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Titre :Crise ministérielle, 7 janvier 1952 : Paul Reynaud, Charles Barangé, Alex Roubert, Jean Sourbet, Jacques Duclos, Yvon Delbos, Jacques Soustelle, Jacques Chastellain, Guy Mollet, xxx, s'expriment tour à tour à la sortie d'une consultation auprès du président Vincent Auriol
Interprète(s) :Paul Reynaud ; Guy Mollet
Genre :Discours politique
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral alu – Les programmes de France, 22 rue Bayard, Paris
Numéro de matrice :Py240-R543
Date de l'enregistrement :1952-01-08
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,0ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Westrex, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :11-05-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Titre : Crise ministérielle, 7 janvier 1952 : Paul Reynaud, Charles Barangé, Alex Roubert, Jean Sourbet, Jacques Duclos, Yvon Delbos, Jacques Soustelle, Jacques Chastellain, Guy Mollet, xxx, s'expriment tour à tour à la sortie d'une consultation auprès du président Vincent Auriol


Crise ministérielle. Selon la tradition, monsieur le président Vincent Auriol reçoit tour à tour des personnalités importantes du monde politique. Voici monsieur Paul Reynaud qui sort de la consultation présidentielle.
- On a fait un tour d'horizon, suivant la formule.
- Est-ce que vous pensez, monsieur le président, que la crise va durer longtemps ?
- Je crains qu'elle ne soit pas très brève pour des raisons que vous savez tous.
- Voici monsieur Barangé, rapporteur général du budget de la Chambre.
- Eh bien, messieurs, il est certain que des solutions sont toujours possibles. Elles sont recherchées. Je pense qu'une majorité républicaine, sociale et nationale pourrait se mettre d'accord sur un certain nombre de solutions. Je me suis permis d'en indiquer quelques-unes au président de la République.
- Est-ce que cette crise va nous amener une aggravation des menaces fiscales qui pèsent sur nos têtes ?
- Pas forcément. Il serait souhaitable d'ailleurs que cette crise ne soit pas longue parce qu'en temps de crise on gère mal les finances d'un pays. On assure mal sa trésorerie.
- Monsieur Roubert, président de la Commission des finances.
- Il est certain que des solutions doivent intervenir très rapidement et qu'il y aura le plus grand intérêt à résoudre la crise dans les plus brefs délais pour éviter que la France ne se trouve dans une situation qui pourrait empirer d'un moment à l'autre alors que nous pouvons encore espérer que nous nous en sortirons d'une façon qui sera sans trop de risques.
- Voici monsieur Sourbet, président du Centre Républicain Indépendant et Paysan.
- On parle d'un changement possible de majorité. Il est nécessaire à notre avis de tenter loyalement l'expérience. Quant à nous, les événements encore récents nous ont fait faire une option mais nous restons fidèles à la majorité républicaine que nous comprenons sans aucune exclusive comme nous sommes restés fidèles au gouvernement de monsieur Pleven. Toutefois nous ne pourrons donner notre appui à un gouvernement nouveau qu'à la double condition qu'un accord intervienne sur un programme commun dont les principes essentiels devront coïncider avec les idées que nous avons constamment défendues dans nos congrès du Parti paysan et notamment la réforme fiscale et la réforme administrative.
- Voici monsieur Jacques Duclos, président du groupe communiste.
- La crise ministérielle ouverte hier résulte de la contradiction grandissante qui se manifeste entre les exigences des occupants américains et les intérêts vitaux du peuple français. Le Parti communiste français, conscient de ses responsabilités, pense que pour tenir compte de l'intérêt et de la volonté du pays, il faudrait s'orienter vers la constitution d'un gouvernement composé d'hommes résolus à rétablir l'indépendance nationale et à sauvegarder la paix.
- Voici que monsieur Yvon Delbos du Parti radical socialiste sort à son tour de l’Élysée.
- Jamais en France, je crois, on n'a vu une majorité aussi négative que celle qui vient de renverser le gouvernement. Une telle majorité ne peut rien faire de positif mais elle peut tout empêcher. C'est dire que la crise est extrêmement difficile à résoudre.
- Voici monsieur Soustelle, président du groupe R.P.F.
- Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec monsieur Vincent Auriol des aspects de... des problèmes qui se posent actuellement surtout sur leur angle technique. Nous lui avons exposé les solutions qui nous paraissent nécessaires dans l'intérêt national sans aucun esprit partisan et nous avons insisté sur la nécessité d'un large regroupement national.
- Voici monsieur Chastellain, président du groupe des indépendants. Monsieur le président,la traditionnelle déclaration, s'il vous plaît
- Ah ! vous voulez ? Eh bien, on a beaucoup parlé de nouvelle majorité. Eh bien, il s'en est dégagé une hier mais c'est dans ceux qui se sont opposés au gouvernement Pleven qu'il faut chercher la solution du problème. Monsieur le président de la République ne m'a pas fait de déclaration mais d'après son entourage, ça paraît probable que le président du Conseil soit désigné dans le courant de cette soirée.
- Voici monsieur Guy Mollet du groupe socialiste de la Chambre.
- Eh bien, monsieur le président de la République va maintenant avoir presque terminé ses premières conversations. Nous avons tenu à lui redire ce qu'était la position du Parti socialiste et les raisons de notre attitude. Au lendemain des élections du 17 juin, le Parti socialiste placé en tête des partis républicains par le suffrage universel avait publiquement revendiqué la charge de former un gouvernement à l'image de la majorité républicaine qui s'était affirmée dans la lutte sur les deux fronts pourvu que cette majorité se déclarât prête à reprendre la bataille sur le troisième, celui de la misère. Il avait à cet effet élaboré un programme de réformes hardies, programme qui reste plus valable que jamais dans les circonstances présentes. Les autres partis, attachés au régime républicain eux aussi, n'ont pas alors permis qu'il en soit ainsi et, loin de s'engager dans cette voie, se sont d'abord assuré les postes au gouvernement et associés aux coups portés à la législation scolaire laïque, coups portés par une majorité d'ailleurs nouvelle majorité de rechange. Puis, prenant prétexte d'économies que nous aussi nous savons nécessaires et des réformes et des abus que nous aussi nous avons dénoncés, ils ont présenté des projets par une procédure qui dessaisit le Parlement et dont nous considérons qu'ils sont susceptibles de porter atteinte aux conquêtes sociales de la classe ouvrière. C'est la raison de notre attitude d'hier, c'est ce qui motivera notre attitude demain.



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