dans les champs
Pour lever des faisans !
Elle fait, avec un soupir :
Oh ! moi, sans courir
J’ai l’vé pendant c’temps
Quelque chose d’épatant
Refrain :
C’est une petite femme vraiment bien
Il n’lui manque rien :
Aimable, jolie, spirituelle
Elle a tout pour elle !
Qu’avez-vous tiré ? lui dit-on
Tranquille, elle répond :
Comme vous nous avez dérangés
Le coup a raté !
C’est forcé !
Hier, elle me dit : J’irais bien
À ch’val, au bois, l’matin
J’réponds : T’es pas folle ? voyons
C’est cher, l’équitation
Tu n’as qu’à prendre le métro
C’est bien tout ce qu’il faut !
L’métro, m’dit la p’tite
Ça m’donne la métrite !
Dans c’cas-là, prends un sapin !
Ah ! merci, j’aurais d’main
Une sapingite, mon bébé !
J’fais : Vas-y donc à pied
Elle me répond : T’as pas peur
Avec cette chaleur !
Nous avons, mon p’tit
Assez marché cette nuit !
Refrain :
C’est une petite femme vraiment bien
Il n’lui manque rien :
Aimable, jolie, spirituelle
Elle a tout pour elle !
Elle m’a dit : Ça m’est bien égal
J’n’ai pas b’soin d’ton ch’val !
Je me contenterai du tout p’tit
Que je possède ici :
Ça m’suffit !
Elle m’avait dit ce matin :
Je m’en vais chez l’méd’cin
Ne la voyant pas rentrer
Ma foi, j’monte la chercher
J’la trouve, la ch’mise sens d’ssus-d’ssous
L’docteur à ses g’noux !
J’dis à l’homme de science :
C’est de l’indécence !
C’est elle qui m’répond : Mon loup !
Est-ce que tu deviens fou ?
Tu n’vois donc pas que l’docteur
M’examine l’intérieur ?
Au lieu d’m’ouvrir le côté
J’ai dit : Attendez !
Vous verrez bien mieux
Par la f’nêtre du milieu !