Création : Paul Lack (1908 à la Cigale) - Paroles : Louis Chavat, Saint-Gilles - Musique : Fernand Heintz - Éditeur : Chavat, Paris [1908]
Connaissez-vous mam'zelle Adèle
Qui demeure passage du Désir ?
Elle n'a qu' des hommes comme clientèle
Car c'est une marchande de plaisir
Je vous assure qu'elle n'est pas fière
C' qui fait qu'elle a beaucoup d' clients
Et comme elle est hospitalière
Ils lui disent tous en arrivant :
{Refrain :}
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
On a chaud, ma belle
On est chouette comme tout
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Surtout quand il gèle
Y a du feu partout
Tout est p'tit, mignon chez Adèle
C'est juste si l'on peut remuer
Le lit a l'air d'une p'tite chapelle
Un lit autel ou hôtel meublé
Quoiqu' ce n' soit pas très confortable
De s' trouver parfois à l'étroit
Y en a qui trouvent ça agréable
Car ils lui disent en tapinois :
{Refrain :}
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
C'est étroit, ma belle
Mais gentil comme tout
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Qu' la vie semble belle
Dans votr' petit trou
Tout est bien dodu chez Adèle
Mais j' pense que vous n'attendez pas
Que je vous énumère ce qu'elle
Possède en fait d' charmes ou d'appas
Pourtant je peux vous dire une chose
Sans commettre d'indiscrétion :
C'est qu' ses clients, sans faire de pause
Lui disent en r'gardant ses nichons :
{Refrain :}
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Pour dormir, ma belle
Vos nichons sont mous
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Car vos deux mamelles
Sont comme du saindoux
Bref, quoiqu'en France tout augmente
Loyers, denrées et même l'amour
Adèle qu'est une personne charmante
Garde son tarif des anciens jours
Ses clients, par reconnaissance
Font avec elle des p'tits extras
Et disent, heureux de ses prév'nances
Lorsqu'elle les tient entre ses bras :
{Refrain :}
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Comme votr' chair, ma belle
Vos prix sont très doux
Ah ! Mam'zelle Adèle
Qu'on est bien chez vous
Quand on a, ma belle
Tout ça pour cent sous