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Titre :Philomèle (extrait de "Ballades françaises")
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Fort, Paul
Interprète(s) :Fort, Paul
Genre :Diction : poème
Fichier audio :
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Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de catalogue :X9081
Numéro de matrice :N201712-1
Date de l'enregistrement :1929-05-xx
Instruments :Déclamation, diction, monologue
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Stanton 150, pointe 3,0ET sur Shure, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar duo declickle, dehiss
Date du transfert :28-02-2024
Commentaires :Texte du contenu ci-joint. Gravée d'avril à juin 1929 et publiée par Pathé au printemps 1930, cette "Anthologie des poètes français contemporains dits par eux mêmes" rassemble sur 24 faces de disques les voix de Lucie Delarue-Mardrus, Maurice Donnay, René Fauchois, Paul Fort, Franc-Nohain, Paul Géraldy, Rosemonde Gérard, Pierre de Nolhac, François Porché, André Rivoire, Maurice Rostand et Miguel Zamacoïs récitant des fragments de leurs oeuvres. Un article publié en français dans The French Review, Vol. 4, No. 6 (May, 1931), pp. 461-466 offre une présentation de ces disques et propose un état des lieux de la diction du vers français et la déclamation en France, en considérant cet art comme étant alors dans une période de transition. Collection David Schmutz.
Texte du contenu :Philomèle


Chante au cœur du silence, ô rossignol caché
Tout le jardin de roses écoute et s'est penché.
L'aile du clair de lune à peine glisse-t-elle.
Pas un souffle en ces roses où chante Philomèle
Pas un souffle en ces roses, dont le parfum s'accroît
De ne pouvoir jeter leur âme à cette voix !
Le chant du rossignol est, dans la nuit sereine,
Comme un appel aux dieux de l'ombre souterraine,
Mais non, hélas ! aux roses dont le parfum s'accroît
De ne pouvoir mourir,d'un souffle, à cette voix!
N'est-ce pas le silence qui chante avec son cœur ?
Un rosier qui s'effeuille ajoute à la torpeur.
Silence traversé d'éclairs comme un orage,
Puis bercé mollement comme un léger nuage.
Par cet hymne voilé, pur, strident, modulé,
Qu'exhale au clair de lune, l'âme de Philomèle !
Est-elle d'un oiseau cette voix immortelle ?
Ah ! son enchantement ne devrait pas finir.
Vient-elle des Enfers cette voix immortelle ?
Mais il n'est plus un souffle à présent pour mourir.
Sans un souffle, pourtant, que de métamorphoses !
Le clair de lune assiste à la ruine des roses.
Déjà tous les rosiers ont fléchi sur leurs tiges.
Il passe une rafale de roses en vertige
Dans le rapide espace que fait l'herbe couchée,
S'effrayant de ton hymne, ô rossignol caché !
Un long frisson de crainte effeuille le jardin.
La lune met des masques ; elle brille et s'éteint.
Dans le gazon peureux, pétales grelottants,
Tournez-vous vers la terre et vers ce qu'on entend.
Écoutez : cela vient du plus profond de l'ombre.
Est-ce le cœur du monde qui bat sous le jardin ?
On entend un coup sourd, deux coups, trois coups qui montent ;
D'autres précipités, sonores et qui montent.
Prisonnier de la terre, un cœur approche; il vient
Le bruit d'un cœur immense à travers l'herbe rase.
Les pétales volettent. La terre se soulève.
Et, le corps sous les roses bleuies de clair de lune,
L'éternelle déesse, la puissante Cybèle,
Douce et levant le front, écoute Philomèle.



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