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Titre :Discours d'Édouard Daladier lors de l'assemblée plénière du Parti républicain, radical et radical-socialiste au palais de la Mutualité, 22 mai 1936 [1] : Exposé sur la Réunion des présidents et secrétaires généraux des fédérations départementales radical-socialistes, tenue ce matin – Annonce du Discours d'Édouard Daladier lors de l'assemblée plénière tenue ce soir au palais de la Mutualité
Interprète(s) :Édouard Daladier
Genre :Discours politique
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc 3627
Numéro de catalogue :5213
Numéro de matrice :Py175
Date de l'enregistrement :1936-05-22
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc
Vitesse (tours/minute) :78,monter
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,7E sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :17-04-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Discours d'Edouard Daladier, 22 mai 1936


1.
La réunion des présidents, des secrétaires généraux des fédérations départementales radicales socialistes s'est tenue ce matin sous la présidence de monsieur Édouard Daladier. La plupart des fédérations étaient représentées. L'assemblée a examiné les deux problèmes posés par l'ordre du jour du comité exécutif. Celui des modifications à apporter à l'organisation du Parti et celui de la collaboration au gouvernement nouveau. D'autre part, sur le problème de la collaboration gouvernementale, un ordre du jour a été voté pour être proposé à l'assemblée plénière du Comité exécutif. Cette assemblée s'est tenue ce soir au palais de la Mutualité. Plus de quinze cents délégués représentant la France entière y assistaient. Monsieur Édouard Daladier présidait à nouveau. Son premier geste fut d'inviter le président Edouard Hérriot présent dans la salle à prendre place au bureau, ce que le maire de Lyon fit immédiatement sous d'unanimes applaudissements. Vous allez assister à cette scène symbolique puis vous entendrez les principaux passages du discours du président Daladier. Vous êtes au palais de la Mutualité voici seulement quelques instants car la réunion vient de finir. Écoutez le président Daladier.

2.
Avant d'ouvrir notre réunion, excusez-moi, mon cher président Herriot, je vais vous adresser une prière et je voudrais bien que vous veniez au bureau à mes côtés - (C'est bien là-bas ? Oui, c'est bien) Citoyennes et citoyens, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de souligner l'importance de cette assemblée de notre Comité exécutif. Au lendemain des élections législatives et à la veille de la réunion du Parlement, il faut que notre parti, après un débat sérieux et un examen approfondi de la situation politique, explique et exprime clairement et fortement sa pensée sur les graves problèmes que devront résoudre, dans l’ordre intérieur comme sur le plan de la politique extérieure, la majorité nouvelle et le gouvernement nouveau. Aussi bien, afin que votre opinion à vous, élus et militants, puisse se manifester avec l’ampleur nécessaire, je ne voudrais pour ma part prononcer que de brèves paroles et me borner à exposer et à défendre les propositions que vous adresse votre bureau unanime.

3.
[...] importation en France du fascisme et proclamer que notre vieux pays voulait demeurer le pays de la liberté et des droits de l'Homme. Mais elles ont voté aussi contre quelques décrets-lois excessifs dont beaucoup atteignaient, il faut bien le dire, le minimum vital des humbles que les gouvernements radicaux s'étaient toujours efforcé de protéger. Nous avons perdu ainsi près de quatre cents mille suffrages et quarante sièges. Combien y a-t-il parmi les électeurs qui nous ont abandonnés de petits retraités, de petits fonctionnaires, de modestes rentiers et d'anciens combattants ? Attaqués avec passion par la droite pour avoir mis un terme à une politique ambiguë et équivoque qui sur le plan extérieur laisse la France isolée devant le monde, attaqués à notre gauche parce que, afin de conjurer une panique grave, notre Parti avait assumé des responsabilités dans la compression des dépenses publiques, nous devions fatalement subir un revers inévitable. Je salue en votre nom tous nos amis qui ont affronté cette dure bataille. D'abord ceux qui n'ont pas connu le succès bien qu'ils aient défendu avec courage la doctrine de notre Parti. Des élus, des anciens, des nouveaux, dont beaucoup d'ailleurs ont conquis des arrondissements, plus d'une vingtaine, où notre Parti n'avait encore jamais triomphé. C'est un fait d'importance, citoyens, et qui montre bien que nous pouvons reconquérir l'adhésion de la grande majorité des républicains, mais cela dépend de vous, cela dépend de nous. Permettez-moi de dire avec une franchise peut-être un peu brutale que cette espérance ne deviendra une réalité que dans la mesure où nous serons un véritable parti. Une fois des lignes précisées après de clairs débats où doivent librement s'exprimer au grand jour toutes les tendances, une fois [définie la politique] radicale, il est indispensable que s'affirme dans les votes parlementaires comme dans la propagande et dans toutes les formes de l'action l'unité réelle et profonde du Parti radical.

5.
[...] par les hausses soudaines et répétées du coût de l'escompte aggrave la situation du commerce et de l'industrie française. Citoyens, tels sont les maux [auxquels il faut porter remède. Comment ?] Par des solutions spécifiquement socialistes [ou communistes] comme il en existe ailleurs ? [Par la création] d'un État totalitaire gérant la production et les échanges par une immense bureaucratie ? Il n'en a jamais été question et je montrerai lorsque la discussion s'engagera que le programme du Front Populaire, quoi qu'on dise, est fortement imprégné de l'esprit du radicalisme. Ce n'est pas hier, à l'occasion de ses grands rassemblements, c'est en 1901, vous m'entendez bien, que Léon Bourgeois, Camille Pelletan et Maujan qui rédigèrent le programme de notre Parti lors de sa création ont affirmé que sa doctrine était la libération de l'homme, la destruction des privilèges et de tous les parasitismes. Permettez-moi de citer ce soir leur déclaration qui fit adoptée par notre Parti unanime : "Nous voulons, disaient-ils, sauvegarder le droit inviolable de la personne humaine au produit de son travail menacé par la puissance que prennent dans les mains de la haute spéculation la concentration et le maniement des grands capitaux. Il faut préserver de leur domination croissante les intérêts généraux du pays, la liberté et la fortune de tous, tant par une législation enfin appliquée contre les manœuvres d’agiotage que par les mesures législatives faisant rentrer dans le domaine de la nation certains monopoles et services publics au fur et à mesure que l'exigeront les intérêts de la défense nationale et ceux de la production agricole et industrielle.

8.
[...] d’agiotage que par les mesures législatives faisant rentrer dans le domaine de la nation certains monopoles et services publics au fur et à mesure que l'exigeront les intérêts de la défense nationale et ceux de la production agricole et industrielle." [Je pense que] notre collaboration à l’œuvre du [gouvernement de] Front populaire nous est en quelque sorte dictée par nos propres [principes et que cette] collaboration sera décisive parce qu'elle [entraînera] dans l'action [constructive qui est indispensable ces classes moyennes qui sont] l'élément moteur de l'économie et qui toujours nous ont accordé leur confiance. Citoyens, je crois avoir traduit avec [exactitude] les décisions de votre bureau et de l'assemblée des présidents et secrétaires généraux de nos fédérations. [Ils vous] proposent un ordre du jour dont je vais vous [donner lecture]. Pour ma part, je vous demande de vous prononcer nettement, afin que notre position, que la position de notre Parti, soit claire et précise et qu'on mette enfin fin à toutes ces manœuvres et à toutes ces intrigues auxquelles nous assistons depuis trop de journées de débats. Quelle que soit votre décision, nous serons d'accord pour la respecter, pour la suivre avec fidélité. Laissez-moi vous dire en terminant que c'est par notre discipline cordiale, confiante et volontaire, que nous parviendrons le mieux à servir les intérêts solidaires de la République et de la nation.



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