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Titre : | L'école d'hier et celle de demain |
Compositeur(s) et-ou auteur(s) : | Bayet, Albert |
Interprète(s) : | Bayet, Albert |
Genre : | Discours politique |
Fichier audio : | |
Photo(s) : | |
Support d'enregistrement : | Disque |
Format : | 30 cm aiguille (enregistrement électrique) |
Lieu d'enregistrement : | Paris, France |
Marque de fabrique, label : | ERSA La Voix des nôtres |
Numéro de catalogue : | VN151 |
Date de l'enregistrement : | 1930-1931 |
Instruments : | Déclamation, diction, monologue |
État : | Exc++ |
Vitesse (tours/minute) : | 79 |
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 2,7ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe ffrr, Cedar X, declick, decrackle, dehiss |
Date du transfert : | 16-03-2022 |
Commentaires : | Texte du contenu ci-joint. Socialisme, éducation, cinquantenaire de l'école laïque, gratuite et obligatoire. Évocation des noms de Paul Bert, Jules Ferry, Ferdinand Buisson. Albert Pierre Jules Joseph Bayet (1880-1961), sociologue français, professeur à la Sorbonne et à l'École pratique des hautes études, secrétaire général de l'Association Défense Laïque |
Texte du contenu : | L'école d'hier et de demain
En ces jours où l'on célèbre le cinquantenaire de l'école laïque, reportons-nous par la pensée à l'époque d'avant Ferry, d'avant Paul Bert, d'avant Buisson. Sans doute il y a des écoles mais tous n'y pénètrent pas. Des enfants de sept ans, de huit ans, voient leurs camarades partir cartable au dos mais ils ne les suivent pas. L'un va garder les vaches, l'autre prend le chemin de l'atelier. Ils ne sauront ni lire, ni écrire, ni compter. Ignorants, ils passeront à travers la vie sans comprendre ce qui en fait la beauté. Désarmés, ils seront une proie sans défense à qui voudra les exploiter. Entrons dans l'école d'autrefois. Là, au premier banc, des écoliers bien vêtus sont l'objet de soins attentifs. Mais là-bas, tout au fond, relégués, d'autres enfants baissent la tête. Ils garnissent ce qu'on ose appeler dédaigneusement les bancs des pauvres. Ils n'ont pas payé pour franchir le seuil. Chargés de balayer, de nettoyer la classe, ils sont les domestiques de leurs camarades riches. En vain ils se montrent studieux, intelligents, consciencieux. On leur fait sentir durement tout le poids de leur pauvreté. Mais la République paraît et tout change. "L'instruction, dit Ferry, sera obligatoire". Pour recevoir tous les enfants de France, le pays se couvre d'un blanc manteau d'écoles et, dans ces écoles, il n'y a plus ni enfants de riches ni enfants de pauvres, il n'y a plus que des égaux traités avec les mêmes soins, objets des mêmes égards. Oui, la République a le droit d'être fière de cette révolution car, entre toutes les inégalités qui souillent nos sociétés modernes, il n'en est pas de plus injuste, il n'en est pas de plus cruelle que celles qui frappent l'enfant. Mais hélas ! même au lendemain de nos grandes lois laïques, toute l'iniquité n'est pas abolie. Si l'école primaire s'ouvre à tous, le lycée, la faculté ne s'ouvrent aujourd'hui encore qu'à ceux qui peuvent payer. Tel enfant bien doué pourrait devenir un grand savant, un grand poète, un Victor Hugo, un Pasteur, seulement ses parents manquent d'argent. Alors on l'arrête au seuil du collège, on lui dit : "Tu n'entreras pas". Cette dernière injustice, il faut l'abolir. C'est pourquoi les républicains d'aujourd'hui s'accordent à demander ce qu'on appelle l'école unique, c'est-à-dire la pleine égalité des enfants devant l'instruction. Au peuple d'exiger cette grande réforme. Il est vrai que notre dignité consiste dans la pensée que le droit au savoir est le premier des droits. Dans une société juste et fraternelle, il faut que l'instruction soit offerte à tous les esprits comme à tous les yeux s'offre la lumière. |
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