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Titre : | Hommage à Maurice Ravel au premier anniversaire de sa mort, par Roger Wilde, directeur des Éditions du Tambourinaire, émission, d'Hélène Jourdan-Morhange |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Roger Wilde ; Hélène Jourdan-Morhange |
Interprète(s) : | Roger Wilde |
Genre : | Discours de circonstance |
Fichier audio : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | Pyral zinc – Radio Luxembourg |
Numéro de catalogue : | 2288 S pera |
Numéro de matrice : | Py2073B-K04 |
Date de l'enregistrement : | 1938-12-28 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
Vitesse (tours/minute) : | 78 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 3,0ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Westrex, Cedar X declick, decrackle |
Date du transfert : | 16-05-2019 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
Texte du contenu : | Hommage à Maurice Ravel au premier anniversaire de sa mort, par Colette
- Et voici maintenant devant notre micro madame Colette, le grand écrivain qui a collaboré avec Ravel pour L'enfant et les sortilèges et qui veut bien nous donner quelques souvenirs sur le grand musicien. - Puis-je dire que je l'ai vraiment connu, mon collaborateur illustre, l'auteur de L'enfant et les sortilèges ? J'ai rencontré Maurice Ravel pour la première fois chez madame de Saint-Marceau. Il y a quarante ans, les réunions de l'hôtel de Saint-Marceau, mieux qu'une curiosité mondaine, étaient une récompense accordée aux fidèles de la musique, une sorte de récréation élevée, un bastion de l'intimité artistique. Dans ce lieu sonore mais sensible au recueillement, je vis pour la première fois Maurice Ravel. Il était jeune, en-deçà de l'âge où vient la simplicité. Jules Renard, en 1907, note que Ravel est noir, riche et fin. Il portait à cette époque des favoris, oui, des favoris, de volumineux cheveux qui vous créent le contraste entre sa tête importante et son corps menu. Il aimait les cravates marquantes, le linge à jabot. En recherchant l'attention, il craignait la critique. Peut-être secrètement timide, Ravel gardait un air distant et un ton sec sauf que j'écoutais sa musique, que je me pris pour elle de curiosité d'abord puis d'admiration. Je n'ai à me rappeler aucun entretien particulier avec lui, aucun abandon amical jusqu'au jour où monsieur Rouché me demanda un livret de féerie-ballet pour l'opéra. Je ne m'explique pas encore comment je lui donnai. Moi qui travaille avec lenteur et peine, je lui donnai en moins de huit jours. Ce livret, Ravel l'emporta et nous n'entendîmes plus parler de lui ni de L'enfant et les sortilèges. Où travaillait Ravel ? travaillait-il ? Tout tant est-il que cinq ans passèrent. L’œuvre achevée et son auteur sortirent du silence mais Ravel ne me traita pas en personne privilégiée, ne consentit pour moi à aucun commentaire, à aucune audition privée même fragmentaire. Il parut seulement se soucier d'un duo miaulé entre les deux chats et me demanda gravement s'il pouvait se permettre de remplacer miaou par mwaé ou bien le contraire. Les années ne lui avaient ôté avec la chemise à jabot plissé et les favoris, ne lui avaient pas enlevé sa morgue d'homme de petite taille. Cheveux blancs et cheveux noirs mêlés le coiffaient d'une sorte de plumage et il croisait en parlant ses mains délicates de rongeur. Il effleurait toute chose de son regard d'écureuil. Si je n'ai pas eu la joie de voir jour par jour, année par année, Ravel grandir, je n'ai pas eu non plus le chagrin de le voir diminuer. À Monfort l'Amaury, sa solitude et l'étrange belvédère qu'il habitait le préservaient d'une publique déchéance. Alors qu'Hélène Morhange revenait à Paris soucieuse et disant : "Ravel est très, très malade, j'ai beaucoup de chagrin.", nous ne voyions pas encore beaucoup de différence entre le Ravel farouchement enfermé au sein de son travail, évasif, silencieux et le Ravel qui s'enlisait. - [...] Premier mouvement de la sonatine de Ravel. Puis le poète Tristan Klingsor vous parlera de sa collaboration avec Ravel. |
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