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Titre : | Conférence sur Louis Pasteur, par Louis Pasteur Vallery-Radot, à l'Alliance Française (21) |
Interprète(s) : | Joseph Louis Pasteur Vallery-Radot |
Genre : | Discours de circonstance |
Fichier audio : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc – Radio Luxembourg |
Numéro de catalogue : | 1177 S pera-2567A |
Numéro de matrice : | Py2169-K074 |
Date de l'enregistrement : | 1938-11-xx |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,2ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Decca, Cedar X declick, decrackle |
Date du transfert : | 14-05-2019 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
Texte du contenu : | Conférence sur Louis Pasteur
3. Cette France qu'il aimait d'un amour passionné, il la mettait en garde contre des tendances démocratiques mal comprises. Écoutez cette profession de foi de lui qu'était un fils du peuple. Son père, vous vous en souvenez, était tanneur dans une petite ville du Jura. "La vraie démocratie, disait-il en recevant Joseph Bertrand à l'Académie Française le 10 décembre 1885, la vraie démocratie est celle qui permet à chaque individu de donner son maximum d’efforts dans le monde." Un commis de pharmacie d'Alais s'élevant par son travail à la présidence des savants du monde entier, quel grand exemple ! "Pourquoi faut-il qu'à côté de cette démocratie féconde, il en soit une antre stérile et dangereuse qui, sous je ne sais quel prétexte d'égalité chimérique, rêve d'absorber et d'anéantir l'individu dans l’État ? Cette fausse démocratie a le goût, j'oserais dire le culte de la médiocrité. Tout ce qui est supérieur lui est suspect." En renversant le sens d'une phrase célèbre du général Foy, on pourrait définir cette démocratie : la ligue de tous ceux qui veulent vivre sans travailler, consommer sans produire, arriver aux emplois sans y être préparés, aux honneurs sans en être dignes. C'est le 1er mars 1886 que l'Académie des Sciences prit l'initiative, après la fameuse communication de Pasteur sur la rage, d'ouvrir une souscription internationale pour la fondation d'un institut où l'on traiterait les mordus par la vaccination antirabique de Pasteur et où l'on étudierait les maladies contagieuses. Le 14 novembre 1888, l'Institut Pasteur était inauguré. Dans son discours, Pasteur disait : "J'entre dans cette maison comme un homme vaincu du temps." Pasteur n'avait que 66 ans mais il était usé par un labeur incessant de 35 années et par une lutte de toutes les heures de sa vie contre la routine, contre les préjugés et contre ses adversaires toujours renaissants qui s'appelaient Pouchet, Guéby (?), Frémy, Récur (?), Koch, Bastian, Colin, Peter. Toutes les angoisses humaines, toutes les angoisses scientifiques, il les avait connues. Oui, il était vaincu du temps mais sa doctrine était triomphante, son génie avait transformé la face du monde. On a souvent cité ce discours d'inauguration. Il est certaines phrases qui sonnent à nos oreilles aujourd'hui comme un écho anticipé de nos préoccupations actuelles. Voici l'une de ces phrases : "Deux lois contraires sont aujourd'hui en lutte : une loi de sang et de mort qui, en imaginant chaque jour de nouveau moyens de combat... 4. [...] oblige les peuples à être toujours prêts pour le champ de bataille, et une loi de paix, de travail, de salut, qui ne songe qu'à délivrer l'homme des fléaux qui l'assiègent. L'une ne cherche que les conquêtes violentes, l'autre que le soulagement de l'humanité. Celle-ci met une vie humaine au- dessus de toutes les victoires; celle-là sacrifierait des centaines de mille existences à l'ambition d'un seul. Laquelle de ces deux lois l'emportera sur l'autre? Dieu seul le sait." Messieurs, l'équipe du début de l'Institut Pasteur, l'équipe de 88 à 95, était fort curieuse, fort cohérente, fort active. Il y avait d'abord Duclaux, c'était l'élève chéri de Pasteur. C'est lui qui avait collaboré avec Pasteur aux études sur la maladie des vers à soie et aux études sur les maladies de la bière, Duclaux qui était le véritable poète de la science nouvelle, Duclaux à l'intelligence ondoyante et variée, Duclaux plein de fantaisie. C'est à lui que Pasteur donna le service de chimie-biologie et c'est là que Duclaux transporta son cours. De la Faculté des Sciences il le transporta à l'Institut Pasteur où il est resté jusqu'à ces derniers temps. C'est là qu'il fit ses cours de chimie-biologie. À côté de Duclaux était Roux, Roux dont vous avez tous entendu parler. Roux, un jeune homme bourru qui ne cachait jamais sa pensée, un peu rustre, Roux qui était plein d'ardeur et aussi plein de violence, Roux qui exaspéra plus d'une fois Pasteur par une sorte de logique cartésienne qui ne laissait aucune place à l'imprévu alors que Pasteur avait des bonds d'intuition comme seuls en ont les génies. Deux anecdotes vous montreront la différence entre le caractère de Pasteur et le caractère de Roux. C'était au moment des vaccinations anti-charbonneuses, au moment où l'on avait proposé à Pasteur de faire une grande expérience dans le ferme de Pouilly-le-Fort. Pasteur avait signé un papier disant : Vous me donnerez cinquante moutons, j'en vaccinerai vingt-cinq. Ces vingt-cinq résisteront tous à l'inoculation du virus très virulent tandis que vingt-cinq seront là comme témoins. Je les injecterai avec le virus virulent et ces vingt-cinq non vaccinés mourront tous. Évidemment, jamais dans la science biologique on n'avait porté un pareil défi. Pasteur signa ce papier et quand Roux revint au laboratoire quelques heures après, Roux lui dit : Vous avez fait une véritable folie ; jamais dans la science biologique on n'a 100% de résultat. Pasteur dit : On verra bien. Et vous savez ce qu'il advint. Quelques semaines après l’expérience ayant été faite à Pouilly-le-Fort, les vingt-cinq vaccinés résistèrent tous, les vingt-cinq non vaccinés moururent tous. Une autre fois, Roux montra encore son caractère vis-à-vis de celui de Pasteur qui était toujours plein de fougue, d'enthousiasme et qui avait l'intuition. C'était au moment de la vaccination antirabique. Le petit Meister avait été vacciné et, trois mois et demi après, Pasteur... 5. [...] écrivit une note pour l'Académie des Sciences où il disait qu'il avait vacciné ce jeune mordu qui avait été attaqué par un chien enragé et il avait résisté à la rage, il n'avait pas eu la rage, et par conséquent que la méthode était certaine. Roux lui dit : Jamais je ne signerai une telle notre car vous n'avez pas le droit, trois mois et demi après ces vaccinations, de dire que Meister n'aura pas la rage. Pasteur lui répondit : Vous avez le temps et puis moi je suis sûr de mon fait. Eh bien, Roux refusa de signer cette note. Roux agissait en homme de science qui raisonne d'une façon logique tandis que Pasteur agissait en homme génial qui franchissait toutes les critiques, tous les scrupules possibles, qui était sûr de son fait, qui allait droit au but et vous voyez là encore le caractère de Roux et le caractère de Pasteur. Eh bien, à Roux Pasteur donna le service de microbie technique et le cours de microbie. Un autre des élèves de Pasteur était Chamberland. Chamberland, un véritable dilettante qui, des heures durant, caressait sa barbe, fumait sa pipe et rêvait, souriant un peu aux hommes et aux choses mais aussi un homme combien ingénieux et quels services immenses il rendit à Pasteur ! C'est lui qui découvrit la bougie filtrante, c'est lui qui au moment des célèbres discussions sur la génération spontanée avec Bastian en 78 découvrit l'autoclave, c'est lui aussi qui collabora avec Pasteur dans ses études sur la vaccination charbonneuse et sur le choléra des poules. À Chamberland Pasteur donna le service des vaccins. Et puis Grancher. Professeur à la Faculté de Médecine, un peu pontifiant comme l'étaient souvent les professeurs de cette époque, Grancher qui avait défendu Pasteur contre Peter, Grancher du service de la rage avec Chantemesse qu'aimaient tout particulièrement Pasteur et Charcot. Et puis il y en avait encore un autre, un nouveau venu qui n'avait pas jusque-là collaboré avec Pasteur. C'était un être étrange, il arrivait d'Odessa, avec d'immenses cheveux, un front extrêmement large et puissant et il avait tout au premier abord d'un alchimiste du Moyen-Âge. Son laboratoire était un véritable capharnaüm. On y butait sur des livres, sur des cahiers, sur des méduses, sur des poulpes, des souris et même sur des crocodiles. C'était le vrai laboratoire d'un .?.. On y rencontrait aussi des travailleurs venant de tous les coins du monde, parlant les dialectes les plus hétéroclites et en quête toujours de découvertes qu'ils espéraient glaner auprès du maître. On y rencontrait aussi de jeunes femmes éprises de science. Et ce savant étrange, quelques-uns d'entre vous l'ont sans doute connu, c'était Metchnikoff. Il était déjà célèbre par sa découverte de la phagocytose. Il expliquait ainsi comment se produisait l'immunité par des cellules qui enveloppaient les microbes. Il avait été voir, quittant la Russie, le savant allemand Robert Koch. 6. [...] Robert Koch n'avait pas cru en lui tandis que Pasteur, à peine eut-il vu Metchnikoff, avec son intuition, crut en Metchnikoff et lui offrit un laboratoire. Ce laboratoire était désigné laboratoire de recherche. Des travaux merveilleux en sortirent bientôt. D'abord des travaux sur l'immunité cellulaire et puis des travaux sur l'immunité humorale avec un homme de génie aussi, Jules Bordet, des travaux sur l'anaphylaxie avec monsieur Besredka. Tous ces travaux s'effectuaient cependant que Metchnikoff rêvait d'arrêter le cours de la vieillesse en faisant ingérer des ferments lactiques et rêvait déjà d'un livre qu'il publia quelques années plus tard qui nous semble un titre un peu bizarre aujourd'hui : Essais optimistes. Voilà, messieurs, ceux qu'on appela les pastoriens, voilà ceux qui formaient l'équipe du début, qui travaillaient autour de Pasteur et, dominant ces pastoriens, Pasteur bien entendu. Pasteur qui était déjà usé par l'âge, Pasteur qui ne pouvait plus travailler au laboratoire mais qui allait le matin dans les laboratoire de l'Institut, qui allait voir les vaccinés, Pasteur qui excitait au travail toute cette phalange de jeunes chercheurs. Et puis il y avait aussi l'âme de la maison. L'âme de la maison de tous ces pastoriens, c'était madame Pasteur, petite femme gaie, alerte, toujours en train, qui était toute simplicité, toute bonté, toute bonne humeur. C'est elle qui mettait du liant entre les différents travailleurs de la maison. Souvent il y avait quelques querelles entre eux. Elle tâchait de tout apaiser, elle dissimulait à Pasteur ces petites querelles et c'était la femme qu'on aimait, qu'on chérissait dans toute la maison. Écoutez ce que monsieur Roux dit de madame Pasteur immédiatement après sa mort. Celle, écrit monsieur Roux, qui fit la compagne incomparable du savant, celle qui sut consoler et soutenir le chercheur de génie, la confidente des découvertes immortelles était restée au milieu de nous comme un souvenir vivant de l'épopée pastorienne. Sa présence était un encouragement et son énergie était un exemple. L'accueil qu'on trouvait auprès d'elle restera pour chacun de nous inoubliable. Comme une mère vénérée de tous, elle s'assoyait... elle s'associait à nos joies et à nos peines familiales. Elle ne cessa jamais de s'intéresser aux travailleurs de cet Institut. Chaque progrès nouveau trouvait en elle un écho enthousiaste et comme Pasteur au laboratoire, "Travaillez" disait-elle toujours. Messieurs, cette équipe de travailleurs fit des découvertes retentissantes. La première, la plus célèbre, c'est celle faite par Roux, celle des toxines. Roux, déjà au laboratoire de Pasteur d'Ulm étudiait les poisons des microbes qu'on appela toxines. Pasteur avait déjà vu en étudiant le choléra des poules que le microbe du choléra des poules donnait un poison, une véritable toxine. Mais Roux étudiant la toxine diphtérique mit tout à fait au point cette question des toxines et publia avec Yersin trois mémoires qui sont restés célèbres dans les annales de la science. Cette toxine diphtérique, bientôt Behring montrait que, si on l'injectait à l'animal, l'animal faisait dans son organisme une antitoxine, un contrepoison. Lorsque Roux connut cette découverte de Behring, il y eut un immense espoir qui passa dans le laboratoire de Roux. Et cet immense espoir parcourut le monde entier on peut dire à cette époque. Il y eut une effervescence extraordinaire de tous les chercheurs... 19. [Formés aux disciplines de la maison de Pasteur et de Roux, ils vont créer dans la brousse, sous les climats hos]tiles, parmi les maladies meurtrières, ces laboratoires ou ces instituts qui sont les auxiliaires les plus précieux de notre pénétration pacifique parmi les populations de l'Afrique et de l'Extrême-Orient. Au fronton de chaque institut on devrait écrire cette phrase de notre cher Albert Calmette : "Sans les découvertes de Pasteur, le développement et l'émancipation des populations indigènes, la mise en valeur de leur territoire, l'expansion colonisatrice de la France et des grandes nations civilisées auraient été impossibles." Messieurs, le temps me presse, je ne pourrai que vous donner un aperçu très succinct de ces laboratoires répandus dans le monde entier. C'est d'abord en Extrême-Orient, en Indochine. Sous la direction de monsieur Noël Bernard, il y a quatre instituts Pasteur, celui de Saïgon qui avait été fondé par Calmette, celui de Nha Trang fondé par Yersin, celui de Hanoï et un autre fondé tout récemment, celui de Dalat. Il s'occupe des maladies des troupeaux, il s'occupe des maladies des populations d'Indochine, il fait la vaccination anticholérique en mars et si actuellement pendant la guerre de Chine il n'y a pas eu de choléra en Indochine ou très peu de choléra, le choléra est resté seulement sur les frontières c'est grâce à une vaccination anticholérique intensive, à des tonnes on peut dire de vaccins anticholériques faits par l'institut Pasteur d'Indochine que notre colonie a été protégée. En dehors de ces instituts Pasteur d'Indochine qui sont, vous allez le voir tout à l'heure, des merveilles dans l'établissement de... grâce à tout ce qu'on y a fait depuis des années et des années et qui sont vraiment un centre de travail des plus actifs, il y a un nouvel institut qui vient d'être fondé en pleine guerre, il y a un an, à Shangaï. C'est un institut Pasteur qui fait encore rayonner le nom de Pasteur et de la France dans le nord de la Chine. Aux Antilles, à la Martinique, il y a quelques jours, on vient de fonder un nouvel institut Pasteur. Et puis il y a tous les instituts Pasteur d'Afrique. Ils ont été fondés pour la plupart, ces instituts Pasteur, à cette époque où la France, meurtrie par sa défaite, impatiente de gloire nouvelle, rêvait d'autres destins. Il y a un premier groupe, c'est les instituts Pasteur du nord africain. Là il y a l'institut Pasteur d'Algérie où monsieur Sergent est directeur et où on s'est occupé de paludisme d'une façon telle que monsieur Sergent, on peut dire, est le grand maître dans le monde de toutes les questions d'ordre paludique et où l'on travaille maintenant de la façon la plus active sur les piroplasmoses, l'institut Pasteur de Tunis où Charles Nicolle a fait ses grandes découvertes et où maintenant monsieur Burnet qui est connu dans le monde entier par ses travaux sur la fièvre de Malte et sur la tuberculose particulièrement est directeur, l'institut Pasteur du Maroc, il y en a deux : celui de Tanger où est monsieur Remlinger où on fait particulièrement des recherches sur la rage et celui de Casablanca qui a été fondé il y a quelques années et où monsieur Georges Blanc est directeur et où en ce moment on fait des vaccinations contre le typhus qui ont permis d'éviter à notre colonie des désastres il y a quelques mois. Un deuxième groupe d'instituts Pasteur africains, ce sont ceux de l'Afrique noire. En A.O.F. il y avait un institut Pasteur qui avait été fondé à Saint-Louis il y a longtemps déjà par monsieur Marchoux. Aujourd'hui, cet institut Pasteur a été transporté à Dakar. Monsieur Mathis en a été le directeur, monsieur Peltier le directeur maintenant. C'est un superbe institut Pasteur tout nouveau où l'on fait particulièrement actuellement des vaccinations contre la fièvre jaune avec le vaccin de Laigret ou avec un vaccin modifié par monsieur Peltier. À Kindia, en A.O.F. également, monsieur Delorme, vétérinaire, a toute une singerie qui est une sorte de réservoir où il y a des singes qu'il peut envoyer à l'institut Pasteur où l'on peut faire des recherches des plus intéressantes. En A.E.F. à Brazzaville le docteur Salaün étudie particulièrement la maladie du sommeil et à Madagascar à Tananarive, monsieur Girard, directeur, fait des vaccinations anti-pesteuses qui... 20. [...] rendent à la colonie des services considérables. Vous voyez que dans chacun de ces instituts Pasteur on s'occupe particulièrement de la maladie du pays et on essaie de rendre service au pays où se trouve cet institut Pasteur. Et prochainement peut-être au Cameroun sera fondé un autre institut Pasteur. Vous savez que l’œuvre que la France a accomplie au Cameroun est magnifique. On ne le dira jamais assez. Elle doit la développer, cette œuvre car le Cameroun fait partie intégrante de notre empire, ne l'oublions jamais. Et, messieurs, nous nous refusons à croire qu'il puisse y avoir un jour, selon les paroles émouvantes de Georges Duhamel, des blessures mortelles dans la substance vivante de la patrie, dans la chair souffrante de la patrie. C'est pourquoi dans quelques semaines nous fonderons au Cameroun un nouvel institut Pasteur qui sera une manifestation de la culture française parmi tant d'autres et celle-ci placée sous l'égide de Pasteur. Avant de terminer, je vais vous montrer quelques vues des différents instituts Pasteur et d'abord de celui de Paris. Voici une photographie de Pasteur en 1884 juste avant la fondation de l'Institut Pasteur. Voici Pasteur en 87 peint par Edelfelt, Pasteur en son laboratoire ayant une moelle rabique devant les yeux Voici Pasteur et madame Pasteur en 1884 Voici Pasteur en 1892 Voici l'Institut Pasteur, voyez, en 1888 Vous voyez combien l'Institut Pasteur actuel est différent du laboratoire qu'avait Pasteur à l’École Normale. Voici le petit laboratoire, cette soupente où Pasteur fit ses recherches sur les générations spontanées en 1862. Voici également la soupente où Pasteur avait son étude. Il ne pouvait y entrer qu'à genoux. Vous voyez qu'en 68 il avait raison de réclamer à l'empereur d'autres laboratoires. Voici monsieur Grancher. Comme je vous le disais tout à l'heure, Grancher est le fidèle ami de Pasteur, celui qui a travaillé auprès de Pasteur jusqu'à la fin de ses jours et celui qui a été le médecin de Pasteur jusqu'à la dernière heure, monsieur Chantemesse. Ce sont eux deux, Grancher ici et Chantemesse d'autres jours, qui faisaient la vaccination contre la rage et vous voyez Pasteur qui est ici et qui appelle des mordus pour venir se faire vacciner par Grancher. Voici Pasteur aussi à la même époque entouré de petits enfants mordus. 21. [...] Voici Pasteur dans son cabinet de travail en 92, une des dernières photographies de Pasteur. Son appartement est maintenant reconstitué tel qu'il était à cette époque. Voici un conseil d'administration de l'Institut Pasteur, aux débuts de l'Institut Pasteur. Vous voyez Pasteur. Voici Nocard qui a travaillé longtemps avec monsieur Roux, vétérinaire qu'aimait profondément Pasteur. Voici monsieur Roux. Voici Podvin (?) qui était un des collaborateurs de Pasteur. Voici monsieur Menez (?) et voici monsieur Martin et monsieur Borrel et monsieur Veillon et je crois ici monsieur Yersin sans en être absolument sûr. Voici Duclaux qui succéda à Pasteur comme directeur de l'Institut Pasteur. Voici monsieur Roux à l'époque héroïque. Voyez ses yeux un peu sombres, ses narines assez frémissantes. Voici Chamberland qui fut le sous-directeur et qui travailla avec Pasteur au moment de la vaccination anti-charbonneuse Voici Metchnikoff qui ressemble, comme vous le voyez, un peu à un alchimiste. Voici Yersin, la magnifique figure de Yersin qui ressemble du reste à celle de monsieur Roux. Voici Thuillier, voici celui qui mourut en 1883. Pasteur avait envoyé une mission en Égypte où sévissait à ce moment-là le choléra. Thuillier mourut en Égypte du choléra. Voici un médaillon qui est à l'Institut Pasteur maintenant. C'est un des premiers pastoriens qui mourut dans les pays chauds. Voici le tombeau de Pasteur à l'Institut Pasteur. Voici l'institut de chimie-biologie qui a été fondé en 1900 en face de l'institut de microbiologie comme je l'ai dit tout à l'heure qui avait été fondé en 88, institut qui a été fondé par Duclaux. Voici l'hôpital Pasteur qui comporte deux pavillons, un ici, un autre pavillon de l'autre côté et, au milieu, une serre, un jardin. Voilà monsieur Martin, directeur actuel Voici les laboratoires de la tuberculose fondés par monsieur Calmette. Voici monsieur Calmette vers la fin de sa vie. Voici un des laboratoires de l'Institut Pasteur, laboratoire où sont, comme vous le voyez, les élèves, laboratoire de cours. Voici maintenant les instituts Pasteur d'Outre-mer. Voilà l'institut Pasteur de Yaoundé qui est en face du jardin des ? . La villa ? Le laboratoire de ce grand institut qui vient de se développer maintenant, comme il y a un nouveau bâtiment qui vient d'être créé. Voici celui de Tunis où Nicolle fit ses fameuses recherches et ses grandes découvertes dans cet institut Pasteur de Tunis qui s'est maintenant développé considérablement depuis quelques années. Voici le laboratoire de Tan...c'est celui du Maroc... 22. [...] oui, c'est le laboratoire du Maroc, de Casablanca Voici l'annexe de l'institut Pasteur de Casablanca dirigé par monsieur Blanc. Cette annexe est à Marrakech où l'on fait des recherches, où il y a un laboratoire qui est comme une annexe à l'institut Pasteur de Casablanca. Voici l'institut Pasteur de Dakar qui a été reconstruit récemment il y a deux ans, qui vient d'être inauguré. Cet institut Pasteur est un magnifique institut qui est à l'extrémité de Dakar et qui sert pour toute l'Afrique occidentale. Voici à Dakar une sage-femme qui est en train de donner du B.C.G. à un jeune nourrisson. Voici l'institut Pasteur de Brazzaville. Voici un autre aspect de cet institut Pasteur.... Voici... C'est à Tananarive ! Je vous demande pardon. Madame, voulez-vous me montrer le dernier, s'il vous plaît. Il y a une erreur.... C'est celui de Tananarive, l'institut Pasteur de Tananarive. Vous voyez de jeunes Malgaches qui sont en train de travailler dans ces laboratoires de l'institut Pasteur de Tananarive où on étudie particulièrement la peste. Voilà, à l'institut Pasteur de Tananarive, une injection que l'on fait Et voici un graphique qui vous montrera les résultats magnifiques obtenus par la vaccination anti-pesteuse à Madagascar. Vous voyez le nombre de morts ici jusqu'au moment où on fait la première campagne par les vaccinations. Après cette première campagne, le nombre tombe à 206. On fait une deuxième campagne. Tournez ceci un petit peu. Comme ceci. Non, non, dans l'autre sens. Une troisième. Ah ? ..?... par là. Allez-y. ...?... la ligne sombre, presque zéro. Toutes les campagnes, première, deuxième et troisième campagnes font tomber progressivement la mortalité et à un certain moment la mortalité devient presque nulle après ces campagnes de vaccinations. Voici l'institut Pasteur d'Hanoï que vous voyez ici à vol d'oiseau... Saïgon !... Bernard, c'est Saïgon ?... Comment ? ... Saïgon ? ... C'est l'institut Pasteur d'Hanoï que vous voyez là comme ça. Institut Pasteur de Dalat, c'est l'institut Pasteur en Indochine avec un laboratoire à Dalat où on fabrique des vaccins contre le choléra. 23. [...] Voici une vue qui vous montre une série de buffles. Tout ce troupeau sert pour faire le sérum contre la peste bovine qui sévit en Indochine. Et tous ce...C'est un immense troupeau qui est réuni autour de l'institut Pasteur. Voici maintenant l'arbre à quinquina. Monsieur Yersin, toujours en quête de choses nouvelles, il y a longtemps déjà a planté des arbres à quinquina et qui nous permettent pour l'avenir d'espérer que peut-être notre colonie d'Indochine pourra nous donner du quinquina c'est-à-dire donner de la quinine et nous ne seront plus tributaires ainsi des Hollandais pour la quinine dans un avenir peut-être plus ou moins rapproché. C'est à monsieur Yersin que nous devons cette magnifique plantation de quinquina. Voici une vue générale des instituts Pasteur dans le monde. Non seulement on a montré les instituts Pasteur mais certains laboratoires qui dépendent des instituts Pasteur et qui vous montre ce filet qui est tout autour du monde et qui enserre les véritables... les instituts Pasteur qui enserrent le monde et qui font la gloire, on peut dire, de la France. Messieurs, - c'est fini - Messieurs, si la paix française - c'est fini - si la paix française règne sur les immenses régions de notre empire colonial, si les épidémies sont évitées ou jugulées, si des travaux d'assainissement peuvent être entrepris, des villes construites, des ports ouverts au commerce, si les Européens peuvent vivre avec sécurité dans les forêts et dans les deltas qui étaient leur terreur il y a un demi-siècle, si la morbidité et la mortalité décroît dans des proportions étonnantes parmi les populations indigènes, si le bien-être en même temps que la santé pénètrent dans les cases jadis la proie de la variole, de la syphilis, de la maladie du sommeil et de combien d'autres maux, c'est aux médecins de nos colonies et particulièrement à ceux de nos instituts Pasteur d'Outre-mer qu'on en est redevable. Ils vont dans l'ombre des soldats et des administrateurs à travers nos possessions d'au-delà des mers accomplissant une tâche toujours rude, parfois surhumaine, insouciants des périls auxquels ils sont chaque heure exposés et prenant pour devise la parole de Pasteur : "La vie au milieu du danger, c'est la vraie vie, c'est la vie du sacrifice, c'est la vie de l'exemple, celle qui féconde." Combien de fidèles collaborateurs de Pasteur, de jeunes Thuillier que je vous montrais tout à l'heure sont tombés sur la terre d'Afrique et en Extrême-Orient pour accomplir leur bienfaisante mission ! Ils sont tombés simplement, sans un mot, sans un geste de parade, sans un regret de leur destinée, satisfaits de la besogne accomplie qu'ils considéraient comme un maillon dans l'immense chaîne formée par la France depuis la conquête de son empire. Eh bien, j' espère vous avoir montré que l'Institut Pasteur et ses filiales ont bien mérité de la France et de l'Humanité. Mesdames, messieurs, au nom de l'Alliance Française et en votre nom à tous, je remercie Pasteur Vallery-Radot pour la belle leçon qu'il nous a donnée... |
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