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Titre :M. Jean Mistler – M. Fondault – Sur l'ajournement d'un débat de politique étrangère, à la lumière de l'annexion de l'Autriche
Interprète(s) :Jean Mistler ; Fondault
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement électrique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral zinc – Radio 37 – CMR
Numéro de matrice :Py90
Date de l'enregistrement :1938-03-19
Instruments :Diction
État :Exc++, monter
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,5ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Decca, Cedar X declick, decrackle
Date du transfert :15-05-2019
Commentaires :Texte du contenu ci-joint
Texte du contenu :M. Jean Mistler – M. Fondault – Sur l'ajournement d'un débat de politique étrangère, à la lumière de l'annexion de l'Autriche


La guerre d'Espagne, le conflit d'Extrême-Orient, l'annexion brutale de l’Autriche, ... de l'Angleterre ,... une question qui justifiait l'ouverture d'un débat de politique étrangère. Il avait été prévu pour mardi prochain. Cependant, hier après-midi, la conférence hebdomadaire des présidents de groupes et de commissions qui se tient sous la présidence de monsieur Édouard Herriot a décidé sans discussion, unanimement, d'ajourner le débat. C'est seulement devant la Commission des Affaires Étrangères que préside monsieur Jean Nistler que s'ouvrira jeudi prochain un large débat de politique étrangère. Nous avons voulu demander à monsieur Nistler les raisons pour lesquelles d'une part on avait cru nécessaire d'ajourner le débat public et d'autre part les conditions dans lesquelles s'ouvrira la discussion devant la commission qu'il préside. Monsieur Jean Nistler est devant notre micro.
- Vous vous rappelez dans quelles conditions le gouvernement a demandé jeudi le renvoi à la suite de toutes les interpellations. J'avais été pour ma part un peu étonné que l'on prévoie déjà pour la semaine prochaine un débat de politique étrangère mardi. À la conférence des présidents qui s'est tenue hier, le sentiment unanime a été qu'un pareil débat mardi ne pouvait avoir que des inconvénients. Dans une situation diplomatique extrêmement confuse, un débat où des hommes avec les meilleures intentions du monde mais parfois avec une information pas tout à fait à jour viendraient exposer leurs conceptions risquait d'avoir un double inconvénient. Ou bien le débat se perdrait dans des généralités sans intérêt ou bien l'expression libre d'opinions individuelles risquerait de gêner considérablement l'interprétation que l'on se fait de notre politique à l'étranger. Qu'est-ce qui se passe actuellement ? Vous le savez. Dans une Europe extrêmement troublée, avec des conflits nombreux qui s'enchevêtrent,et dont certains d'ailleurs ont des répercussions multiples sur notre existence nationale, le gouvernement négocie. Il négocie sur une ligne politique qui demeure fixée par les principes déjà approuvés à maintes reprises par la Chambre des députés. Deux bases essentielles : un effort pour la coopération étroite et fidèle avec la Grande-Bretagne, d'autre part le maintien de la position traditionnelle qui a été de ne pas se mêler des conflits purement idéologiques. La décision du gouvernement sur les affaires d'Espagne, par exemple, reste la même tant que les circonstances demeurent les mêmes.

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En somme, seules la raison et la prudence ont incité les représentants de tous les groupes du Parlement à prendre la décision qu'ils ont prise, à savoir l'ajournement d'un débat public de politique étrangère, très exactement. Et si vous me permettez de donner un ton plus personnel à ce que je vous dis, il y a quelques mois alors que je prévoyais beaucoup de ce qui est arrivé, j'étais considéré comme un affreux pessimiste par beaucoup de mes collègues et aujourd'hui, parce que je ne vois pas les catastrophes pour dans 24 heures, certains me considèrent comme un optimiste endurci. Ben, je crois qu'en vérité la vérité est comme toujours entre les deux excès. La situation diplomatique est extrêmement difficile, la situation de l'Europe est extrêmement menaçante mais de là à prendre argent comptant tous les bruits qui courent et dont certains journaux se font l'écho, il y a un abîme et je ne voudrais que l'opinion publique française cède à la nervosité que certains voudraient lui voir prendre. Le danger est très réel, le danger est très précis, je persiste à penser qu'il faudrait prendre certaines mesures intérieures pour y parer mais de là à voir une catastrophe pour chaque samedi, je m'y refuse pour ma part.



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