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| Titre : | Crise ministérielle, 9 janvier 1952 Christian Pineau, Jacques Soustelle, Paul Reynaud |
| Interprète(s) : | Christian Pineau ; Jacques Soustelle ; Paul Reynaud |
| Genre : | Discours politique |
| Fichier audio : | |
| Support d'enregistrement : | Disque |
| Format : | 25 cm aiguille (enregistrement électrique) |
| Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
| Marque de fabrique, label : | Pyral alu – Les programmes de France, 22 rue Bayard, Paris |
| Numéro de double-face : | 20010 |
| Numéro de matrice : | Py229 |
| Date de l'enregistrement : | 1952-01-09 |
| Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
| État : | Exc++ |
| Vitesse (tours/minute) : | 78 |
| Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 1,5E sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Columbia, Cedar X declick, decrackle |
| Date du transfert : | 10-05-2019 |
| Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
| Texte du contenu : | Crise ministérielle, 9 janvier 1952 Christian Pineau, Jacques Soustelle, Paul Reynaud
Je viens d'indiquer à monsieur le président de la République qu'il ne me paraissait pas possible dans les circonstances actuelles de me présenter devant l'Assemblée Nationale pour obtenir l'investiture. Pour ma part, j'espère toujours que la pression des faits amènera à la longue nos partenaires éventuels dans une majorité républicaine à comprendre que l'existence du régime et les nécessités de la défense nationale obligent le parlement et le gouvernement à pratiquer une politique sociale hardie et qu'il ne faut pas recommencer certaines maladresses verbales ou autres à l'égard d'une classe ouvrière si travaillée par une propagande antinationale. Puisse cette maturation nécessaire des esprits se faire assez vite pour éviter la prolongation d'une situation dont la France a intérêt à sortir le plus tôt possible. Monsieur le président de la République a bien voulu me proposer de former le gouvernement. Je l'en ai remercié en ajoutant que la désignation qui m'était ainsi proposée par lui suffirait s'il en était besoin à faire justice des imputations quelquefois répandues selon lesquelles le Rassemblement ne présenterait pas un caractère vraiment républicain. Il apparaît qu'une hypothèque doit d'abord être levée. La loi électorale de mai, les apparentements de juin ont amené à l'Assemblée Nationale une majorité dont des voix autorisées nous ont dit qu'elle était la seule possible. Cette majorité des apparentés s'est assurément divisée il y a deux jours mais un doute subsiste : Existe-t-elle encore ou n'existe-t-elle pas ? Ce doute, il faut le dissiper avant toute chose. Dans l'immédiat, nous considérons que la première phase de la crise, celle de l'indispensable clarification politique, n'est pas achevée. Notre intervention à ce stade serait donc prématurée et ne pourrait qu'ajouter à la perte de temps que subit le pays. Telles sont, messieurs, les raisons pour lesquelles j'ai cru devoir décliner dans le présent l'offre qui m'a été faite. Une crise ministérielle est malheureusement un événement fréquent dans notre vie publique. Nous ferons tout en ce qui nous concerne pour que celle-ci contribue à avancer l'heure d'une solution nationale vraiment constructive dans la bonne foi et dans l'union. Monsieur le président de la République m'a fait l'honneur de me demander de constituer un gouvernement. Ma conviction profonde est qu'après l'expérience qui vient d'être faite de gouverner sans une majorité certaine et en présence des problèmes qui se posent tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, l'union de tous les hommes qui veulent préserver l'indépendance de la patrie et nos libertés est une nécessité nationale. Leurs dissensions sont une cause de faiblesse pour la France. Pourquoi ne pas s'unir dès à présent pour l'éviter en donnant à la France son maximum de puissance militaire, économique, financière et sociale ? Pour tenter cet effort, j'aurais répondu volontiers à l'appel de monsieur le président de la République mais les déclarations faites au nom des divers groupes tant à la tribune de l'Assemblée Nationale qu'au cours de la crise m'ont convaincu de l'impossibilité présente d'aboutir. C'est dans ces conditions que j'ai dû décliner l'offre qui m'était faite. |
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