Annonce : Le chat, le mou, la moutarde et l'aubergiste, fable dite par Dranem.
Dans une auberge, un jour, un chasseur s'arrêta
Et il y aperçut un magnifique chat
Il dit au cabar'tier : Votre chat, je l' déclare
Est un pur angora d'une espèce très rare
L'aubergiste lui répond : Cher monsieur, apprenez
Qu'il est encor plus rare que vous ne le croyez
Car ce chat qui fait ma fortune et que je garde
Adore beaucoup moins le mou que la moutarde
Le chasseur répliqua : Vous me montez le cou
Tous les chats aiment moins la moutarde que le mou
Eh bien, dit l'aubergiste, que monsieur me regarde
J' prends dans une main du mou, dans l'autre de la moutarde
Et maintenant, monsieur, je vous parie cent sous
Que mon chat mangera la moutarde avant l' mou
Sitôt dit sitôt fait, le pari fut conclu
Et bientôt le chasseur vit qu'il avait perdu
Car immédiat'ment, sans que rien ne retarde
Le chat laissa le mou et mangea la moutarde
Morale :
Le fait est très curieux mais je dois dire aussi
Que si cet aubergiste a gagné son pari
C'est grâce à un petit stratagème que voilà :
Il fourra la moutarde sous la queue de son chat
Et le premier devoir du chat qu'était douillet
Ce fut de se lécher où cela le piquait
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Les étrennes de Berthe : Paroles et musique : Ernest Gerny -Éditeur : Au Métronome, Émile Benoit, Paris (1896)
Annonce : Mesdames et messieurs, comme j'ai eu du succès, j' vais vous dire un p'tit monologue nouveau : Les étrennes de Berthe, monologue Louis XV
À l'occasion du jour de l'an
Berthe, ma maîtresse chérie
Me dit : Mon p'tit Gaëtan
J'éprouve comme une espèce d'envie
Mais rassure-toi, mon cher trésor
Je n' veux pas d' robe en dentelle
Je n' veux pas d' bijou en or
C' que j' veux, c'est une bagatelle
Elle vient vers moi pour m'embrasser
Troublé par ses tendres sourires
J' lui dis : J'ai rien à t' refuser
Allons, dis-moi c' que tu désires
Quand ses transports furent passés
Elle ajoute : Tu veux que j' te l' dise ?
Eh bien, j' veux des marrons glacés
J'adore cette friandise
Tu vas peut-être mal me juger
Mais j' donn'rais tell'ment ça m' démange
Dix ans d' ma vie pour en manger
Et moi, j' lui réponds : Mon cher ange
Mais tu sais bien que j' n'ai pas l' rond
T'es bien rasante pour une femme seule
Mais si tu tiens vraiment aux marrons
J' m'en vais t'en mettre un sur la gueule