Paroles : Léonce Bergeret - Musique : Aman Comès - Éditeur : Bergeret, Saint-Mandé (1908)
L'autre matin, sur le journal
Je vois une fête pas ordinaire
Je m' dis : Tudieu ! c'est pas banal
On va peut-être se distraire
J' dis à ma femme : Mon p'tit trésor
Je vais au concours de musique
J' pris mon chapeau galonné d'or
En me disant : C'est très logique
Une journée d' garçon
La noce, la chanson
Des p'tites femmes de Paris
C'est le grand favori
Un trombone sérieux
Doit être toujours joyeux
Faire de l'entraînement
Pour souffler sagement
En débarquant gare de Lyon
J'aperçois sur une terrasse
Une belle fille, minois fripon
Qui, prévoyant mon air bonasse
Me fit l'offre de son hôtel
Je dus céder à la friponne
Me disant : C'est accidentel
De s' faire jouer dans le trombone
Je grimpe sans détour
Sans trompette ni tambour
Aux faveurs de la nuit
La gosse me dit sans bruit :
Fais-moi mon p'tit cadeau
J'ai coupé dans l' panneau
Lui disant carrément :
Tiens, voilà l'instrument
La belle voulait sur l'instrument
Faire un solo automatique
J' lui dis : J' veux bien, vas-y douc'ment
Commence par la chromatique
Elle fit des gammes avec chaleur
En s'expliquant en virtuose
La musique adoucit les mœurs
Et vous fait voir la vie en rose
Elle fit des mi très nets
En affaire peau d' cornette
Des trilles sur le do
Qui vont decrescendo
Des temps et contre-temps
J'en eus pas pour longtemps
Dans le ton naturel
De voir le septième ciel