Paroles : Paul Briollet, Jacques Yvel - Musique : Paul Briollet - Éditions musicales Paris qui chante (1905)
Un soir, cherchant une bonne fortune
Je rencontre une jolie brune
J' l'invite aussitôt à souper
En cabinet particulier
Ayant un appétit féroce
Elle mangea un m'lon tout entier
Après l' repas, j'emmène la gosse
Et chez moi je veux l'embrasser
Mais soudain v'là qu'elle s' fait la paire
Et s' sauve dans un endroit discret
J' dis : C'est pas extraordinaire
C'est l' melon qui fait son effet
Toute la nuit ce fut la même chose
Juste au moment d' la bécoter
Elle s'en allait pour la même cause
Ça commençait à m'embêter
Néanmoins, comme jamais je n' manque
Avec les femmes d'être généreux
L' matin, j' lui donne un billet d' banque
Avec un geste très gracieux
Puis je lui dis sans sourciller :
Aux autres, je donne de l'or, ma chère
Mais à toi je donne du papier
Ça fera bien mieux ton affaire
J' vais avoir le plaisir, mesdames et messieurs, puisque vous m'avez tant applaudi, de vous dire un p'tit monologue nouveau : Le robinet gelé, fable de Lafontaine, toujours dit par Dranem
Un matin de janvier, une belle brunette
Descendait l'escalier, légère et guillerette
Courait à la fontaine puis, déposant son seau
Tournait le robinet… pas moyen d'avoir d'eau !
C'est bien triste l'hiver, soupira la pauvrette
Qui vite s'en alla dire à la pipelette :
Oh ! que c'est embêtant, madame Casimir
Le robinet est g'lé, l'eau ne peut pas sortir
Ne vous désolez pas, riposta la commère
C'est un bien grand malheur, ma bonne madame ma chère
Mon mari, cet ivrogne, est bien plus dégoûtant
Car lui, quand il est g'lé, il lâche de l'eau tout l' temps