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| Titre : | Mireille, fragments (chant 2) : Vous êtes-vous point fait de mal, Mireille [… ] les vers à soie, à midi, ne mangeront donc rien? |
| Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Frédéric Mistral ; Roger Goupillières |
| Genre : | Emission radiodiffusée - Diction : théâtre |
| Fichier audio : | |
| Support d'enregistrement : | Disque |
| Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
| Lieu d'enregistrement : | Maguelonne, Hérault, France |
| Marque de fabrique, label : | Pyral zinc – Radio-Cité – 1 Bd Haussmann Paris |
| Numéro de catalogue : | x5 |
| Numéro de matrice : | Py2209c |
| Date de l'enregistrement : | 1940-10-20 |
| Vitesse (tours/minute) : | 78 |
| Matériel employé au transfert : | Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,5ET sur Shure M44, Elberg MD12 : courbe Westrex, Cedar X declick, decrackle |
| Date du transfert : | 16-05-2019 |
| Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
| Texte du contenu : | Mireille, fragments (chant 2) : Vous êtes-vous point fait de mal, Mireille [...] vers à soie
- Attendez, attendez... Vous ne vous êtes pas fait mal ? - Non, ça va - Comme vous tremblez ! - J'ai quelque chose qui me tourmente, cela m'ôte le voir et l'ouïr, mon cœur en bout, mon front en rêve et le sang de mon corps ne peut rester calme. - Peut-être est-ce la peur que votre mère ne vous gronde pour avoir mis trop de temps à la feuille ?comme moi, quand je m’en vais à une heure tardive, déchiré, barbouillé comme un Maure, pour être allé chercher des mûres. - Non, non, c'est une autre peine qui me tient. - Ou peut-être un coup de soleil vous a enivrée. Eh bien,je connais une vieille, dans les montagnes, on l’appelle Taven, elle vous applique sur le front un verre plein d’eau, et promptement, de la cervelle, les rayons charmés jaillissent dans le cristal. - Non, non, ce n'est pas aux filles de Crau que les échappées du soleil de mai peuvent faire peur. Mais à quoi bon t’abuser ? Mon sein ne peut plus le contenir ! Vincent, Vincent, veux-tu le savoir ? Vincent, je suis amoureuse de toi ! - Oh ! princesse, que si jolie vous ayez la langue si méchante, il y a de quoi se jeter par terre ! - Mais pourtant c'est vrai, Vincent, je t'aime. - Quoi ! Vous, amoureuse de moi ? N'allez pas vous jouer, Mireille. De ma vie encore heureuse, ne me faites pas croire des choses qui, là dedans une fois enfermées, seraient ensuite la cause de ma mort ! Mireille, ne vous moquez plus de moi de cette sorte ! - Que Dieu jamais ne m’emparadise s'il est mensonge en mes paroles ! Va, croire que je t'aime, cela ne fait pas mourir, Vincent. Mais si par cruauté tu ne veux pas de moi pour amante ce sera moi malade de tristesse que tu verras se consumer à tes pieds. - Oh ! ne dites pas de choses pareilles ! De moi à vous il y a un labyrinthe. Du Mas des Micocoules vous êtes la reine devant qui tout plie... Moi, fermier de Valabrègue, je ne suis qu’un vaurien, Mireille, un batteur de campagne ! - Eh! que m’importe que mon bien-aimé soit un baron ou un vannier pourvu qu'il me plaise à moi ! Mais si tu ne veux pas que la langueur mine mon sang, pourquoi donc, Vincent, m'apparais-tu si beau dans tes haillons ? - Tu es donc magicienne pour que ta vue me dompte aussi, pour que ta voix me monte à la tête ? Je t'aime aussi, je t'aime, Mireille, je t'aime de tant d'amour au point que si tes lèvres disaient : Je veux la Chèvre d’or, la chèvre que nul mortel ne paît ni ne trait, ou je me perdrais dans les carrières, ou tu me verrais ramener la chèvre au poil roux ! Je t’aime au point que si tu disais: Je veux une étoile ! il n’est traversée de mer, ni bois, ni torrent, ni feu, ni fer qui m’arrêtât ! Au bout des pics, touchant le ciel, j’irais la prendre, et, dimanche, tu l’aurais pendue à ton cou. Ô la plus belle ! plus je te contemple, plus, hélas! je m’éblouis !... - Mireille ! - Je vis une fois... - Mireille ! les vers à soie, à midi, ils ne mangeront donc rien ? - Oui, mère, je viens - Mireille... - Oh ! Vincent... - Mireille... |
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