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- Voyons, bobonne, dépêche-toi, tu n'en finis pas. Nos invités vont arriver et tu n' seras pas prête.
- Mais, monsieur Gourdiflot, j'ai cassé une baleine de mon corset
- Ça n' fait rien, arrive ici avec ta fille. Nous allons répéter nos morceaux avec les musiciens. Allons, Flora, allons, ma p'tite fifille, ton grand air
- Oh ! papa, je suis enrhumée. Tu vois, j'ai... j'ai un chat
- Laisse-donc l' chat tranquille et chante
- Oh ! oh ! Fernand... oh ! ben, je n' peux pas, tu l' vois bien Oh ! oh !
- Eh ben, voyons, achève ou r'commence.
- Mais j'ai l' trac, papa
- Comment ? c'est le trac qui t'a fait traquer ? Euh ! non, je veux dire : le trac qui t'a fait craquer.
- C'est ma fourche qui langue, eh, non, ma langue qui fourche, que diable !
- Ne t'énerve pas, Anatole
- Tu vas voir, moi, si j'ai le trac.... Là. Donnez-moi un accord.... Ô Richard, ô mon roi. Hein, voyez-vous qu' c'est envoyé, ça ! Ah ! ah ! je suis en voix. À ton tour, Olympe. Allons, approchez tous. Fais-nous ton solo de cor. ... J'aime le son du cor
- Mais tais-toi, papa, tu vas nous faire perdre la mesure !
- Très bien, très bien, c'est très bien, ça, tout à fait bien... Ah ! non, ah ! non, ça c'est moins bien.
- Mais c'est d' ta faute, Anatole. Tu m'agaces, non, tu m'énerves aussi, tu es là sur mon dos.
- Va, ne t'inquiète pas, ma bonne amie, ces choses-là arrivent aux plus grands artistes. Tu n'as qu'à demander à ceux de la Garde Républicaine, tiens, par exemple. Mais, dis donc, avec tout ça, nos invités, eux, n'arrivent pas.
- Oh ! mon Dieu !
- Qu'y a-t-il ?
- Sur les ..?.. d'invitation que nous avons envoyés, regarde, l'imprimeur s'est trompé. Il a mis le mois de mai au lieu du mois d'octobre. Ah ! quel malheur ! ils ne vont pas venir !
- Ah ! oui, ça c'est un vrai malheur mais, écoute, nous n'allons pas en mourir après tout. Ah ! puisque les musiciens sont là, nous pouvons toujours en profiter, ils sont payés d'avance. Nous allons faire une petite sauterie en famille, ça va, oui ? Allons-y ! La la la...