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Création : Plébins à l'Eldorado - Paroles : Delormel - Garnier - Musique : Albert Petit - Éditeur : à la Société Anonyme 7 rue d'Enghien, Paris
À la campagne, quand j'étais riche
J'avais un voisin qui m' faisait
Tous les matins la même niche
J'appellerais ça même un méfait
Car sans la moindre courtoisie
V'nait s'accroupir le crétin
Afin d' satisfaire une envie
Contre la porte d' mon jardin
Furieux qu'il agisse de la sorte
Un jour, pendant qu'il opérait
Je glisse une pelle sous la porte
Et j'attends qu'y s' soit satisfait
Quand il eut fini, je retire
Les traces de c' dépôt peu précieux
Et tout doucement, sans rien dire
J' remplace la chose par deux œufs
Lui, ayant ach'vé son affaire
Se r'tourne, voit les deux œufs
Et court chercher sa ménagère
Afin d' lui conter c' cas curieux
Sa femme lui dit: En toute franchise,
Tu vaux une bonne poule, ça c'est sûr.
Elle casse les œufs, tombe de surprise,
En voyant qu'ils étaient cuits dur.
— Ah ! mon homme, notre fortune est faite,
Crie-t-elle alors en l'embrassant.
L' mari répond : Nom d'une trompette !
C'est singulier, et qu' ça m' reprend !
Va ! j' vais en pondre une autre paire.
Attends, s'écrie sa femme soudain,
Ils s' cass'raient en tombant par terre
J'aime mieux les r'cevoir dans ma main.
Je riais en m' tenant les côtes
Pendant que d' l'autre côté du mur
La femme tendait ses p'tites menottes
Afin d'y r'cevoir des œufs durs
Soudain elle crie, jure et tempête
Le traite de crétin, d' gros dadais
Car, cette fois, c'était une om'lette
Et, dame ! les œufs n'étaient pas frais.