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Titre :À propos du cinquantenaire de la publication de "L'Abbesse de Jouarre", de Renan
Interprète(s) :Henriette Psichari
Genre :Emission radiodiffusée
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc – Radio Luxembourg
Numéro de catalogue :761V-2235-1128
Numéro de matrice :Py2179-K003
Date de l'enregistrement :1938-11-xx
État :Exc++, monter
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,2ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Westrex, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :14-05-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. La fille d'Ernest Renan, Noémi (1862-1943), épousa Jean Psichari, dont elle divorça en 1913, se faisant alors appeler Mme Renan. Ils eurent plusieurs enfants, dont au moins 2 filles : Henriette Psichari (1884-1972, future Mme Gabriel Revault d'Allonnes), et Corrie Psichari (future Mme Robert Siohan). L'oratrice ici est sans doute l'une des deux. Curieusement, sa voix ressemble ici à celle de Pauline Carton. Il existe d'autres enregistrements de la voix d'Henriette Psichari, dans lesquels elle s'exprime au sujet de l'affaire Dreyfus notamment (ORTF).
Texte du contenu :À propos du cinquantenaire de la publication de "L'Abbesse de Jouarre", de Renan

En 1886, voici Renan au bout de sa vie. Le vieillard est assis auprès de sa fenêtre au Collège de France, il cherche à synthétiser une image qui depuis longtemps le hante, celle d'une femme à la fois pieuse et passionnée. Les pierres séculaires des bâtiments d'en face, l'ancien collège du Plessis que l'on démolit pour construire des laboratoires, le reportent aux heures de la révolution. Il va créer son dernier drame, L'abbesse de Jouarre. La frémissante Julie qui en est l'héroïne a-t-elle trahi sa conscience religieuse en se donnant à l'heure de la mort au chevalier d'Arcy ? Non pas. Elle est pieuse donc vertueuse, elle ne méconnaît ni le caractère d'absolue sincérité de l'amour ni son idéal sacré. Pour Renan l'amour véritable exclut toute trivialité, il doit même dans sa fougue garder une sorte de chasteté mystique. C'est ainsi que nous apparaît l'abbesse de Jouarre. Sauvée de la mort au moment où elle va monter sur l'échafaud par un jeune officier des armées de la République, jamais, dans une vie ravagée par la souffrance morale, elle n'abandonnera le principe que Renan nous a confié dans une de ses notes intimes : l'amour n'a au-dessus de lui que l'éclat incomparable de la vertu. L'abbesse de Jouarre, voici cinquante ans, fut représentée en Italie. Une grande actrice alors à ses débuts, Eléonora Duse, s'éprit du drame à un tel point qu'elle obtint de Renan l'autorisation de jouer la pièce en la réduisant toutefois aux proportions de trois actes au lieu de cinq. Le succès fut triomphal à travers toute l'Italie, Milan, Turin, puis Rome si on en juge par la lettre que Renan adressa à la Duse. Je me disais, lui écrit-il, que l'abbesse de Jouarre ne vivrait réellement que si une artiste de génie voulait bien s'en faire l'interprète. Que je vous dois de gratitude pour avoir donné la vraie existence à mon œuvre ! L'idée de représenter la pièce en France a été reprise par de grands artistes, par Antoine qui en parle dans ses mémoire, par Lugné-Poe et par l'écrivain Henri Bataille sans être d'ailleurs suivie de réalisation. Le personnage de l'abbesse, douloureux et humain, est une des créations les plus significatives de Renan. Il a lui-même dans la préface du drame exprimé l'essentiel de son idée : Le vrai, le beau, le bien ont par eux-mêmes assez d'attrait pour n'avoir pas besoin d'une autorité qui les commande ni d'une récompense qui leur soit attachée.



Permalien : http://www.old.phonobase.org/12676.html

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