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Titre :Antoine Pinay, allocution le 25 mai 1952 : Sauver le franc
Interprète(s) :Antoine Pinay
Genre :Discours politique
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral alu – Les programmes de France, 22 rue Bayard, Paris
Numéro de matrice :Py240-R543
Date de l'enregistrement :1952-05-25
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,0ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Westrex, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :11-05-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Allocution d'Antoine Pinay, 25 mai 1962


Je m'adresse à vous ce soir en homme qui connaît vos soucis car les difficultés que je rencontre sont les vôtres. Je tiens à vous parles simplement de ces problèmes familiers qui hantent tous vos foyers. Je veux vous dire ma conviction que le redressement du pays est possible. Il dépend de notre effort commun et obstiné, il est donc certain. Quand monsieur le président de la République m’a désigné pour résoudre une crise grave, le péril financier était pressant. Il se doublait, avec les jours, d’un péril politique. Le déséquilibre des finances traduisait le désarroi des esprits. Le désordre pouvait atteindre et la monnaie et le régime. J’ai proposé une formule de travail qui permette de régler les problèmes sans se préoccuper des étiquettes politiques. L’Assemblée nationale l’a acceptée. Le Gouvernement est à l’œuvre. Ce qu'il vous propose est plus qu'une expérience, c’est un pacte d'honnêteté et de confiance entre les Français, un pacte qui doit changer un climat pour retrouver un état d’âme. C’est indispensable. Jugeons-en : L’opinion publique s’était accoutumée, dans la colère puis dans l’abandon, à la hausse continue des prix et à la dégradation systématique du franc. Les fausses protections que chacun croyait prendre sur le plan individuel ne faisaient qu’aggraver le mal. L’État lui-même s’était résigné à l’inflation : il l’accélérait en recourant, à chaque crise, à une nouvelle fiscalité dont les effets s’inscrivaient immédiatement dans les prix. L’esprit de facilité et de fraude, généralisé pendant les années sombres de l’occupation et stimulé par les excès mêmes de l’impôt, s’était installé en maître partout. Décourageant l’honnêteté qui reculait pied à pied, il pénétrait le mécanisme fiscal et même les institutions sociales, c'est-à-dire tous les grands instruments de la solidarité nationale. Contre cet entraînement général, il y avait comme une réprobation sévère mais inexprimée dans le tréfonds du tempérament national. C'est à lui que j'ai fait appel. La réponse à l'appel, j'en trouve chaque matin le témoignage non pas seulement dans les rapports officiels mais surtout dans le courrier spontané, émouvant que je reçois de toutes les provinces de France. C'est pour moi le meilleur des réconforts dans la lutte que j'ai entreprise pour le salut du franc. Sauver le franc, c'est défendre la France, c'est lutter contre la misère et et consolider les progrès sociaux. Car, avec une monnaie qui se déprécie, les épreuves deviennent de plus en plus cruelles pour les humbles. Eh bien ! le pays sait maintenant que sa monnaie sera défendue. L’action sur les prix commence. Ses résultats se développeront dans les semaines qui viennent. Il se peut qu’il y ait ici ou là des résistances. Elles seront brisées. J'entends affirmer une volonté intransigeante : Un pays ne peut sans danger consommer plus qu'il ne produit. Un État ne peut dépenser plus qu’il ne doit légitimement prélever sur la nation. Entre la fiscalité et la confiance, j'ai choisi la confiance dans l'épargne française. Ce n'est pas la voie de la facilité pour le pays. Je remercie tous ceux qui, accordant leur entier concours à la politique du gouvernement, affirment que le salut du franc dépend des Français eux-mêmes. Cette politique veut répondre à vos aspirations profondes mais elle attend beaucoup de vous. La conversion qu'elle vous propose, j'ai la certitude que vous l'accomplirez. On a parlé de chances. Il s'agit des chances de la France, c'est-à-dire de ses richesses intactes ou recréées, de son équilibre naturel qu'aucune défaillance passagère ne doit faire oublier. Je connais trop les forces vives du pays pour ne pas être sûr que la France retrouvera le rang que l'Histoire lui commande de tenir et que le monde lui demande de garder.



Permalien : http://www.old.phonobase.org/12626.html

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