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Titre :Conférence sur l'institut Pasteur de Garches, par Gaston Ramon (3)
Interprète(s) :Gaston Ramon
Genre :Discours de circonstance
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc – Radio Luxembourg
Numéro de catalogue :2531 S pera-2570A
Numéro de matrice :Py2170-K001
Date de l'enregistrement :1938-11-xx
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,2ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Decca, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :14-05-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint.
Texte du contenu :Conférence sur l'institut Pasteur de Garches

1.
À l’extrémité du parc de Saint-Cloud, aux confins de la ville de Garches, existe une propriété d'une dizaine d'hectares qu appartint en propre à l'empereur Napoléon III. Après 1871, cette propriété dite de Villeneuve-l'Étang est intégrée au domaine national. En 1884, alors que l'Institut Pasteur n'était pas encore fondé, la propriété de Villeneuve-l'Étang fut affectée au service de monsieur Pasteur afin que celui-ci pût poursuivre dans de bonnes conditions ses expériences sur la rage. Pasteur y fit installer un chenil pour y mettre ses animaux d'expériences, ce qu'il ne pouvait faire à l’École Normale Supérieure, le laboratoire dont il disposait étant, on le sait, beaucoup trop exigu et nullement adapté à ce genre de recherches. Dans la suite, Pasteur prit l'habitude de venir chaque année à Garches passer quelques semaines au moment de la bonne saison dans un modeste appartement qu'il avait fait aménager pour sa famille et lui-même dans l'ancienne habitation des gardes des domaine de Saint-Cloud et de Villeneuve. C'est dans l'une des chambres de cet appartement qu'il s'éteignit le 28 septembre 1895. Cette chambre et le lit où Pasteur reposa les premières heures de son dernier sommeil sont pieusement conservés. Dans ce même domaine de Villeneuve-l'Étang, le docteur Louis Martin aux côtés du docteur Roux installait il y a 44 ans le service de production du sérum antidiphtérique. C'était au lendemain du mémorable congrès de Budapest où Émile Roux, Louis Martin et Chaillou avaient apporté les résultats du traitement par le sérum spécifique de 300 cas de diphtérie avec 25% de mortalité seulement au lieu de 50% chez les non traités. À partir de l'automne 1894, les chevaux logés à Garches dans les anciennes écuries des cent gardes de l'empereur furent immunisés pour l'obtention du sérum antidiphtérique et, au cours de l'année qui suivit, quelques dizaines de milliers de flacons du précieux remède purent être distribués. Quel chemin parcouru depuis ! Chaque année maintenant, plus de trois millions d'ampoules des différents sérums utilisés dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses quittent Garches pour aller sauver combien de vies humaines ! Pour nous en tenir à titre d'exemple à la sérothérapie antidiphtérique, la mortalité par diphtérie a, sous son influence graduellement baissé jusqu'à 15%, à 10% même et cela grâce à la façon de plus en plus judicieuse d'utiliser le sérum, grâce aussi aux perfectionnements qui peu à peu furent apportés ici-même dans la technique de production des sérums thérapeutiques et qu permettent d'obtenir en quatre ou cinq fois moins de temps qu'autrefois des sérums antidiphtériques cinq ou dix fois plus actifs. Mais les bienfaits de la sérothérapie antidiphtérique ont des limites. Son efficacité doit compter avec la virulence variable des microbes, avec les retours offensifs de la maladie qui, à certaines époques, ont semblé faire échec à la thérapeutique spécifique. Ces fléchissements plus apparents que réels d'une médication, voire les échecs partiels, ne doivent pas être pour l'expérimentateur des motifs de découragement mais, au contraire, des stimulants. Ils doivent l'inciter à rechercher des méthodes plus efficaces encore. Or, en 1923, à la suite d'une série d'expériences effectuées dans l'établissement de Garches...

2.
... de très concluant... et la méthode se répandit en France... les effets conjugués de la sérothérapie et de la vaccination, la diphtérie qui faisait à Paris il y a un demi-siècle 1.400 victimes par an n'en fait plus en 1937 que 87, chiffre qui sera plus faible encore en 1938 d'après les indications qui viennent d'être recueillies. À New York, une vigoureuse campagne de vaccination a été menée de 1929 à 1936. 80% des enfants de cette ville ont été vaccinés. Alors que de 1924 à 1929 on enregistrait en moyenne chaque année 10.000 cas de diphtérie et 700 morts, en 1936 après la campagne de vaccination il y a eu seulement 1.143 cas de diphtérie avec 36 morts. Une économie annuelle de plus de 600 vies humaines est ainsi réalisée chaque année à New York. L'efficacité de la méthode de prophylaxie de la diphtérie par l'anatoxine spécifique s'est donc pleinement affirmée à mesure que son application s'étendait. Qui pourrait nier en effet la valeur d'une méthode qui, mise en œuvre en quelques années sur des millions d'individus et dans toutes les contrées du globe, a pu réduire lorsqu'elle a été correctement appliquée de 70, de 90% et parfois davantage le nombre des cas de diphtérie dans les collectivités vaccinées et s'est montrée capable d'abaisser dans des proportions aussi grandes sinon plus grandes encore la mortalité due à la diphtérie. En suivant avec attention l'application de la méthode d'immunisation anatoxique dans une collectivité, on se rend compte que cette méthode n'a son plein effet sur la diminution de la morbidité par diphtérie que lorsque la collectivité a été soumise en très grande majorité sinon en totalité à la vaccination. Il faut donc pour le succès de la prophylaxie ne pas limiter la vaccination à quelques groupes d'enfants mais l'étendre au plus grand nombre possible. On doit l'organiser méthodiquement, la rendre systématique voire même obligatoire. Déjà plusieurs pays ont institué l'obligation de la vaccination antidiphtérique par l'anatoxine : le canton de Genève, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et cætera. Grâce à l'intervention autorisée du ministre de la santé publique, monsieur Marc Rucart, la vaccination au moyen de l'anatoxine diphtérique est obligatoire en France depuis le 2 juin 1938 au même titre que la vaccination antivariolique. D'après les mêmes principes et en utilisant le même procédé, l'anatoxine tétanique a été mise au point à Garches puis utilisée dès 1926 pour la vaccination contre le tétanos. Les premiers essais de vaccination au moyen de l'anatoxine tétanique... montra qu'elle est bien capable de conférer à l'homme comme à l'animal l'immunité spécifique caractérisée par la présence dans les humeurs des vaccinés de l'antitoxine tétanique. Les résultats acquis à l'heure actuelle affirment l'efficacité de la vaccination par l'anatoxine tétanique pour la prophylaxie du tétanos. En effet, près d'un million d'individus ont été vaccinés en France et pas un cas de tétanos n'a été signalé parmi eux. Une grande expérience a été poursuivie depuis 1928 dans la cavalerie de l'armée. Depuis six années aucun décès par tétanos n'a été enregistré dans un effectif de 22.000 chevaux vaccinés alors que les statistiques montrent que sur le même effectif non vacciné il se serait produit une cinquantaine de morts par tétanos et cela malgré l'emploi systématique du sérum antitétanique. Est-il une démonstration plus évidente de la valeur d'une méthode spécifique de vaccination et de prophylaxie d'une maladie infectieuse ? Un projet de loi déposé par le président Daladier, ministre de la défense nationale,...



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