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Titre : | L'agent de la sûreté de Marseille |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Pradels, Octave |
Interprète(s) : | Galipaux, Félix |
Genre : | Monologue comique |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 27 cm aiguille (enregistrement acoustique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | APGA |
Numéro de catalogue : | 1286 |
Date de l'enregistrement : | 1906 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 85 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 1,7ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 6k, Cedar X, declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 15-02-2022 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. |
Texte du contenu : | L'agent de la sûreté de Marseille
Octave Pradels Ce que nous rions à Marseille De la police de Paris ! Celle qui n’a jamais rien pris… Et qui se croit une merveille ! Il faut les plaindre, cependant, Ces pauvres agents… ridicules… Petits… chétifs… Nous, des hercules ! Ayant de l’œil et de la dent. Dans nos veines court le picrate ! Pas un seul assassin qu’on rate ! Même avant le crime… arrêté !… Té ! ça, c’est de la sûreté ! Un criminel par aventure, Assassine trois femmes… Bien ! À cela je ne dis trop rien : Tous les goûts sont dans la nature. À Paris, il eût vécu vieux… Marseille, la phénoménale, L’attirait !… on nous le signale : « C’est un blond… ouvrez grands les yeux ! » — Un blond ? quelle bêtise énorme ! Nous cherchons, un peu… pour la forme… Et le premier brun, arrêté ! Té ! ça, c’est de la sûreté ! Le choléra par l’Italie Faisait des siennes. Dans le Nord, Chacun sentait venir la mort Et tremblait, la face pâlie. Notre chef me dit : « Marius, « Prends avec toi quelque bon drille « Et va-t-en jusqu’à Vintimille « Causer à cet Olibrius. » En voyant notre mine altière Et souriante, à la frontière Le choléra fut arrêté ! Té ! ça, c’est de la sûreté. Un filou que je mets en fuite Se précipite dans la mer… Calme, au milieu du flot amer Je pique une tête à sa suite Je remonte — aux yeux étonnés De la foule sur le rivage — Tenant d’une main mon sauvage Et de l’autre… non… devinez ?… — Un poisson ?… — Vous y touchez presque… Allons ?… un requin gigantesque Dont le port était infesté ! Té ! ça, c’est de la sûreté. Notre règle est dure à l’extrême ! Chaque soir, en toute saison, Nous devons fourrer en prison Trente-cinq malfaiteurs, quand même, C’est le chiffre fixé. Pourtant Il en manque parfois au compte… Ce n’est pas ça qui nous démonte : Nous le complétons à l’instant. Nous allons — suprême ressource — Prendre les manquants à la Bourse ! Jamais aucun n’a protesté… Té ! ça, c’est de la sûreté. Josué, qui, d’après l’histoire, Arrêta Phœbus interdit, De la sûreté du Midi Fut le fondateur, c’est notoire ! Nous arrêtons, d’un seul coup d’œil, Les trains-express, les chronomètres… Dans l’art d’arrêter passés maîtres, Nous arrêtons tout sans orgueil. Et même, comme l’on s’apprête À me blaguer… Té ! je m’arrête !… Modestie et sagacité, Voilà bien notre Sûreté. - - - Ce que nous rions à Marseille De la police de Paris ! Celle qui n'a jamais rien pris Et qui se croit une merveille ! Il faut les plaindre cependant Ces pauvres agents ridicules Petits, chétifs... Nous, des hercules ! Ayant de l’œil et de la dent Dans nos veines court le picrate ! Pas un seul assassin qu'on rate ! Même avant le crime... arrêté ! Té ! ça, c'est de la sûreté ! Tenez, Pranzini, d'aventure (*) Assassine trois femmes... Bien ! À cela je ne dis trop rien Tous les goûts sont dans la nature À Paris, il eût vécu vieux Marseille, la phénoménale L'attirait !... on nous le signale : "C'est un blond... ouvrez grand les yeux !" Un blond ? quelle bêtise énorme ! Nous cherchons un peu, pour la forme Et le premier brun... arrêté ! Té ! ça, c'est de la sûreté ! Le choléra par l'Italie Faisait des siennes. Dans le Nord Chacun sentait venir la mort Et tremblait, la face pâlie Notre chef me dit : "Marius Prends avec toi quelque bon drille Et va-t'en jusqu'à Vintimille Causer à cet olibrius." En voyant notre mine altière Et souriante, à la frontière Le choléra fut arrêté ! Té ! ça, c'est de la sûreté ! Un filou que je mets en fuite Se précipite dans la mer Calme, au milieu du flot amer Je pique une tête à sa suite Je remonte, aux yeux étonnés De la foule sur le rivage Tenant d'une main mon sauvage Et de l'autre... non, devinez... - Un poisson ? - Vous y touchez presque Allons... un requin gigantesque Dont le port était infesté ! Té ! ça, c'est de la sûreté ! Notre règle est la rigueur même ! Chaque soir, en toute saison Nous devons fourrer en prison Trente-cinq malfaiteurs quand même C'est le chiffre fixé. Pourtant Il en manque parfois au compte Ce n'est pas ça qui nous démonte Nous le complétons à l'instant Nous allons, suprême ressource Prendre les manquants à la Bourse ! Jamais aucun n'a protesté Té ! ça, c'est de la sûreté ! L'autre jour, un homme supprime Prestement un huissier... Très bien ! À cela je ne dis trop rien Même, est-on sûr que c'est un crime ? Rendre impuissants les créanciers Ce n'est pas une âme vulgaire Et le moyen, il n'en est guère d'autre Qu'en coffrant les huissiers Je ne dis pas qu'il faut quand même Breveter un pareil système Mais pour les insolvables, té Ça serait de la sûreté Josué qui, d'après l'histoire Arrêta Phoebus interdit De la sûreté du Midi Fut le fondateur, c'est notoire ! Nous arrêtons, d'un seul coup d’œil Les trains-express, les chronomètres Dans l'art d'arrêter passés maîtres Nous arrêtons tout sans orgueil Et même, comme l'on s'apprête À me blaguer... Té ! je m'arrête ! Modestie et sagacité Voilà bien notre Sûreté ------------------ (*) Henri Pranzini, reconnu coupable d'un triple meurtre commis rue Montaigne à Paris le 17 mars 1887 |
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