Création : Charlotte Gaudet - Paroles : Lucien Plébus, Adolphe Jost - Musique : Édouard Jouve - Éditeur : Édouard Jouve, Paris (1906)
Un petit jeune homme très gentil
Précoce pour son âge, sapristi !
Rêvait d'avoir une connaissance
Souvent, le jour, il y pensait
Et, la nuit, ça le tracassait
C'est naturel car il avait
C' que j' pense !
Dans la rue, de voir les jupons
D' regarder les mollets fripons
Ça chatouillait son innocence
Les corsets le faisaient languir
Il disait : Je voudrais grandir
Et connaître, pour ne plus souffrir
C' que j' pense !
Un soir, une femme l'accostait
Et tendrement lui répétait :
Chéri, donne-moi la préférence
J'habite tout près, mon p'tit rat
Je suis très gentille, tu verras
Pour m'encourager, tu m' donn'ras
C' que j' pense !
Il la suivit tout en tremblant
Chez elle, se déshabillant
Elle prit une pose régence
Le jeune homme, c'est la vérité
Comme devant un objet d' piété
Contemplait d'un œil épaté
C' que j' pense !
Mais tout à coup le polisson
Effet magique, dans un frisson
Retrouva son exubérance
Ce fut pour lui soirée d' gala
Avec la belle il… convola
Et, dans un soupir, s'envola
C' que j' pense !
Quelques jours après, il était
D'vant un savant qu'il consultait
Oui, déclarait l'homme de science
De l'amour c'est l' désagrément
Vous vous y f'rez très facil'ment
Car vous avez tout simplement
C' que j' pense !
Moralité :
Cette aventure, bête ô combien !
Arrive même à des gens très bien
Concluons en cette circonstance
Messieurs, vous qui vous emballez
Prenez bien garde où vous allez
Et surtout où vous trimballez
C' que j' pense !